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À La Une - Révolte

Ahmadinejad : Une victoire des rebelles en Syrie constituera une "menace" régionale

Moscou insiste sur un processus de transition politique.

Des Syriens marchent dans une rue où les immeubles sont presque détruits par les raids de l'armée syrienne, le 28 avril 2013, à Homs. REUTERS/Yazan Homsy

Une victoire des rebelles syriens pourrait entraîner une vague d'insécurité qui "sera une menace pour toute la région", a affirmé dimanche le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, réitérant le soutien de Téhéran au régime de Damas, selon le site internet de la présidence.

 

"L'arrivée au pouvoir d'un groupe à travers la guerre et le conflit va se traduire par la poursuite de la guerre et de l'insécurité pour une longue période", a estimé M. Ahmadinejad en référence à l'éventuelle victoire de la rébellion syrienne. "L'insécurité en Syrie va mettre en danger la sécurité des autres pays de la région et sera une menace pour toute la région", a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec Essam el-Haddad, conseiller spécial pour les Affaires étrangères du président égyptien Mohamed Morsi, en visite à Téhéran.

 

La visite de M. Haddad s'inscrit dans le cadre d'un groupe de contact composé de l'Iran, l'Egypte, la Turquie et l'Arabie saoudite pour tenter de résoudre le conflit syrien qui a fait plus de 70.000 morts en deux ans, selon l'ONU. L'Iran est le principal allié régional du président syrien Bachar el-Assad, contrairement à Ankara, Le Caire et Riyad qui appellent au renversement de M. Assad et soutiennent l'opposition syrienne.

 

 

L'accord de Genève, seule issue à la crise

Parallèlement, Mikhail Bogdanov, l'émissaire du président russe Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient, a déclaré dimanche que l'accord de Genève qui prévoit un processus de transition est le seul moyen de mettre fin au conflit en Syrie.

Cet accord international adopté le 30 juin 2012 est "la base sans autre alternative, pour un règlement politique de la crise en Syrie", a affirmé M. Bogdanov, à la fin d'une visite à Beyrouth, cité par l'agence russe ITAR-TASS.
Le texte appelle à la fin immédiate des violences qui ravagent la Syrie et prévoit la mise en place d'un processus de transition politique, mais ne se prononce pas sur le sort du président Bachar el-Assad.

"L'objectif de ce document sur lequel nous basons nos efforts est d'établir un dialogue national entre Syriens, pour qu'ils puissent déterminer eux-mêmes leur avenir et celui de leur pays", a ajouté le responsable russe. "Notre tâche est de les aider activement (dans ce sens) et favoriser une entente", a poursuivi M. Bogdanov qui est également vice-ministre des Affaires étrangères de la Russie, une des rares puissances à soutenir le régime baasiste.

M. Bogdanov, en visite au Liban depuis jeudi dans le cadre d'une tournée régionale axée sur la Syrie, a rencontré l'ensemble des dirigeants libanais. Samedi soir, il s'est entretenu avec le chef du mouvement chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah, allié indéfectible de M. Assad.

 

(Lire aussi : L’implication du Hezbollah en Syrie, entre accusations et démentis)

 

Selon le quotidien an-Nahar, M. Bogdanov aurait appelé le Hezbollah à retirer ses combattants de Syrie afin d’empêcher le débordement du conflit au Liban.
Le Hezbollah participe activement aux combats contre les rebelles en Syrie aux côtés du régime, arguant vouloir défendre des Libanais chiites résidant dans le pays voisin.

 

 

Netanyahu exige le silence

Sur un autre plan, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à ses ministres de ne pas s'exprimer publiquement sur la Syrie pour ne pas donner l'impression qu'Israël presse la communauté internationale d'intervenir dans ce pays, a indiqué dimanche la radio militaire.

M. Netanyahu a donné cette instruction à la suite des déclarations vendredi du vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin, qui avait préconisé une action militaire de la communauté internationale pour "prendre le contrôle des arsenaux d'armes chimiques syriens". Selon la radio, M. Netanyahu veut éviter que les propos de M. Elkin soient interprétés comme un moyen de pression utilisé par Israël pour pousser les Etats-Unis à lancer une opération militaire en Syrie.

 

Le régime de Bachar el-Assad est accusé par l'opposition, mais aussi par Israël et des pays occidentaux d'avoir eu recours à des armes chimiques contre la population civile dans la guerre qui l'oppose aux rebelles depuis deux ans.

Damas a rejeté ces accusations, tandis que son allié russe a mis en garde l'Occident contre l'utilisation de ce dossier comme un "alibi" pour intervenir militairement en Syrie.

 

Le président américain Barack Obama a mis en garde à de nombreuses reprises le régime syrien contre le recours à ses stocks d'armes chimiques, affirmant notamment le 20 mars en Israël qu'un tel développement "changerait la règle du jeu". Il avait aussi parlé de "lignes rouges" à ne pas franchir pour Damas. 

 

(Reportage: En Syrie, des rebelles fabriquent eux-mêmes leurs masques à gaz)

 

Et dimanche, l'ancien candidat républicain à la présidence américaine, John McCain, a déclaré qu'une force militaire internationale doit être mise en place pour pouvoir envahir la Syrie afin de prendre le contrôle d'éventuels stocks d'armes chimiques. Le sénateur de l'Arizona a estimé qu'il ne fallait pas envoyer de soldats américains en Syrie, mais qu'une force internationale devait "être opérationnelle" pour une possible intervention.

 

 

Tirs de missiles Scud

Sur le terrain, l'armée syrienne a tiré dimanche à l'aube un missile sol-sol sur la localité de Tall Rifaat, dans le nord du pays, tuant au moins quatre civils, dont deux enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des militants anti-régime du Centre médiatique d'Alep ont rapporté qu'il s'agissait d'un missile Scud, mais cette information n'a pu être vérifiée.

Le missile a aussi fait plusieurs blessés et détruit de nombreuses maisons dans cette localité de la province d'Alep, a indiqué l'OSDH ajoutant que "le bilan pourrait s'alourdir, des corps étant ensevelis sous les décombres".

La Commission générale de la révolution syrienne, un réseau de militants, a fait état de 30 blessés et de la destruction de dix maisons.

 

Dans la même région d'Alep, de violents combats ont éclaté à l'intérieur de l'aéroport militaire de Kouweiris, dans une nouvelle tentative des rebelles d'en prendre le contrôle.

En début d'année, les rebelles s'étaient lancés dans la "bataille des aéroports d'Alep" pour priver le régime de son principal atout: sa maîtrise des airs. Ils avaient visé l'aéroport international, ceux militaires de Jarrah et de Kouweiris à l'est, celui de Mennegh au nord et de Nairab au sud. Ils ont pris pour le moment le contrôle de Jarrah.

 

(Reportage : Un tribunal laïc face aux cours islamiques à Alep)

 

Plus au nord, dans la province d'Idleb, de violents combats secouaient les abords du grand aéroport militaire d'Abou el-Dhour, assiégé depuis des mois par les rebelles, a indiqué l'OSDH estimant que "c'est un aéroport important car il est encore fonctionnel".

 

A Damas, de violents combats se poursuivaient depuis quatre jours dans le quartier de Barzé (nord), et de vastes opérations militaires, y compris des raids aériens, étaient menées dans la province de Damas, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales.

Selon l'OSDH, 161 personnes sont mortes samedi dans les violences à travers la Syrie.

 

 


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