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À La Une - Liban-Syrie

Le Hezbollah affirme contrôler 80% de Qousseir

L'opposition syrienne appelle les combattants du parti chiite à déserter.

Des bâtiments à Qousseir endommagés par les affrontements entre les rebelles et les forces du régime syrien. AFP/SARKIS KASSARGIAN

La ville de Qousseir est contrôlée à 80% par l'armée syrienne et le Hezbollah libanais, a affirmé dimanche une source proche du Hezbollah, ajoutant que la route reliant l'est du Liban à Homs, au centre de la Syrie, est "securisée".

"Il ne nous reste plus qu'à prendre 20% de Qousseir, car dimanche avons conquis 10% et le reste était déjà entre nos mains", a affirmé cette source.

Par ailleurs, "la route principale entre Baalbeck et Homs est sécurisée", a-t-elle ajouté. C'est un axe vital par lequel le puissant mouvement chiite libanais achemine des hommes et du matériel vers la Syrie.


La ville a été bombardée par l'aviation dans la matinée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'armée syrienne et le Hezbollah avaient lancé il y a une semaine l'assaut sur cette ville de la province de Homs, stratégique aussi bien pour les rebelles que pour le régime car elle se trouve sur le principal axe vers le Liban, et sur la route reliant Damas au littoral, base arrière du régime.


Vingt-deux combattants du Hezbollah libanais ont été tués samedi aux côtés de l'armée syrienne dans les combats pour reprendre Qousseir aux rebelles, a affirmé dimanche cette source.

"Il y a 22 morts samedi : neuf corps ont été rapatriés le même jours et le reste dimanche", selon cette source.

Selon cette source, le Hezbollah a perdu au total près de 110 combattants depuis le début de son engagement en Syrie, dont beaucoup à Qousseir.

L'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, a pour sa part recensé 10 morts dans les rangs du Hezbollah samedi à Qousseir.


Selon une source militaire syrienne, l'aéroport est totalement encerclé, des combats ont lieu à l'intérieur et les rebelles qui s'y trouvent n'ont plus de contacts avec ceux restés dans le nord de Qousseir.

 

(Lire aussi : Sleiman critique vertement l’implication du Hezbollah en Syrie)

 
L'armée syrienne a annoncé avoir pénétré samedi dans l'aéroport militaire de Dabaa, une position rebelle clé au nord de Qousseir. Selon une source militaire syrienne, l'aéroport est totalement encerclé, des combats ont lieu à l'intérieur et les rebelles qui s'y trouvent n'ont plus de contacts avec ceux restés dans le nord de Qousseir.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah dit combattre en Syrie pour "protéger" le Liban)

 

Pour Ghassan al-Azzi, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise, "les Iraniens ont demandé au Hezbollah de s'engager une fois pour toute et de façon publique car cette guerre doit décider de l'avenir de l'alliance entre l'Iran et la Syrie et peut-être de toute la région".

"Le Hezbollah l'a fait, bien que ceci porte atteinte à son image au Liban et dans le monde arabe", a-t-il ajouté. Le mouvement chiite a dépêché 1.700 hommes pour la bataille de Qousseir, selon une source proche de l'organisation.

 

Le contrôle de Qousseir est essentiel pour les rebelles, car cette ville de 25.000 habitants se trouve sur le principal point de passage des combattants et des armes en provenance du Liban. La ville est également stratégique pour le régime car elle est située sur la route reliant Damas à sa base arrière sur le littoral.

 

Dimanche, la Coalition nationale de l'opposition syrienne a appelé les combattants du Hezbollah à faire défection.

"Aujourd'hui, le Hezbollah répète la grave erreur du président syrien Bachar el-Assad en forçant ses hommes à tuer d'innocents Syriens, ce qui va sans aucun doute mener les honorables membres du Hezbollah à faire défection et à se tenir du côté de la justice", a déclaré dans un communiqué le principal groupe de l'opposition syrienne.

"La Coalition syrienne espère la paix pour le peuple du Liban et rejette les appels du Hezbollah visant à transformer la révolution syrienne en un conflit régional", a ajouté la Coalition, actuellement en réunion à Istanbul.

 

La veille, lors d'un discours prononcé à l'occasion du 13e anniversaire du retrait israélien du Liban, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait promis la victoire à ses troupes engagées en Syrie, affirmant que "la Syrie, c'est la protection arrière de la résistance, le support de la résistance". Il a en outre rejeté toute possibilité de faire alliance avec les rebelles: "Le Hezbollah ne peut pas être sur le même front que les Etats-unis, Israël, les takfirine (sunnites extrémistes) qui pratiquent l'éviscération, décapitent et profanent les tombes".

 

(Témoignage : A Qousseir, « les rebelles ont tout miné, même les réfrigérateurs... »)

 

"Nasrallah continue de jouer avec les vies des jeunes Libanais en terre syrienne pour le compte d'une clique vicieuse qui a versé le sang et causé d'immenses destructions", a commenté la Coalition, soulignant que le discours du dirigeant chiite "risque d'avoir des retombées sérieuses (du conflit) dans la région" et que le Hezbollah a perdu son "vrai objectif".

