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À La Une - conflit

Paris et Washington examinent une accélération de la transition en Syrie

Les Etats-Unis réfléchiraient à une aide "non létale" aux rebelles syriens.

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, reçu par le président français François Hollande, mercredi 27 février 2013, à l'Elysée.  AFP PHOTO /POOL JACQUELYN MARTIN

Les Etats-Unis et la France examinent "les moyens d'accélérer la transition politique" en Syrie, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, après des entretiens avec le président François Hollande et son homologue Laurent Fabius.

Cela sera discuté jeudi à Rome, lors d'une réunion internationale des Amis du peuple syrien, à laquelle participera l'opposition syrienne, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse, en estimant que cette dernière avait besoin "de davantage d'aide".

 

Selon le Washington Post, la Maison Blanche réfléchit à un changement majeur de sa stratégie dans la guerre en Syrie et les Etats-Unis pourraient fournir une aide directe "non létale" aux rebelles, comme des gilets pare-balles, des véhicules blindés et même un entraînement militaire.

Citant des responsables américains et européens, le journal rapporte aussi que Washington pourrait envoyer de l'aide humanitaire directement à la coalition de l'opposition syrienne.

Le quotidien souligne que l'administration Obama se refuse toujours à fournir directement des armes aux insurgés. Et il précise que le nouveau secrétaire d'Etat John Kerry discute cette semaine avec les alliés de Washington de ces nouvelles "propositions" dans des réunions en Europe et au Moyen-Orient, à l'occasion de sa première tournée à l'étranger depuis sa prise de fonction.

 

La chaîne de télévision CNN a publié sur son site internet des informations similaires sur cette nouvelle stratégie. Selon elle, les Etats-Unis étudient la possibilité de "lever les restrictions" en cours sur la fourniture de matériel à usage double (civil et militaire) aux rebelles syriens.

 

Les rebelles combattent le régime du président Bachar el-Assad depuis mars 2011. Selon l'ONU, le conflit a déjà fait 70.000 morts. Et la coalition de l'opposition appelle régulièrement la communauté internationale à s'impliquer davantage dans la résolution de ce conflit.

 

Parallèlement, Damas et l'opposition étaient soumis mercredi à d'intenses pressions de la communauté internationale pour entamer des négociations en vue de mettre fin au conflit, à la veille de la réunion de Rome.

 

Opposés depuis le début de la révolte sur la crise, Washington et Moscou ont tenté un rapprochement mardi lors d'une rencontre à Berlin entre John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.

Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé cette semaine l'opposition et le régime d'entamer un dialogue.

Qualifiant les discussions avec son homologue américain de "constructives", M. Lavrov a dit "compter" sur l'opposition "pour se déclarer aussi en faveur du dialogue" lors de la réunion mercredi à Rome des Amis du peuple syrien, qui rassemble 11 pays soutenant l'opposition.

 

Récemment, Damas s'est dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit. Mais l'opposition politique soutient que tout dialogue doit nécessairement aboutir au départ du président Assad, dont le clan dirige la Syrie depuis 40 ans.

 

Face à la poursuite du bain de sang, la Coalition avait d'abord annoncé son boycottage de la réunion de Rome avant de revenir sur sa décision à la suite de promesses internationales d'"aides spécifiques pour soulager la souffrance de son peuple". M. Kerry s'est voulu rassurant, affirmant que les participants ne viendront "pas à Rome simplement pour parler" mais "pour prendre une décision sur les prochaines étapes".

 

"L'opposition a le sentiment qu'on lui met beaucoup de pression sans lui offrir clairement une feuille de route pour les mois à venir (...). Elle se sent abandonnée", a affirmé Karim Emile Bitar, directeur de recherche à l'Institut de Relations internationales et stratégiques. A Rome, les Américains veulent donc "booster le moral de l'opposition, les pousser à continuer la lutte (...) car ils sont conscients que les négociations avec les Russes pourraient prendre plusieurs mois", a ajouté cet expert.


A Damas, les autorités ont décidé de renouveler les passeports des Syriens installés à l'étranger, ce qui apparaît comme une concession envers l'opposition puisque beaucoup de ces expatriés sont des opposants, et que cette mesure figurait parmi les conditions posées par le chef de l'opposition pour entamer un dialogue avec Damas.

 

 

Gouvernement provisoire

En attendant cet éventuel dialogue, l'opposition doit élire ce week-end à Istanbul le chef du premier gouvernement provisoire en territoire rebelle, dans une volonté de s'implanter politiquement sur le terrain face au régime de Assad qui se maintient en place alors que le conflit va entrer dans sa troisième année.

Les noms d'au moins cinq candidats circulent déjà, dont Burhan Ghalioun, ex-chef du Conseil national syrien (CNS), noyau dur de la Coalition, et opposant de longue date, l'économiste Oussama Kadi, ou encore comme l'ex-Premier ministre Riad Hijab, qui avait fait défection à l'été 2012.

 

Sur le terrain, les belligérants semblaient sourds à cette activité diplomatique, combats et bombardements faisant encore des dizaines de morts quotidiennement.

La région de Damas était secouée mercredi par de nouveaux combats, en particulier à Daraya, fief rebelle au sud de la capitale, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales. Depuis des mois, l'armée bombarde violemment les banlieues de Damas qui constituent la base arrière de la rébellion, en vue de repousser les insurgés qui s'approchent de la capitale.
Mardi, les violences ont fait au moins 134 morts à travers le pays, dont 52 civils, selon l'OSDH.

 

 

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Cela sera discuté jeudi à Rome, lors d'une réunion internationale des Amis du peuple syrien, à laquelle participera l'opposition...
commentaires (3)

Yia Chauffeur d3ass benzine 3al miyé ou tis3a ou tis3iin ? Sur quel magique accélérateur ?

SAKR LEBNAN

18 h 11, le 28 février 2013

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Commentaires (3)

  • Yia Chauffeur d3ass benzine 3al miyé ou tis3a ou tis3iin ? Sur quel magique accélérateur ?

    SAKR LEBNAN

    18 h 11, le 28 février 2013

  • Le changement de la politique yanky que Kerry vient apporter aux mercenaires, c'est de leur dire "nous ne sommes plus les seuls à décider, les russes ont leur mot à dire" et sans le dire mais fortement ressenti, "on va vous aider avec des armes non létales" ça veut dire " allez discuter avec le régime légitime et trouvez une solution à votre bullshit, parce que nous on s'en lave les mains de vos caprices ". Il a eu besoin de délégué hollande pour ça, car lui , le délégué n'a pas encore finit de sa campagne malienne qui au bout du compte , n'a pas été très malignenne ! Donc les mercenaires à Rome faites le bon choix, pas de nous nommer un fantôme de plus, mais de commencer à discuter comme vous l'exige le boss yanky..

    Jaber Kamel

    17 h 40, le 27 février 2013

  • Comment du temps de la guerre civile libanaise fournir une aide directe "non létale" aux rebelles syriens ne pourra que prolonger la vie des insurgés et la guerre pour de nombreuses années. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 43, le 27 février 2013

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