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Entre plages publiques et plages privées au Liban, une longue histoire de luttes citoyennes et d’exploitation controversée

Le grave problème de la pollution de la mer

Une importante partie du littoral libanais est illégalement exploitée, la mer est criminellement remblayée, les plages publiques sont rares et ont leurs propres limites, les plages privées sont chères, mais ce n’est pas tout. Au-delà de ce sombre tableau se dresse le spectre inquiétant d’une mer Méditerranée maladivement polluée sur les rives du littoral libanais.
C’est ce qu’affirme M. Rayan Makarem, responsable des campagnes de prévention chez Greenpeace : « Nous avons trois genres de pollution au Liban : les égouts (la majorité des égouts est déversée dans la Méditerranée), la pollution industrielle et la pollution agricole (les pesticides, herbicides et engrais chimiques gagnent les eaux souterraines, les fleuves et les rivières, et sont déversés dans la Méditerranée). De ce fait, selon les régions, l’eau de mer peut contenir plus de 200 produits chimiques, certains carcinogènes, des irritants, de la caféine et de l’urine. »
Le magazine arabophone Environnement et développement a prélevé en 2013, aux dires de sa rédactrice exécutive Mme Raghida Haddad, différents échantillons d’eau de mer tout au long du littoral libanais. L’étude de ces échantillons a été effectuée dans les laboratoires de l’AUB et a révélé que le taux de coliform fécal, présent notamment sur les plages de Dbayeh, de Ramlet el-Bayda et sur la plage publique de Jbeil, dépasse de loin en quantité le taux moyen normal autorisé. Le taux de pollution sur les plages de Tabarja, Jounieh, Nahr el-Kalb et Raouché rend aussi ces plages tout autant nocives et dangereuses pour la santé (un rapport détaillé sur les zones de pollution maritime et l’analyse qualitative et quantitative de cette pollution sera publié dans le numéro du mois de juillet du magazine Environnement et développement).
M. Makarem explique qu’au Liban, il n’y a pas de traitement des eaux usées. C’est une infrastructure en voie de développement. Par ailleurs, lors des changements de gouvernements, les nouveaux ministres poursuivent rarement les projets amorcés par leurs prédécesseurs. Ainsi, les projets mis en place ne sont nullement inscrits dans la continuité. Chaque nouveau ministre a besoin de créer un projet patronné sous son nom. Les enjeux sont davantage narcissiques, et tiennent peu compte des intérêts des citoyens et des biens publics du pays.
Une importante partie du littoral libanais est illégalement exploitée, la mer est criminellement remblayée, les plages publiques sont rares et ont leurs propres limites, les plages privées sont chères, mais ce n’est pas tout. Au-delà de ce sombre tableau se dresse le spectre inquiétant d’une mer Méditerranée maladivement polluée sur les rives du littoral libanais.C’est ce...