 


Nasrallah promet la victoire

Lors de son discours, samedi, le chef du Hezbollah a accusé les Etats-Unis et Israël d’être les principaux pays à soutenir la rébellion syrienne face au régime de Bachar el-Assad. "Une guerre mondiale a été lancée contre la Syrie, a dit Hassan Nasrallah. Tout le monde intervient en Syrie, mais la communauté internationale n’accuse que le Hebzollah pour son implication dans le conflit. La communauté internationale veut le départ de ce régime même si cela implique la destruction de la Syrie", a-t-il accusé.

 

(Lire aussi : Le Hezb lève les couleurs du régime syrien rue Huvelin...)

 

"Une partie de l’opposition syrienne souhaite le dialogue, mais une autre partie travaille pour le compte des renseignements américains et israéliens. Il y a aussi les groupes armés sur le terrain, dominés principalement pas les mouvements takfiris", a encore ajouté Hassan Nasrallah, faisant allusion aux extrémistes sunnites.

"Ils sont venus de l’étranger pour combattre les forces syriennes nationales", a-t-il poursuivi, accusant "certains" pays arabes de financer et d’armer ces mouvements. "La montée de ces mouvements radicaux ne constitue pas uniquement une menace pour les chiites au Liban, mais pour tous les Libanais, qu’ils soient musulmans ou chrétiens", a averti Nasrallah.

 

Le chef du Hezbollah a également assuré que de nombreux combattants du parti chiite souhaitent aller combattre auprès du régime syrien.

"Nous faisons face à une nouvelle étape qui a commencé il y a quelques semaines, a-t-il déclaré. Nous combattons pour protéger la résistance et le Liban.  Nous sortirons victorieux de cette bataille, comme toujours, a-t-il déclaré. Nous poursuivrons notre chemin et nous sacrifierons tout pour parvenir à cette victoire. Je vous le promets", a-t-il conclu.

 

(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)

 

Le Hezbollah s'est engagé il y a des mois dans la guerre sans merci que se livrent les forces du régime de Bachar el-Assad et les rebelles en Syrie. Il a déclaré d'abord vouloir défendre les 13 villages syriens frontaliers où vivent des Libanais chiites, puis le mausolée de Sayyeda Zeinab, près de Damas, lieu de pèlerinage très important pour cette communauté.

 

Les forces d'élite de ce mouvement ont ensuite, avec l'armée régulière syrienne, encerclé la localité de Qousseir, non loin de la frontière libanaise, avant  de lancer dimanche l'offensive contre cette ville qui compte, selon l'OSDH 25.000 habitants.

 

Rejetant au début les accusations sur sa participation aux combats et enterrant discrètement ses morts, le Hezbollah ne cache plus ses "martyrs" depuis que son chef Hassan Nasrallah a rendu hommage, le 30 avril dernier, à ceux qui sont tombés durant les combats. "La Syrie compte dans la région de vrais amis qui ne permettront pas que ce pays tombe dans les mains des Etats-Unis, d'Israël ou des groupes takfiri", faisant allusion aux extrémistes sunnites, avait-il dit sur la chaîne du mouvement, Al-Manar.

 

Le président libanais Michel Sleiman a appelé vendredi le Hezbollah à la prudence concernant son engagement massif dans les combats au côté des forces de Damas, estimant que le puissant parti chiite risquait de s'embourber dans le conflit syrien. "La Résistance (Hezbollah, ndlr) est plus noble et plus importante que tout, (elle) ne doit pas s'enliser dans les sables de la dissension, que ce soit en Syrie ou au Liban", a estimé M. Sleiman selon un communiqué, en référence à la lutte contre Israël prônée par le puissant parti.

 

Le rôle du Hezbollah a été dénoncé par les pays occidentaux et notamment les Etats-Unis qui considèrent comme "organisation terroriste" le parti parrainé par l'Iran.

En début de semaine, le président américain Barack Obama avait même appelé M. Sleiman pour lui exprimer ses "craintes" quant au rôle croissant du Hezbollah en Syrie. Dans le même temps, la France a annoncé mercredi qu'elle allait proposer que la branche militaire du Hezbollah soit inscrite sur la liste des groupes terroristes de l'Union européenne en raison de son soutien au régime de Damas.

 

 

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La ville de Qousseir est contrôlée à 80% par l'armée syrienne et le Hezbollah libanais, a affirmé dimanche une source proche du Hezbollah, ajoutant que la route reliant l'est du Liban à Homs, au centre de la Syrie, est "securisée".
"Il ne nous reste plus qu'à prendre 20% de Qousseir, car dimanche avons conquis 10% et le reste était déjà entre nos mains", a affirmé cette source.
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commentaires (2)

"Déserter" ? Vers où ? En tous cas, vers le Liban ils ne pourront plus !

Antoine-Serge KARAMAOUN

12 h 53, le 26 mai 2013

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Commentaires (2)

  • "Déserter" ? Vers où ? En tous cas, vers le Liban ils ne pourront plus !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 53, le 26 mai 2013

  • Déserter ...? le Liban... c'est déjà fait... la Syrie ? c'est en cours ...Alors quand la milice hors la loi du Hezbollah pourra libérer les fermes de Sheebah...?

    M.V.

    12 h 15, le 26 mai 2013

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