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À La Une - Syrie

Armée et rebelles s'affrontent au sud et à l'est de Damas

Les rebelles veulent une zone d'exclusion aérienne et des armes ; Sleiman exhorte le Hezbollah à cesser les combats en Syrie.

Des bâtiments endommagés à Alep. REUTERS/Muzaffar Salman

Des combats et des bombardements secouaient jeudi des quartiers du sud et de l'est de Damas, où se joue désormais une importante bataille entre armée et rebelles, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des affrontements ont ainsi éclaté à la périphérie de Qaboun (est), où des maisons ont pris feu suite au bombardement au mortier et à l'artillerie lourde des troupes régulières, selon l'ONG qui se base sur un large réseau de militants et de médecins. Les quartiers de Barzé (nord-est) et Jobar (est), qui abritent des poches rebelles, étaient également pilonnés. Dans le sud de la capitale, les secteurs rebelles de Hajar al-Aswad et de Qadam étaient de même sous le feu de l'armée du président Bachar el-Assad.

Ces quartiers représentent un prolongement des banlieues sud et est, bases arrière de la rébellion que l'armée tente d'écraser depuis des mois.

 

Dans les banlieues sud et est, les combats se poursuivaient entre les insurgés d'une part et l'armée appuyée par des combattants du Hezbollah d'autre part, selon l'OSDH. Les troupes tentent notamment de reprendre Zayabiya et Babila (sud de la capitale), deux villes rebelles où cohabitent sunnites et chiites et proches de Sayeda Zeinab, lieu de pèlerinage chiite.

Selon l'OSDH, les combattants du Hezbollah sont présents en force à Sayeda Zeinab, d'où ils lancent leurs attaques sur les deux localités.

 

 

"Catastrophe diamantaire"

Parallèlement, les rebelles ont averti jeudi les Amis de la Syrie qu'une "catastrophe humanitaire" se produirait s'ils ne décidaient pas de leur fournir des missiles anti-aériens et antichars pour protéger les zones civiles.

"Nous avons besoin de missiles sol-air à courte portée MANPAD, de missiles antichars, de mortiers, de munitions ...", a dit le porte-parole de l'Armée syrienne libre Louay Mokdad, dans une déclaration à l'AFP. "Nous avons également besoin de matériel de communication, de gilets pare-balles, de masques à gaz", a-t-il ajouté, accusant les forces loyalistes de se livrer à des massacres dans les régions dont elle reprend le contrôle.

 

Louay Mokdad a également appelé les "Amis de la Syrie", qui se réunissent samedi à Doha, à imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus des zones tenues par les rebelles. Les rebelles craignent que le régime "n'équipe des missiles SCUD de têtes non conventionnelles", a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d'"établir des zones de sécurité en imposant des zones d'exclusion aérienne, dans le sud ou dans le nord".

 

(Pour mémoire : Syrie : Une petite zone d'exclusion aérienne à la frontière jordanienne?)

 

Quant aux combattants qui soutiennent les forces gouvernementales syriennes, il a souligné que "les milices étrangères, notamment le Hezbollah et Abou Fadl Al-Abbas (composée surtout d'Irakiens chiites) ne respectent aucune convention internationale".

 

Les ministres des Affaires étrangères de onze pays du groupe des "Amis de la Syrie" doivent se réunir samedi à Doha pour discuter de l'aide militaire à apporter à la rébellion. Les pays occidentaux, qui appuient l'opposition syrienne, se sont jusque-là refusé à faire le pas de la livraison d'armes aux combattants rebelles, de crainte de les voir tomber entre les mains des éléments islamistes les plus radicaux de l'opposition. "Nous nous engageons à veiller à ce que ces armes ne tombent pas aux mains de groupes incontrôlés ou extrémistes", a assuré M. Mokdad.

 

 

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a toutefois exclu jeudi à Paris que la France livre à la rébellion syrienne des armes qui pourraient "se retourner" contre elle. "Nous avons toujours dit que nous étions là pour aider la résistance (au régime syrien), pour trouver une solution politique mais s'agissant des armes, il n'est pas question de livrer des armes dans des conditions qui ne seraient pas sûres en ce qui nous concerne", a déclaré le ministre lors d'un point-presse. "C'est une des raisons pour lesquelles il faut que nous ayons des concertations avec le général (Selim) Idriss qui est le commandant militaire sur le terrain" de la rébellion syrienne, a dit M. Fabius.

