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À La Une - Gouvernement

Salam entame ses consultations au pas de charge

Les composantes du 8 Mars plaident – avec des nuances – pour un cabinet d’entente nationale, mais Walid Joumblatt ne met plus cette exigence en avant.

Le nouveau Premier ministre libanais Tammam Salam.

Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a entamé hier au siège du Parlement ses consultations non contraignantes, mais néanmoins difficiles, avec les diverses forces politiques du pays en vue de former son gouvernement.


Menant ces consultations au pas de charge, M. Salam a eu hier six heures d’entretiens au cours desquels il a pris connaissance des points de vue des principales composantes du spectre politique libanais. Il doit achever aujourd’hui ce premier tour d’horizon.


Grosso modo, les forces du 8 Mars, en particulier le Hezbollah et le CPL, ont plaidé auprès de lui pour un cabinet d’union ou d’entente nationale alors que de l’autre côté de la barrière politique, l’alliance du 14 Mars a insisté sur un gouvernement dont la tâche serait essentiellement consacrée à la supervision des élections législatives.


Une évolution notable est néanmoins à signaler, c’est celle du chef du PSP, Walid Joumblatt, qui a reculé hier d’un cran au sujet de l’exigence d’un gouvernement d’union nationale qu’il avait formulée jeudi dernier, aussitôt que la nomination de M. Salam à la présidence du Conseil était devenue acquise.


M. Salam a entamé ses consultations à 14 heures par une réunion avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Il a ensuite rencontré les anciens chefs de gouvernement qui sont en même temps députés, le sortant Nagib Mikati, puis Fouad Siniora et Michel Aoun.

 

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La veille, M. Salam avait effectué sa tournée protocolaire auprès de tous les anciens chefs de gouvernement. Il avait saisi cette occasion pour réaffirmer à plusieurs reprises ce qu’il avait dit aussitôt après sa nomination, samedi, au poste de Premier ministre, à savoir que la tâche principale du cabinet qu’il s’apprête à former est de superviser avec succès la tenue des élections législatives.


Peu avant ses concertations avec M. Salam, le chef du CPL s’est réuni avec M. Berry et le chef des Marada, Sleiman Frangié, en présence des ministres sortants de l’Énergie, Gebran Bassil, et de la Santé, Ali Hassan Khalil (Amal).


Après sa rencontre avec le Premier ministre désigné, M. Mikati s’est prononcé, dans une déclaration à la presse, pour la formation rapide d’un cabinet dont la principale mission serait de superviser les élections législatives.


Le vice-président de la Chambre, Farid Makari, également reçu par M. Salam, a indiqué lui aussi avoir recommandé que la mission principale du prochain gouvernement soit d’organiser les élections et que ses membres ne soient pas candidats aux législatives.
M. Makari a indiqué par ailleurs avoir demandé au Premier ministre désigné de confier les portefeuilles ministériels à des personnalités compétentes, et que les ministères des Télécoms et de l’Énergie ne soient octroyés à aucun parti politique mais à des personnalités choisies par le chef de l’État et le Premier ministre désigné.

 

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Ensuite, c’était le tour des blocs parlementaires de défiler chez M. Salam, à commencer par le bloc du Développement et de la Libération, dirigé par M. Berry. Parlant au nom du bloc, le député Anouar el-Khalil s’est prononcé pour « un climat d’entente et de rassemblement », mais sans parler explicitement de la forme que devrait revêtir le gouvernement.


Le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a déclaré pour sa part, après un deuxième entretien avec M. Salam en compagnie d’une délégation du bloc, avoir recommandé la formation d’un gouvernement « homogène » et « uni », capable de répondre aux besoins du peuple. « Nous espérons que les membres du nouveau cabinet ne seront pas des candidats aux législatives, le gouvernement ayant la mission de superviser ce scrutin », a ajouté M. Siniora.
Et de souligner : « Le nouveau gouvernement devrait mettre en œuvre les principes de la démocratie et de l’alternance du pouvoir au niveau de tous les portefeuilles ministériels, à commencer par celui des Finances », a-t-il dit.

