Rechercher
Rechercher

Entre plages publiques et plages privées au Liban, une longue histoire de luttes citoyennes et d’exploitation controversée

La perception et le rôle du ministère du Tourisme

Le ministère du Tourisme veille à protéger, au niveau sécuritaire avant tout, le citoyen qui fréquente la plage publique ou privée. Il impose aussi des règles et des contraventions pour éviter les incidents à caractère raciste et empêcher la ségrégation sociale, comme cela est parfois relevé à l’entrée des plages privées.
Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a veillé à nous expliquer les mesures sécuritaires imposées par son ministère aux responsables des plages publiques et privées : chaque plage devrait être dotée de tours de contrôle, de maîtres nageurs professionnels formés au sauvetage en mer, de maîtres nageurs au bord des piscines, d’une équipe médicale présente en permanence pour les interventions médicales d’urgence, de filets à balles visibles pour délimiter en mer l’espace autorisé à la natation (qui devrait être réduit à un périmètre accessible aux opérations de sauvetage d’urgence et tenir compte des courants d’eau), de même que les plages devraient être dotées aussi de panneaux informatifs et de chemins aménagés qui rendent accessibles la descente et la sortie de l’eau.
Pour M. Abboud, ce sont les propriétaires des plages privées qui dérogent le plus aux instructions. Si les contrôleurs employés par le ministère du Tourisme vérifiaient la mise en place de toutes les mesures de sécurité au début de chaque saison estivale au niveau des plages publiques et privées, la police touristique rapporterait par la suite toute entorse aux règlements. Or la police touristique est formée, faute de moyens financiers, de 40 policiers seulement qui doivent veiller non seulement à vérifier l’application des réglementations requises au niveau des plages, mais ils sont aussi en charge, dans toutes les régions libanaises, de plus de 2 000 restaurants et pubs. Ils répondent aux appels sur la hot-line du ministère mise à la disposition des citoyens et des touristes, et se chargent d’aller sur place vérifier la véracité des plaintes déposées afin de les prendre en charge. La police touristique est aussi responsable d’assurer, sur demande, la protection de grands groupes de touristes lors de leurs visites touristiques au Liban.
En dépit de cette énorme tâche, les membres de la police touristique ont émis entre 2012 et 2013 un grand nombre de contraventions portant sur les effractions commises sur les plages. Cependant, les différentes instances ministérielles ne coopèrent pas entre elles. Ainsi, si une personne en effraction était référée par exemple aux instances policières ou judiciaires, elle pourrait être exemptée de sa charge si elle obtient une couverture politique ou autre.
Le ministère du Tourisme semble ainsi nager dans un courant d’eau trouble, et même la bataille pour assurer au citoyen l’eau minérale gratuite sur les plages n’a pas eu de suite.
Concernant les tarifs qui renchérissent d’année en année à l’entrée des plages privées, M. Abboud répond que le gouvernement ne pouvait pas intervenir. Le Liban est depuis quelques années déjà membre observateur de l’Organisation mondiale du commerce qui adopte la politique de libération économique.
Le ministère du Tourisme veille à protéger, au niveau sécuritaire avant tout, le citoyen qui fréquente la plage publique ou privée. Il impose aussi des règles et des contraventions pour éviter les incidents à caractère raciste et empêcher la ségrégation sociale, comme cela est parfois relevé à l’entrée des plages privées.Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a veillé à nous...