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À La Une - Liban

Salam : "La décision de guerre et de paix doit être entre les mains de l'Etat"

Le Premier ministre désigné réitère son soutien au peuple syrien.

Le Premier ministre désigné Tammam Salam lors de sa rencontre avec l'ambassadeur d'Iran au Liban Ghadanfar Roken Abadi le 7 avril 2013 à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre désigné Tammam Salam a annoncé dimanche, dans un entretien, que l'ambassadeur d'Iran au Liban, Ghadanfar Rokon Abadi, lui a transmis un message dans lequel les dirigeants de la République Islamique lui souhaitent plein succès dans la formation de son nouveau gouvernement et espèrent qu'il "veillera sur la résistance". 

 

"La position de l'Iran (à l'égard du Hezbollah) n'est pas un secret", a affirmé M. Salam dans un entretien avec la chaîne de télévision britannique BBC, rapporté par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). "La résistance (Hezbollah) contre Israël est légitime, mais la décision de guerre et de paix devrait être entre les mains de l'Etat libanais et il faut mettre un terme à l'utilisation des armes à l'intérieur du pays", a-t-il ajouté.


(Portrait : Tammam Salam, « le fils de deux pactes »...)

 

Samedi, dans un entretien avec l'AFP, M. Salam, connu pour ses positions modérées au sein du courant du 14 Mars hostile au Hezbollah, s'est voulu diplomate concernant l'arsenal du parti chiite.

"Je suis avec la résistance (Hezbollah, ndlr) quand elle est dans la bonne direction (contre Israël, ndlr) et quand il s'agit de défendre le Liban, a-t-il affirmé. Mais quand cet arsenal est dirigé vers l'intérieur libanais de manière à influer sur les équilibres (politiques), cela s'éloigne de la résistance".

M. Salam s'est refusé de préciser si son gouvernement serait un cabinet d'union nationale regroupant le 14 Mars et le camp du Hezbollah.


Dans ce contexte, le Premier ministre désigné a affirmé dimanche à la BBC qu'il est en contact avec toutes les parties. "J'ai également reçu une lettre de soutien de Moscou, transmise par l'ambassadeur de Russie au Liban", a-t-il précisé. Il a cependant assuré qu'il n'a eu aucun contact avec l'ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdel Karim Ali. 

Il a aussi évoqué un consensus international et régional pour "aider le Liban à traverser cette période difficile". M. Salam a dit espéré que l'accord interne qui a mené à sa désignation se maintiendra pour qu'il arrive à former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais afin d'organiser les élections législatives à la date prévue.

Par ailleurs, dans un entretien avec la radio Voix du Liban (VDL, 100.5) M.Salam a assuré qu'il n'aura pas recours à une "politique vindicative" dans la formation de son gouvernement.
"Nous sommes d'accord avec le général Michel Aoun (...), il faut éviter toute politique vindicative", a déclaré M. Salam dans un entretien avec la radio Voix du Liban (VDL, 100.5). Et d'ajouter : "Nous espérons que les consultations pour la formation du nouveau gouvernement se feront dans une atmosphère positive pour que les élections législatives aient lieu à temps".

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Michel Aoun avait auparavant assuré dimanche lors de sa rencontre avec le patriarche maronite Béchara Raï, que le CPL allait "faciliter la formation du gouvernement en espérant que M. Salam évitera toute politique vindicative". 

M. Salam a qualifié le monopole exercé par certaines parties sur tel ou tel autre ministère "d'invention infondée et anticonstitutionnelle". Il a également fait la différence entre le quota des courants politiques et celui des confessions dans le prochain gouvernement. 

Il a, par ailleurs, salué le député Samy Gemayel et le parti Kataëb pour leur soutien. 

 

Concernant la situation en Syrie, le Premier ministre désigné a réitéré son soutien au peuple syrien. "Lorsqu'une révolution pour la liberté et les droits d'un peuple se déclenche, rien ne peut l'arrêter", a-t-il dit.

 

Au terme de deux jours de consultations parlementaires contraignantes entreprises par le président Michel Sleiman, M. Salam a obtenu l'appui de 124 députés sur un total de 128, après consultation de onze blocs et de onze députés indépendants.

(Lire aussi: Neutralité du Liban vs abolition du confessionnalisme politique, le commentaire d'Emile Khoury)


Demain, lundi, M. Salam va entamer une tournée protocolaire auprès des anciens Premiers ministres, dont Fouad Siniora, Michel Aoun, Omar Karamé, Salim el-Hoss et Rachid el-Solh. Mardi, il doit commencer ses consultations pour la formation du nouveau gouvernement.

Samedi soir, le Premier ministre désigné avait affirmé dans une interview accordée à la chaîne de télévision LBC que la priorité de son futur gouvernement sera d'organiser les prochaines élections législatives. M. Salam a dit espérer former un cabinet composé de ministres qui ne soient pas candidats aux prochaines élections.

 

Le Premier ministre désigné, qui a refusé de se prononcer sur la nature du prochain gouvernement, a affirmé qu’il est "prêt à dialoguer avec toutes les parties sans exception". "J’espère que le consensus apparu autour de ma nomination ne faiblira pas lors de la composition du cabinet, a-t-il dit. Personne ne peut m’imposer quoi que ce soit et je ne vais rien imposer à personne", a-t-il encore ajouté. Il a aussi dit vouloir former un "gouvernement d’intérêt national" pour le bien du Liban.

 

M. Salam, qui appartient à l'une des grandes familles politiques du Liban, a également rappelé qu’il est "une figure politique indépendante, mais alliée au mouvement du 14 Mars".

Tammam Salam est le fils de Saëb Salam qui a été six fois Premier ministre entre 1952 et 1973. Il a été ministre de la Culture entre 2008 et 2009 en tant que l'un des représentants du 14 Mars. Il a fait des études d'économie et de gestion en Grande Bretagne. Il est marié et père de trois enfants.

 

 

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