M. Hariri a accusé le parti chiite de vouloir pousser le Liban vers le brasier syrien « en envoyant des centaines de jeunes combattre aux côtés des forces du régime et participer à l’invasion de villes et de villages syriens, dans le cadre d’opérations militaires dont la laideur rappelle celle des occupations israéliennes de villages libanais et l’invasion du Liban par les forces syriennes dans les années 70 ».
Et de poursuivre : « Le Hezbollah a choisi de copier les crimes commis par les Israéliens au Liban et de les appliquer aux habitants de Qoussair et des villages de la province de Homs. Il est devenu le fer de lance du crime caractérisé du régime syrien contre son peuple ainsi qu’une sorte d’armée de défense iranienne de ce régime. Il est capable de mobiliser des troupes, d’amener des armes lourdes et des équipements militaires, et d’assurer d’autres exigences de la guerre et de la machine à tuer. »
M. Hariri a reproché à la formation chiite de « considérer les frontières nationales comme sa propriété privée ou celle de l’Iran qui en a fait cadeau à ses combattants et au régime syrien ». Il reste que, pour lui, « le pire dans cette tragédie est que personne au sein de l’État ne se considère responsable des frontières nationales, des violations enregistrées au quotidien ou encore des centaines d’éléments armés qui ont décidé d’hypothéquer l’État et ses décisions, en faisant fi de la population libanaise que le Hezbollah réduit à sa propre formation ».
« Où en sont le président, le gouvernement sortant et son chef, le président de la Chambre et les députés, le commandement de l’armée et le reste des services de sécurité de tout cela ? Y a-t-il une décision que les Libanais ignorent de confier l’État avec l’ensemble de ses institutions au Hezbollah ? Les autorités considèrent-t-elles que le secrétaire général de cette formation, Hassan Nasrallah, est au-dessus de l’État et a seul le droit de prendre les décisions qui engagent le sort du pays ou de déclarer les guerres dans toute direction que lui ou l’Iran choisirait ? » s’est interrogé avec véhémence l’ancien chef du gouvernement.
Pour lui, la décision du Hezbollah de combattre à Qoussair peut être assimilée à « une décision de supprimer l’État libanais ou, dans le meilleur des cas, à une reconnaissance que le Liban est une terre abandonnée dans laquelle le pouvoir revient à celui qui détient la force grâce aux armes ».
Poursuivant sur sa lancée, il a accusé le Hezbollah de chercher « à travers les élections législatives à donner le coup de grâce à l’État libanais ». « Nous essayons en toute sincérité de trouver une occasion pour organiser le scrutin alors que le Hezbollah est en quête de tous les moyens pouvant conduire le Liban vers l’abîme », a poursuivi M. Hariri qui a jugé que la situation est devenue « trop dangereuse pour pouvoir encore garder le silence ou adopter des positions ambiguës ». « Elle exige que les autorités compétentes, notamment la présidence de la République, le gouvernement et l’armée, prennent des mesures concrètes pour mettre fin à cette mascarade dans laquelle l’État assume le rôle de salarié auprès du Hezbollah et de ses parrains régionaux », a-t-il martelé. « Pour notre part, a-t-il conclu, nous prendrons les mesures qui s’imposent à tous les niveaux, politique et non politique, afin de préserver la dignité du Liban et barrer la voie aux projets visant à le livrer au Hezbollah et aux axes de la discorde dans la région. »
commentaires (5)
Aussi Authentique le Président Saad, que feu son père le Président HARIRI Rafik....
Antoine-Serge KARAMAOUN
21 h 10, le 21 mai 2013