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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Inès de La Fressange, plurielle et singulière

Photos Tony el-Haje

Quand elle nous reçoit dans son bureau aux murs Schiaparelli Rose Shocking, Inès de la Fressange détend sa coiffure avec tous ses doigts... L’égérie est pétillante : d’un regard amusé, elle met de l’ordre sur le canapé et c’est très gentiment qu’elle nous installe. Son sourire est vrai, il est lumineux.
Celle qui incarne la Parisienne s’est toujours sentie cosmopolite. Elle est française, mais d’une mère sud-américaine. Lorsqu’elle rencontre des Argentins, c’est sans avoir l’impression de mentir qu’elle leur dit : je suis argentine! Elle a aussi des ancêtres tchécoslovaques et une partie de sa famille est partie vivre en Amérique... Elle vient comme ça de plusieurs continents et ça continue, me dit-elle : « Luigi d’Orso, le père de mes deux filles Nine et Violette, était d’origine libanaise de la famille Sursock ! »
Très vite, elle pose de côté sa cigarette électronique : rappelez-vous, la fille Chanel qui défilait sur les podiums en tailleur crème, cigarette à la main, dans les années 80, c’était elle. Politiquement correcte ? « Il ne faut pas donner envie aux jeunes de fumer, ils se disent que si je fume, je pourrais travailler dans la mode, être mannequin et avoir mon bureau tout rose! » Quand elle parle, les idées fusent, ses mains s’activent. Quand Karl Lagerfeld dit de sa fille Violette qu’elle est la huitième merveille du monde, la mère est enthousiaste mais riposte avec légèreté : « Heureusement qu’elle fait la part des choses et souhaite garder les chevilles fines. »
Avec elle pas besoin de choisir son camp, elle cite volontiers Françoise Giroud et Gisèle Halimi, évoque sans prendre de faux airs « ces jeunes filles qui ont peur de mettre une minijupe pour sortir de chez elles, de peur de se faire insulter, ici... à Paris ! » Et c’est avec enthousiasme qu’elle feuillette l’ouvrage consacré à la maison Roger Vivier, posé sur sa table basse en verre décorée de carambars et de mini-tour Eiffel. Son intérieur fait penser à une fille qui s’émerveille de tout, elle a ce charme un peu canaille, elle n’a jamais été un mannequin comme les autres, plutôt une femme singulière, avec une vie faite de hauts et d’échecs, comme il en arrive à chacun. Elle n’est pas tournée vers le passé, mais s’y prête volontiers quand les gens le lui rappellent. Le mot ambassadrice a été inventé pour elle, Karl Lagerfeld voulait changer l’image de la maison Chanel, qui n’avait qu’une seule boutique dans le monde. On l’oublie, mais dans les années quatre-vingt, la cliente Chanel était une dame d’un certain âge, réactionnaire, dans son tailleur en tweed, « un peu comme une caricature de Jacques Faizant ».Quand Karl Lagerfeld choisit Inès, la jeune femme de 25 ans est déjà à la fin de sa carrière de mannequin. « Aujourd’hui tout paraît complètement évident mais quand je mettais un tee-shirt sous une veste Chanel avec un jean en me baladant dans la rue, c’était très nouveau. » Cette tenue devenue conventionnelle, elle l’a toujours choyée et quand elle a eu la possibilité de se faire des pièces couture sur mesure, elle privilégiait le détail à l’extravagant : « Je faisais changer les boutons, remonter les manches, je jouais avec le vêtement. Je prenais ce que j’aimais et ça a été la clé de la réussite car je n’avais pas la panoplie. »
Elle a le goût du vêtement, le goût de la vie ; la Parisienne, c’est tout un art de vivre !
Quand elle nous reçoit dans son bureau aux murs Schiaparelli Rose Shocking, Inès de la Fressange détend sa coiffure avec tous ses doigts... L’égérie est pétillante : d’un regard amusé, elle met de l’ordre sur le canapé et c’est très gentiment qu’elle nous installe. Son sourire est vrai, il est lumineux.Celle qui incarne la Parisienne s’est toujours sentie cosmopolite. Elle...

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