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À La Une - Egypte

« Je suis prêt à me sacrifier pour le président Morsi et ma religion »

Les partisans du président déchu dénoncent le « coup d’État militaire ».

Une sympathisante des Frères musulmans manifestant au Caire, à proximité de soldats égyptiens. Asmaa Waguih/Reuters

Entre une mosquée et des barbelés, des milliers d’islamistes partisans du président Mohammad Morsi, renversé par l’armée, manifestaient hier au Caire contre le « coup d’État militaire » et le nouvel « État policier », sous haute surveillance des soldats et des forces antiémeute. Comme les jours précédents, ils se sont rassemblés devant la mosquée Rabia al-Adawiya de Nasr City, un faubourg du Caire, non loin du palais présidentiel.

 

(Lire aussi : Les têtes dirigeantes des Frères musulmans arrêtées)

 

Sur tous les accès au site, à un kilomètre environ des manifestants, des véhicules blindés de l’armée sont déployés, ainsi que des soldats et des hommes de la Force de sécurité centrale (police antiémeute). D’imposants barbelés barrent les rues et seuls des points de passage permettent à de petits groupes de manifestants de passer, après avoir été contrôlés. Un officier a toutefois assuré qu’ils pouvaient circuler librement, et que les fouilles visaient à vérifier qu’ils ne portaient pas d’armes.

 

(Chronologie : De la chute de Moubarak au renversement de Morsi)

 

La tristesse et la frustration se lisent sur les visages des manifestants, qui accrochent partout des portraits du président déchu, y compris sur les barbelés. Les pro-Morsi s’en prennent au chef de l’armée, le général Abdel Fattah el-Sissi, artisan de l’ultimatum au président et de la « feuille de route » présentée pour organiser la transition.

 

« L’armée avec nous, pas Sissi », lancent-ils. « C’est un coup d’État militaire en douceur. L’armée a été assez habile pour se couvrir avec un habillage civil », affirme Ahmad el-Sayyed, 26 ans, en référence aux manifestations massives contre le président qui ont précédé son éviction. « J’espérais voir un État islamique en Égypte, mais ils ont fait capoter mon rêve », déplore-t-il. « Je suis prêt à me sacrifier pour la légitimité du président Morsi et pour ma religion », assure un étudiant en médecine.

 

(Portrait : Morsi, du "président de tous les Egyptiens" à l'homme qui divise)


Sur la place, des tentes ont été dressées et des marchands ambulants proposent boissons, nourriture ou encore vêtements. Un communiqué est lu en public, dénonçant la mise en place d’un « État policier » après la vague d’arrestations de hauts responsables des Frères musulmans, dont leur guide suprême, Mohammad Badie. Plusieurs officiels du gouvernement de M. Morsi et cadres dirigeants des Frères musulmans se trouvaient jeudi dans la mosquée, entourée par la foule. Les manifestants assurent que l’armée leur impose un blocus médiatique, avec notamment la fermeture de la chaîne de télévision des Frères musulmans. « Ils ne veulent pas que l’on sache que nous sommes des millions », affirme l’un d’eux, Ahmad Ali. « Morsi n’a fermé aucune chaîne de télévision en un an au pouvoir, eux ils l’ont fait dès la première heure », relève un autre, Ahmad Hamaki.

 

(Portrait : Adly Mansour, un juge peu connu du public à la tête de l'Egypte)


De nombreuses femmes sont présentes dans la foule. « On ne fera pas de fête pour ton anniversaire tant que le président Morsi ne sera pas de retour », affirme l’une d’elles à sa fillette de quatre ans. Trois jeunes femmes vêtues du niqab, ou voile intégral, portent symboliquement des linceuls dans leurs bras, en chantant des chants islamiques et en assurant être prêtes elles aussi à « mourir pour la légitimité » du président déchu, le premier élu démocratiquement du pays.



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