Notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chedid, a rapporté hier soir sur ce plan que le 8 Mars insiste à obtenir « au moins » le tiers de blocage au sein du prochain cabinet. Le tandem Hezbollah-courant aouniste va même jusqu’à faire valoir que le 8 Mars doit être représenté dans l’équipe ministérielle proportionnellement à son poids parlementaire, soit 45 pour cent. Il souligne par voie de conséquence que le tiers de blocage est pour lui « le minimum acceptable ».
Quant au Premier ministre désigné, il a déjà fait une première concession à la coalition conduite par le Hezbollah en acceptant que les composantes de cette coalition lui fournissent une liste de ministrables qui pourraient les représenter, libre à lui, ensuite, d’opérer son choix parmi ces listes et de procéder lui-même à la répartition des portefeuilles, en coopération avec le président de la République. Rien n’indique toutefois que le 8 Mars facilite la tâche de M. Salam dans ce cadre.
À en juger par les apparences, l’on semble faire ainsi du surplace à ce niveau, ce qui pousse certains pôles du 14 Mars à mettre en garde contre une tentative du Hezbollah de pratiquer la politique du vide au niveau des institutions constitutionnelles. Le député Antoine Zahra, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises, a souligné à cet égard que la réunion que le président Bachar el-Assad a tenue il y a quelques jours avec une délégation des partis libanais favorables au régime syrien (dont le CPL) avait pour but de pousser le 8 Mars à adopter une attitude obstructionniste tant en ce qui concerne la formation du gouvernement que l’élaboration d’une nouvelle loi électorale.
Reste à signaler dans ce contexte que le président Sleiman a reçu dans la journée d’hier l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire du courant du Futur, avec lequel il a discuté du processus de formation du gouvernement.
Le 8 MARS ? Eh ben, il rêve debout le 8 MARS !
10 h 02, le 24 avril 2013