Aoun : « Tout le monde veut l’Énergie et les Télécoms »
À la tête d’une délégation du CPL, le général Aoun a fait part de sa préférence pour un gouvernement d’entente nationale. « Un cabinet qui serait capable non seulement de superviser les législatives, mais aussi de faire face aux dangers qui menacent le Liban dans une région en crise », a-t-il précisé.

Commentant les propos tenus un peu plus tôt par M. Siniora sur l’alternance du pouvoir au niveau des portefeuilles ministériels, le général a dit : « Les ministères de l’Énergie et des Télécoms ne valaient rien quand nous les avons pris en charge. Alors qu’ils sont aujourd’hui complètement fonctionnels et développés, tout le monde veut les reprendre. »


Reçu à son tour avec ses collègues, le chef du bloc du Hezbollah, Mohammad Raad, a déclaré avoir souhaité plein succès au chef du gouvernement dans sa mission. « Notre bloc a évoqué avec M. Salam la nature du gouvernement ainsi que ses projets politiques », a ajouté M. Raad. « Nous lui avons recommandé un gouvernement politique d’entente qui supervise les législatives et dans lequel tous les partis politiques seraient représentés conformément à leur poids à la Chambre. »

 

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Quant à M. Joumblatt, il a déclaré, après la réunion de son bloc avec M. Salam : « Nous allons faciliter la mission du Premier ministre désigné en ne posant pas de conditions préalables, afin de former un gouvernement qui puisse assurer la stabilité et l’organisation des élections législatives dans les délais constitutionnels. »
« Il lui revient de trouver la formule adéquate qui conviendrait à toutes les parties et qui serait bonne pour la stabilité et la croissance. Après les élections, on en reparlera », a-t-il ajouté.


Un cran plus nuancé, le député Michel Murr, parlant en son nom et au nom de Nayla Tuéni, a déclaré : « Sans poser des conditions ou des demandes préalables, nous lui avons recommandé un gouvernement dont la composition serait acceptable par tous et dans lequel tous les partis seraient représentés. »


Le bloc des députés de Zahlé s’est prononcé pour sa part pour la formation rapide d’un gouvernement restreint composé de technocrates.


« Nous avons demandé au Premier ministre désigné la formation d’un gouvernement de technocrates », a affirmé de son côté le député Élie Keyrouz à l’issue des consultations du bloc des Forces libanaises avec M. Salam. « Le rôle principal du nouveau gouvernement doit être l’organisation des prochaines élections législatives », a-t-il ajouté.


Au nom des Kataëb, le député Élie Marouni a affirmé que son bloc a demandé à M. Salam de donner la priorité à trois dossiers principaux : « La sécurité, les législatives, et le contrôle des frontières libanaises afin de préserver l’intégrité du pays. » « Les Kataëb sont prêts à participer au futur gouvernement, qu’il soit politique ou composé de technocrates », a encore dit M. Marouni.
Le député Samy Gemayel a quant à lui appelé M. Salam à donner un plus grand rôle à la femme au sein du prochain cabinet.


Le chef du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, a appelé quant à lui à la formation d’un gouvernement d’union nationale. « Le pays doit être protégé face à tous les défis parce qu’il y a un danger qui guette toute la région », a dit M. Arslane.


Enfin, le député Sleiman Frangié a appelé le Premier ministre désigné à former un gouvernement d’entente. « Nous avons assuré à M. Salam que personne ne peut imposer ses choix au Premier ministre désigné, mais nous cherchons à connaître la position du futur gouvernement concernant les questions stratégiques, et notamment le soutien à la résistance », a dit M. Frangié.
« L’important à nos yeux est que le futur cabinet soit accepté par tous, qu’il soit composé de technocrates ou pas », a conclu le chef des Marada.

 

 

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