D’un point de vue régional, l’économie libanaise est actuellement soumise à deux pressions externes majeures, indique le rapport. La première est la menace de contagion de la crise syrienne, la seconde est la perte d’un effet de levier régional due à la polarisation économique croissante des pays de la région.
Le rapport de l’Escwa rappelle ensuite que le Liban appartient à la zone des pays du Levant, incluant l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, la Palestine et la Syrie. Il souligne que tous ces pays connaissent actuellement des tensions internes, certaines ayant même conduit à un changement de régime. Les économies les moins avancées combinées avec celle des pays les moins agités ont conduit à une récession dans la zone du Levant de 1,7 % en 2012 après une croissance de 2,2 % en 2011, toujours selon les estimations du rapport.
Le principal bouleversement qu’ait connu l’économie du Levant en 2012 a été l’intensification de la guerre en Syrie, souligne le rapport. Le Liban et la Jordanie ont tous deux été impactés par la chute brutale de 31 % de l’économie syrienne et ont tous deux affiché un ralentissement de leur croissance à 1,2 % et 2,7 % respectivement. Par ailleurs, les événements en Syrie ont eu un effet sur la perception du risque dans l’ensemble de la région, la confiance des investisseurs s’est dégradée tout comme les entrées de capitaux et le tourisme, lesquels étaient des moteurs de croissance économique dans les deux pays. De plus, l’afflux de réfugiés syriens dans ces pays a ajouté un fardeau financier aux deux économies, en l’absence même de politique économique défensive.
La polarisation de l’économie de la région se traduisant ainsi par une perte d’effet de levier pour les pays connaissant des turbulences et la perte de confiance des consommateurs et des investisseurs se sont ajoutées au boycott touristique du Liban par les monarchies du Golfe.
Pour 2013, le rapport estime la reprise de la région du Levant à 2,6 % en moyenne. Ce chiffre peut être influencé par une plus légère contraction de l’activité économique en Syrie, laquelle est estimée à -7,1 % et par l’augmentation des prix du pétrole irakien.