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À La Une - France

Affaire Cahuzac : Hollande prépare des mesures-chocs, rumeurs sur Fabius

Le président de la République a passé le week-end à travailler et à consulter tous azimuts.

Le président français François Hollande envisage des mesures sévères pour sortir du scandale Cahuzac. Nicolat Tucat/AFP

Pressé de toutes parts de prendre une initiative forte après le séisme de l'affaire Cahuzac, François Hollande prépare activement des mesures-chocs de moralisation de la vie politique pour tenter de sortir par le haut du premier scandale de son quinquennat.

 

Un scandale qui pourrait prendre une plus grande ampleur, alors que la télévision publique helvétique (RTS) a assuré dimanche que l'ex-ministre délégué au Budget avait cherché à placer 15 millions d'euros en Suisse en 2009, une "thèse" toutefois immédiatement réfutée par son avocat, Jean Veil.

 

Hormis son déplacement de quelques heures samedi dans son fief de Tulle, le président de la République a passé le week-end à travailler et à consulter tous azimuts, en contact étroit avec les équipes de Matignon et du ministre chargé des Relations avec le Parlement Alain Vidalies.

 

Cinq jours après les aveux de l'ancien ministre délégué au Budget, la droite n'a pas baissé la garde, poursuivant ses attaques à l'encontre de l'exécutif. "Les jours du gouvernement sont comptés" a lâché l'ancien ministre UMP Xavier Bertrand, qui avec le président du mouvement Jean-François Copé a demandé une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire, comme l'avait fait auparavant l'UDI. L'aile gauche de la majorité et les écologistes continuent eux aussi à être très sévères sur les responsabilités de l'exécutif, alors que selon un sondage paru dimanche 60% des Français sont favorables à un remaniement du gouvernement et que dans un autre, plus du tiers se prononcent pour une dissolution de l'Assemblée nationale.

 

Face à l'urgence, l'objectif du gouvernement est d'élaborer le plus rapidement possible un projet de loi sur la base des mesures qu'il avait annoncées mercredi au lendemain de la mise en examen de son ex-ministre du Budget : réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour "renforcer l'indépendance de la justice", lutte "impitoyable" contre les conflits entre intérêts publics et privés avec la "publication et le contrôle" du patrimoine des ministres et parlementaires, "interdiction de tout mandat public" pour les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale et corruption.

 

(Lire aussi : La lutte contre l’évasion fiscale devient une priorité dans l’UE)

 

Branle-bas de combat

"Je prépare sous l'autorité du président de la République des mesures sévères pour garantir la transparence, le respect de la loi et la probité", a déclaré Jean-Marc Ayrault dans une interview parue lundi dans la Nouvelle République du Centre-Ouest. "La fin du cumul des mandats, la transparence totale sur les patrimoines, la traque des conflits d'intérêts, la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux. Nous ferons tout ceci", assure-t-il.

 

"L'idée c'est de sortir un texte de loi très fort pour juguler" la crise provoquée par cette affaire, affirmait dimanche l'Elysée indiquant sans plus de précisions que "plusieurs pistes sont à l'étude".

 

Dans l'entourage du chef de l'Etat, certains voient toutefois mal comment sortir de l'impasse. "Ce ne sont pas les mesures de moralisation qui vont changer quoi que ce soit. La population a été ébranlée dans ses profondeurs, il y a aujourd'hui une rupture de confiance avec le monde politique", affirme ainsi un de ses conseillers.

"Je me souviens du temps où on rêvait d'un quinquennat sans affaires... c'est raté", se lamente un autre, rappelant avec amertume les déclarations de campagne du candidat socialiste.

En particulier celles du grand meeting du Bourget le 22 janvier 2012 où il proclamait "j'aime les gens quand d'autres sont fascinés par l'argent", et faisant du monde de la finance son "adversaire".

 

Comme pour compliquer encore plus la tâche de M. Hollande, des rumeurs ont circulé dans la presse sur un compte en Suisse du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

"Je démens formellement la rumeur, relayée par Libération dans son édition du lundi 8 avril, m'attribuant un compte en Suisse. Elle ne repose sur aucun élément matériel et est dénuée de tout fondement", a réagi M. Fabius dans un communiqué. Il annonce avoir mandaté son avocat "pour qu'il engage les procédures juridiques permettant de le démontrer et de faire cesser la diffusion de ces informations fausses et calomnieuses".

Selon Libération, l'hypothèse d'un compte bancaire caché de Laurent Fabius en Suisse inquiète l'Elysée depuis trois jours, en raison d'une enquête menée par le site d'informations Mediapart. "Si Fabius a effectivement un compte en Suisse, c'est tout le gouvernement qui tombe", écrit le quotidien.

 

Parallèlement, dans un souci de "transparence", la ministre déléguée aux personnes handicapées et à l'exclusion, la Marseillaise Marie-Arlette Carlotti, a publié lundi sa déclaration de patrimoine sur son blog avant qu'une loi ne l'y oblige.

 

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