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À La Une - Liban

Nasrallah : En Syrie, "nous allons terminer ce que nous avons commencé"

Le chef du parti chiite appelle ses partisans à la retenue.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de son discours du 14 juin 2013. Capture d'écran/al-Manar TV

Le dossier syrien était, sans surprise, au menu de l’intervention, vendredi soir, du secrétaire général du Hezbollah, qui a annoncé que son parti va rester impliqué dans le conflit.

 

Dans un discours prononcé à l'occasion de la "journée des blessés de la résistance", Hassan Nasrallah a commencé par saluer les familles des martyrs et des blessés tombés "lors des derniers affrontements", en référence aux combattants du mouvement qui participent aux combats en Syrie.
"Nous remercions les blessés, leurs familles et les équipes médicales qui prennent soin d'eux", a affirmé Hassan Nasrallah, lors de ce discours retransmis par la chaîne de télévision al-Manar, organe du Hezbollah.

Il s'agit du premier discours de Hassan Nasrallah depuis la prise par le régime syrien de la ville de Qousseir (centre-ouest de Syrie). Les combattants du parti chiite avaient joué un rôle déterminant dans la capture de cette ville stratégique, longtemps place forte de la rébellion et proche de la frontière libanaise. Le nombre exacts de combattants du Hezbollah tombés et le nombre de blessés dans les affrontements en Syrie n'est pas connu, mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a évoqué fin mai plus de 80 morts en une semaine dans les rangs du parti, dans la bataille de Qousseir.  

Le secrétaire général du Hezbollah a également déclaré que la décision de son parti d'intervenir dans les combats en Syrie a été prise en se basant "sur l'impact du projet mis en œuvre dans la région, sur le Liban, la Syrie, la Palestine, les musulmans et les chrétiens".

"Nous défendons le Liban et le peuple libanais, la Syrie et le peuple syrien", a affirmé M. Nasrallah. "La Syrie est divisée. Une grande partie du peuple est avec le régime et une grande partie du peuple ne l'est pas. Nous sommes avec le régime pour défendre la Syrie et nous sommes avec l'autre partie (l'opposition) pour les réformes. Nous refusons la destruction de la Syrie", a-t-il ajouté.

 

Hassan Nasrallah a officiellement reconnu le 30 avril dernier la participation de ses combattants aux côtés de l'armée syrienne dans plusieurs régions, notamment celles qui sont proches de la frontière libanaise.

Il avait également affirmé que l'Iran et le Hezbollah ne permettraient pas la chute du régime d'Assad.


Selon Hassan Nasrallah, des milliers de combattants étrangers se trouvent en Syrie et l'armement des groupes de l'opposition a commencé il y a bien longtemps. "Nous sommes les derniers à être intervenus dans la crise syrienne. Les autres nous ont devancé, à commencer par le Courant du futur et d'autres partis libanais que je ne vais pas nommer", a indiqué le chef du Hezbollah.
"Si nous étions intervenus en Syrie aux côtés de l'opposition, notre implication aurait été approuvée, bénie et saluée par les pays arabes, non ? (...)", a-t-il encore lancé.

Jeudi, l'ancien Premier ministre et chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a lancé une attaque virulente contre le Hezbollah accusant ce dernier d'être porteur d'un "projet destructeur" pour la coexistence entre les différentes communautés au Liban.

La Ligue arabe a également dénoncé l'engagement du Hezbollah dans le conflit en Syrie et les monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où réside une importante communauté libanaise, ont annoncé des sanctions contre "les membres" du Hezbollah en représailles à cette intervention.

 

 

Alors que le régime syrien a enregistré quelques victoires symboliques ces dernières semaines, le secrétaire général du Hezbollah a estimé que le projet des rebelles en Syrie a commencé à s'effondrer.
"L'équilibre des forces (sur le terrain en Syrie, ndlr) a changé, a-t-il estimé. C'est pour cela, c'est parce qu'ils sont en position de faiblesse, qu'ils (les rebelles, ndlr) commencent à dire que le conflit en Syrie est un conflit confessionnel", a-t-il poursuivi, tout en appelant les parties concernées à empêcher la transformation du conflit en un conflit confessionnel.

"Avant Qousseir, c'est comme après Qousseir (...) Là où nous devons être, nous y serons (...)", a-t-il encore dit, avant d'ajouter : "Nous assumons nos responsabilités et nous allons terminer ce que nous avons commencé".

