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À La Une - Conflit

Le régime syrien se dit prêt au dialogue avec les rebelles armés

L'opposition participera à la réunion des Amis du peuple syrien, jeudi à Rome.

Le secrétaire d’État américain John Kerry a appelé lundi la Coalition de l'opposition syrienne à participer à la réunion internationale sur la Syrie prévue pour jeudi à Rome. AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL

Le régime du président syrien Bachar el-Assad est prêt "au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés" pour mettre fin au conflit, a déclaré lundi à Moscou le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, premier dirigeant du pays à faire une telle ouverture à l'égard de la rébellion.

 

"Nous restons favorables à un règlement pacifique du problème syrien, a déclaré M. Mouallem au début de ses entretiens avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Une commission gouvernementale a été créée pour mener des pourparlers avec l'opposition dans le pays et même avec l'opposition à l'extérieur" de la Syrie, a ajouté M. Mouallem.


De son côté, M. Lavrov a déclaré qu'il n'y avait en Syrie "aucune" autre solution "acceptable" qu'un "règlement politique par un dialogue entre le gouvernement et l'opposition", mettant en garde contre les conséquences d'une poursuite du conflit armé qui a fait près de 70.000 morts en bientôt deux ans, selon l'ONU.


"Nous sommes à la croisée des chemins. Il y a ceux qui sont pour la poursuite du bain de sang, ce qui risque d'entraîner l'effondrement de l’État et de la société", a averti M. Lavrov. "Il y a des forces qui ont du bon sens et qui comprennent la nécessité d'entamer des négociations le plus vite possible pour trouver un règlement politique. Le nombre de ceux qui soutiennent cette ligne ne cesse d'augmenter", a estimé le chef de la diplomatie russe.

M. Lavrov a insisté sur le fait qu'il revenait au peuple syrien de "décider de son sort sans intervention extérieure", réitérant la position de la Russie, opposée à toute ingérence dans le conflit.

 

Réagissant à l’offre de dialogue de M. Mouallem, le chef d'état-major de l'armée rebelle en Syrie a affirmé lundi que les insurgés refusaient toute négociation avec Damas avant le départ du président Assad et le retrait de l'armée des villes.

Dans une entrevue avec la chaîne satellitaire arabe al-Arabiya, le général Sélim Idriss a également appelé au "jugement des responsables de sécurité et de l'armée qui ont donné l'ordre de tuer, et l'arrêt des tueries". "Nous n'avons pas reçu une offre officielle (de dialogue) et nous ne faisons pas confiance à ce régime (qui) peut se rétracter comme toujours", a ajouté ce général.

 

"Nous ne venons pas à Rome simplement pour parler"

Seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas, la Russie a jusqu'ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le régime du président Bachar el-Assad.

Le ministre russe avait fait état la semaine dernière de "signaux positifs de la part du gouvernement et de l'opposition" en Syrie en faveur d'un dialogue. La Russie, qui livre des armes au régime syrien, a aussi invité à Moscou le président de la Coalition de l'opposition syrienne, Moaz al-Khatib, qui pourrait s'y rendre début mars, selon la diplomatie russe.

Lundi, M. Khatib a néanmoins indiqué que ce voyage était "reporté jusqu'à ce que nous voyions comment les choses avancent".

 

Après avoir annoncé, samedi, qu'elle suspendait sa participation à plusieurs rencontres à l'étranger pour dénoncer le "silence international sur les crimes" commis par le régime, l'opposition syrienne a par ailleurs annoncé qu'elle participera finalement à la réunion des Amis du peuple syrien prévue jeudi à Rome. Ahmed Moaz al-Khatib a affirmé sur sa page Facebook que cette décision avait été prise après que le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le chef de la diplomatie britannique, William Hague eurent "promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de notre peuple".

 

Plusieurs pays dont les Etats-Unis avaient contacté l'opposition pour la convaincre de revenir sur sa décision.

"J'appelle l'opposition syrienne à se joindre à nous (à Rome, ndlr) pour des raisons pratiques, pour nous informer", a déclaré quelques heures plus tôt M. Kerry lors d'une conférence de presse avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague.
"Je veux que nos amis au sein du conseil de l'opposition syrienne sachent que nous ne venons pas à Rome simplement pour parler. Nous allons à Rome pour prendre une décision sur les prochaines étapes (...) même si je tiens à souligner que la politique des États-Unis est de chercher une résolution politique", a précisé le secrétaire d’État américain.

