Dans un communiqué, le président de l’Association des agriculteurs, Antoine Hoyek, a appelé hier le gouvernement à charger l’Autorité de développement des investissements au Liban (IDAL) du lancement de négociations dans le but éventuel d’acquérir des navires de fret.
Ces ferrys seraient utilisés pour le transport des poids lourds vers la Jordanie, l’Égypte et l’Arabie saoudite. Il convient de rappeler qu’IDAL opère, entre autres, un programme de soutien aux exportations agricoles libanaises.
« Qu’importe le coût que cette acquisition représente, a-t-il insisté, pourvu qu’elle permette d’éviter une crise économique totale. »
« Cela fait un an que nous demandons au gouvernement d’investir dans quatre ou cinq navires », a-t-il poursuivi, dénonçant « le manque de sérieux » des solutions proposées par les autorités concernées – ou l’opposition de ces dernières à des projets soumis par l’association. En effet, l’initiative visant à acquérir des navires de fret aurait été « empêchée » jusqu’à présent, a affirmé M. Hoyek, par le ministère de l’Agriculture.
Rappelons que les exportations des produits libanais vers les marchés syrien, jordanien ou encore irakien sont très affectées par le problème de la fermeture des frontières syriennes en raison de la dégradation sécuritaire. En début de semaine, le passage de camions de marchandises avait encore été perturbé aux points de Abboudié-Dabboussié, à la frontière libano-syrienne au Liban-Nord, fermés depuis plusieurs jours.
Des marchandises syriennes à prix « cassés »
Face aux appels pressants des agriculteurs, des trajets alternatifs ont été proposés par le gouvernement, telle l’ouverture d’une ligne maritime entre le Liban et la Jordanie pour le transport de véhicules, annoncée fin mars par la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Saïda et du Sud. En parallèle, une demande officielle a été faite lundi à l’Irak et à l’Égypte afin que les poids lourds libanais soient exemptés des taxes de transit à l’arrivée comme au départ.
M. Hoyek a réitéré ses inquiétudes par rapport à la crise en cours, soulignant que la fermeture des frontières syriennes continue de se répercuter négativement sur un grand nombre de secteurs économiques du pays, notamment sur le plan des frais de transport de marchandises, en hausse nette.
Enfin, le président de l’Association des agriculteurs a de nouveau appelé l’État à fournir les moyens nécessaires au ministère de l’Agriculture pour pouvoir mieux contrôler le flux des produits agricoles syriens « qui entrent au Liban en masse, sans surveillance » par voie terrestre.
L’importation des fruits et légumes en provenance de Syrie est un autre sujet sensible pour les agriculteurs libanais, qui dénoncent depuis plusieurs mois une concurrence déloyale qui « casse les prix » à leur détriment.
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