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Liban - Politique

Geagea : Il ne reste plus que la « loi mixte »

Le chef des Forces libanaises dénonce l’implication « stratégique » du Hezbollah en Syrie.
Samir Geagea a pris hier encore plus ses distances à l’égard de la proposition de loi électorale du Rassemblement orthodoxe, quoique de manière implicite, en annonçant qu’il ne restait plus désormais que la formule panachée ou mixte (majoritaire-proportionnelle), cette dernière n’étant contestée dans le principe par personne.
M. Geagea, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Meerab, a réclamé par ailleurs plus que jamais la formation d’un gouvernement apolitique et fustigé longuement l’engagement « stratégique » du Hezbollah dans les combats en Syrie.
« À présent que la sous-commission ad hoc (en charge de la loi électorale) n’est pas parvenue à un accord, il ne reste plus devant nous que la formule mixte », a-t-il déclaré, justifiant cette position par le fait que cette mouture « ne rencontre pas de contestation dans le principe de la part d’une quelconque partie, mais seulement des divergences dans les détails ».
« Partant de là, j’appelle le président de la Chambre, Nabih Berry, à convoquer les députés à une réunion plénière avant la date d’expiration du gel des délais (de la loi de 1960) pour soumettre les propositions de loi au vote », a ajouté M. Geagea, en sous-entendant que d’ici là, des propositions sur la base de la formule panachée seraient présentées.
Sur la question gouvernementale, le chef des FL a renouvelé son credo dans la formation d’un cabinet apolitique et neutre. Selon lui, la nomination de Tammam Salam au poste de Premier ministre avait pour but de faire en sorte que le gouvernement « soit un gouvernement d’élections et non pas de confirmation du statu quo ».
« Où est-ce qu’ils vont chercher qu’il faudrait que la composition du gouvernement reflète le rapport de forces à la Chambre ? » s’est-il interrogé, soulignant que le cabinet reçoit ou non l’investiture de la Chambre à la lumière de sa déclaration ministérielle et appelant le chef de l’État et le Premier ministre désigné à former « pour une fois un gouvernement hors des clivages politiques ». « Et que les blocs parlementaires qui ne veulent pas accorder la confiance à ce cabinet assument leurs responsabilités », a-t-il dit.
Mais M. Geagea a consacré la plus grande partie de sa conférence de presse à la question de l’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie.
« Au début, l’intervention du Hezbollah en Syrie était timide et ne changeait rien au rapport de forces. Mais au cours des derniers mois, de nombreuses informations ont fait état d’une implication de plus en plus grande, en dépit de la politique de “distanciation” adoptée par le gouvernement sortant vis-à-vis de la crise syrienne. »
« L’argument selon lequel il n’y a pas d’ingérence du Hezbollah mais simplement des actes d’autodéfense de la part de quelques Libanais résidents de villages frontaliers est une insulte à l’intelligence », a-t-il lancé, pointant le fait que « la liste des funérailles (de combattants tués en Syrie) s’allonge de plus en plus, et que certains d’entre eux viennent du Liban-Sud, loin des théâtres de combats. »
Selon lui, « s’il faut appliquer la logique du Hezbollah, les chrétiens libanais devraient se mobiliser et entrer dans Alep pour prendre des otages en échange des deux évêques kidnappés (lundi), Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim ».
Et puis, a-t-il demandé, « que fait donc le Hezbollah à Damas même ? Il prétend défendre le mausolée de Sayyida Zeinab ? Faudrait-il du coup que les sunnites (libanais) défendent leurs lieux saints en Syrie et que les chrétiens protègent leurs églises ? Et comment expliquer la présence d’éléments du Hezb dans les environs de Homs et dans les rues d’Alep ? ».
En réalité, « le Hezbollah est impliqué de manière stratégique en Syrie », a ajouté M. Geagea, accusant l’Iran d’avoir pris la décision de « défendre le régime de Bachar el-Assad jusqu’au dernier... combattant du Hezbollah ».
En conséquence de quoi, le chef des FL a invité le président Michel Sleiman et le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, à convoquer exceptionnellement le Conseil des ministres pour prendre une décision interdisant au Hezbollah et à d’autres groupes de s’ingérer en Syrie, afin de faire respecter la politique de distanciation.
« Le Hezbollah considère, non sans culot, que l’armée libanaise fait preuve de laxisme » à la frontière libano-syrienne », a-t-il encore dit. « En fait, c’est le gouvernement qui fait preuve de laxisme lorsqu’il permet la coexistence d’une force paramilitaire à côté de son armée. »
Samir Geagea a pris hier encore plus ses distances à l’égard de la proposition de loi électorale du Rassemblement orthodoxe, quoique de manière implicite, en annonçant qu’il ne restait plus désormais que la formule panachée ou mixte (majoritaire-proportionnelle), cette dernière n’étant contestée dans le principe par personne.M. Geagea, qui s’exprimait lors d’une conférence de...
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