 

 

"Nous sommes nés ici, nous allons mourir ici"

Alors que l'intervention du Hezbollah en Syrie est vertement critiquée par une partie des Libanais, qui estiment que le parti chiite sert là des intérêts de Damas et de Téhéran aux dépens de ceux de Beyrouth, Hassan Nasrallah a martelé que les membres de son mouvement et sa communauté sont une composante essentielle du peuple libanais. 
"Nous avons donné des martyrs et des blessés. La stabilité, la sécurité, la souveraineté et l'indépendance du Liban sont une priorité pour nous, a-t-il affirmé. Face aux dangers, certains Libanais abandonnent et quittent le pays et vivent à l'étranger".

"Nous sommes nés ici, nous avons grandi ici, nous allons rester ici, nous allons mourir ici, nul ne pourra nous faire sortir de notre pays. L'une des armées les plus puissantes du monde, l'armée israélienne, n'a pas réussi à nous vaincre", a encore lancé le chef du Hezbollah, après avoir rappelé les faits d’armes de la résistance, soulignant que sans le parti "notre terre serait devenue une colonie israélienne".

 

 

Retenue

Depuis quelques semaines, et notamment en raison de l'implication du Hezbollah dans la bataille de Qousseir, les incidents sécuritaires, accrochages ou tirs, à partir de la Syrie vers le Liban, se multiplient à travers le pays du Cèdre.

 

(Cartographie : Le Liban rattrapé par la crise syrienne)

 

 

Concernant la chute d'obus sur les régions frontalières libanaises, dont Baalbeck et Hermel (est), Hassan Nasrallah a appelé les médias à ne pas propager de fausses rumeurs. "Certains prétendent que des roquettes sont tirées depuis Ersal vers les régions chiites. Vous savez tous que Ersal est une localité sunnite. Cela est inacceptable", a affirmé le chef du Hezbollah. "Toutes les roquettes qui sont tombées sur les régions libanaises ont été tirées depuis la Syrie", a-t-il assuré.


Selon le leader chiite, "les services de renseignements étrangers tentent d'engendrer la dissension entre sunnites et chiites au Liban".

Un projet énorme est mis en œuvre dans la région, "un projet mené par les Etats-Unis", a déploré Hassan Nasrallah. "Sur le terrain, certains cherchent à terroriser et effrayer les gens. Des ulémas, des journalistes, des familles sunnites sont attaqués pour leur position politique", a indiqué Hassan Nasrallah. "Les gens ont le droit de critiquer et d'avoir leur propre avis politique", a-t-il affirmé.


Le chef du Hezbollah a par ailleurs condamné l'incident devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth, dans lequel un jeune chiite opposé au Hezbollah, Hachem Salman, a été tué. "Nous refusons cette attaque, un homme que nous valorisons a été tué. Nous avons ouvert une enquête", a-t-il dit.

Le chef de l'Option libanaise, Ahmad el-Assaad, dont le jeune Salman était partisan, a accusé des militants du Hezbollah d'être à l'origine de la mort du jeune homme.

 

Le secrétaire général du Hezbollah a, enfin, appelé ses partisans "à exercer la retenue". "La situation sécuritaire dans le pays est très sensible depuis 2005. Nous appelons aujourd'hui à plus de retenue", a-t-il affirmé, ajoutant que "n'importe quelle petite dispute peut dégénérer (...)".

M. Nasrallah a également souhaité l'arrêt des tirs en l'air "à chaque occasion". "A chaque fois que des élèves obtiennent leur diplôme, certains tirent en l'air, lorsqu'un politicien fait un discours, certains tirent en l'air. Je parle aussi de mes propres partisans", a indiqué le chef du Hezbollah. "Cela est interdit par la religion, nous avons envoyé des consignes écrites à ce sujet. Nous ne permettons pas les tirs en l'air et les responsables seront sanctionnés", a-t-il poursuivi.

 

Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a condamné vendredi l'intervention de tous les combattants étrangers en Syrie, et en particulier ceux du Hezbollah.

 



Le dossier syrien était, sans surprise, au menu de l’intervention, vendredi soir, du secrétaire général du Hezbollah, qui a annoncé que son parti va rester impliqué dans le conflit.
 
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