Le général Selim Idriss, chef d'état-major de l'ASL, est considéré comme un interlocuteur fiable par les Occidentaux, qui craignent les groupes extrémises, notamment le Front Al-Nosra.

 

 

L'appel de Sleiman

Le président libanais Michel Sleiman a, de son côté, exhorté, dans une interview parue dans As-Safir aujourd’hui, le Hezbollah à mettre fin à sa participation aux combats en Syrie.

 

Le Hezbollah, allié indéfectible de Damas, a joué un rôle déterminant dans la reconquête début juin par l'armée syrienne de Qousseir, ancien bastion stratégique rebelle proche de la frontière libanaise et son chef, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi dernier que sa formation resterait impliquée dans le conflit en Syrie. Selon des militants et des combattants rebelles syriens, les forces du Hezbollah se déploient désormais ailleurs dans le pays, près de Damas mais aussi dans le nord, les médias d'État faisant état d'un prochain assaut contre la deuxième ville du pays, Alep.

 

"S'ils (le Hezbollah) participent à la bataille d'Alep (...) cela attisera davantage les tensions (...) Ils doivent rentrer au Liban", a indiqué le président libanais. "J'ai dit que protéger la résistance (le Hezbollah, ndlr) était quelque chose qui m'est cher, mais je veux aussi les protéger contre eux-mêmes", a-t-il dit.

 

Le Liban prône officiellement une politique de neutralité face au conflit en Syrie, mais celle-ci est mise à mal en raison de la profonde division du pays entre partisans et adversaires du régime de Damas.

 

(Pour mémoire : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)

 

Michel Sleiman, qui se veut à mi-distance entre les deux camps, a soumis jeudi à la Ligue arabe un mémorandum sur "les violations et les agressions menées contre le territoire libanais par l'ensemble des belligérants en Syrie". Il avait soumis le même mémorandum à l'ONU en début de semaine, ce qu'il lui a valu des critiques du camp mené par le Hezbollah.

Dans ces mémorandums, le président fait notamment référence à un bombardement le 12 juin de la localité d'Ersal, connue pour son soutien à la rébellion syrienne, par un hélicoptère de l'armée de l'air syrienne, ainsi que les roquettes lancées "par des groupes armés n'appartenant pas à l'armée régulière" sur plusieurs localités de l'est du Liban.

Mardi, deux roquettes tirées depuis la Syrie sont tombées sur la région de la Békaa, bastion du Hezbollah dans l'est du Liban, selon une source des services de sécurité.



Situation "effrayante" dans la prison d'Alep

Parallèlement, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a dénoncé jeudi une situation sanitaire "effrayante" dans la prison d'Alep, dans le nord de la Syrie, où des cas de tuberculose et de gale ont notamment été signalés. Les rebelles, qui veulent libérer les 4.000 détenus de cette vaste prison, ont réussi à occuper une partie du site à la faveur d'un assaut en avril mais les forces du régime contrôlent toujours les bâtiments dans lesquels sont les prisonniers, et des combats et bombardements ont lieu quotidiennement entre les deux camps.


 

Pour mémoire

Une bataille contre l’effritement de la région, selon Nasrallah, l'éclairage de Scarlett Haddad

 

La rivalité confessionnelle en Syrie risque d’embraser le Moyen-Orient

 

 

Des combats et des bombardements secouaient jeudi des quartiers du sud et de l'est de Damas, où se joue désormais une importante bataille entre armée et rebelles, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des affrontements ont ainsi éclaté à la périphérie de Qaboun (est), où des maisons ont pris feu suite au bombardement au mortier et à l'artillerie lourde des troupes...
commentaires (2)

Chef mercenaire Nasrallah va répondre au Président qu'il n'a aucun ordre à recevoir de lui vu que la milice illégale se sert du Liban comme paillasson, mais qu'il obéit à ceux qui le rémunèrent. Les patrons de ce sous-fifre, subalterne de l'Iran, sont les ennemis du Liban.

Robert Malek

17 h 29, le 20 juin 2013

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Commentaires (2)

  • Chef mercenaire Nasrallah va répondre au Président qu'il n'a aucun ordre à recevoir de lui vu que la milice illégale se sert du Liban comme paillasson, mais qu'il obéit à ceux qui le rémunèrent. Les patrons de ce sous-fifre, subalterne de l'Iran, sont les ennemis du Liban.

    Robert Malek

    17 h 29, le 20 juin 2013

  • Il ne faut pas enfermer le loup dans la bergerie quand il devient plus fort que ses proies . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 48, le 20 juin 2013

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