 

Revenant sur les tirs de missiles sol-sol sur Alep (nord) vendredi, qui ont fait 58 morts, dont 36 enfants, il a affirmé que ces violences étaient "une nouvelle preuve qu'Assad doit partir".

M. Kerry doit s'entretenir mardi à Berlin avec le chef de la diplomatie russe, notamment de la question syrienne.


Alors que les violences ont encore fait au moins 92 morts dans le pays lundi, le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déploré que le Conseil de sécurité ne soit pas parvenu à porter le cas syrien devant la Cour pénale internationale.
Sur le terrain, les combats se sont notamment concentrés dans l'ouest de la province d'Alep (nord), où en 24 heures, au moins 30 soldats syriens et 23 rebelles ont été tués.

 

 

Damas dément avoir eu recours à des missiles Scud

Le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a, par ailleurs, "nié l'utilisation par les forces syriennes de missiles Scud dans les combats avec l'opposition armée", dans une interview avec l'antenne en langue arabe de la chaîne publique russe Russia Today.

 

Des opposants et des militants syriens avaient soutenu que l'armée a tiré, à partir d'une base dans la région de Damas, des missiles Scud vendredi sur un quartier de la ville d'Alep, faisant 58 morts dont 36 enfants selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'information n'a pas pu être vérifiée de manière indépendante. L'OSDH avait fait état de missiles sol-sol.

Les États-Unis ont fermement condamné samedi les tirs de missiles, les qualifiant de "dernières démonstrations de la cruauté du régime syrien".

 

Par ailleurs, M. Zohbi a démenti que des éléments des Gardiens de la révolution iraniens ou des combattants du Hezbollah libanais allié de Damas participaient aux combats auprès de l'armée syrienne. "Il n'y a pas un seul élément iranien, ni des Gardiens de la révolution ni d'ailleurs qui soit sur le terrain ou qui intervient directement dans la mission des forces armées syriennes", a-t-il indiqué dans autre interview à la chaîne iranienne en arabe al-Alam.

"Il s'agit d'une tentative de porter atteinte à l’État syrien et à l'Iran", estimant qu'il était "difficile de saboter" les relations "historiques" entre Damas et Téhéran, principal soutien régional du régime de Damas dans le conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011.

 

"Une chose doit être claire, il n'y absolument aucun combattant du Hezbollah en Syrie", a-t-il par ailleurs précisé. "Il s'agit de pures duperies, l'armée arabe syrienne n'a absolument pas besoin de ce genre d'aide, ni de combattants ni d'armes". "Ils veulent ainsi justifier l'intervention de combattants terroristes venant de nombreux pays (en Syrie)", a ajouté le ministre, en référence aux combattants étrangers qui participent aux combats.

 

L'opposition syrienne accuse le Hezbollah au Liban d'envoyer des combattants en Syrie et de tirer depuis le Liban voisin sur des localités rebelles en Syrie.

 

 

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Le régime du président syrien Bachar el-Assad est prêt "au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés" pour mettre fin au conflit, a déclaré lundi à Moscou le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, premier dirigeant du pays à faire une telle ouverture à l'égard de la rébellion.
 
"Nous restons favorables à un règlement pacifique du problème...
commentaires (5)

Allez, parlons terre-à-terre: Soit les bandes armées qui se donnent tantôt le nom de révolutionnaires, tantôt émirs, tantôt armée Libre (le concept de liberté ici...) gagnent sur le terrain et franchement je ne vois pas comment, soit ils doivent négocier.. Autrement ils sont pleinement responsables de la destruction du pays et de l'exode des réfugiés, pour le compte de tiers; un tiers qui ne sait pas plus qu'eux sur quel pied danser. Ils n'ont pas réussi en 2 ans, basta mec, t'en prends acte et tu agis en conséquence avec les cartes que tu as en main et pour lesquelles tu as payé un lourd tribut, autrement tu confirme de n'être qu'un terroriste mercenaire ou prisonnier des tes idées, quelles qu'elles soient, religieuses ou idéologiques pour ne pas dire imaginaires ou farfelues.

Ali Farhat

06 h 23, le 26 février 2013

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Commentaires (5)

  • Allez, parlons terre-à-terre: Soit les bandes armées qui se donnent tantôt le nom de révolutionnaires, tantôt émirs, tantôt armée Libre (le concept de liberté ici...) gagnent sur le terrain et franchement je ne vois pas comment, soit ils doivent négocier.. Autrement ils sont pleinement responsables de la destruction du pays et de l'exode des réfugiés, pour le compte de tiers; un tiers qui ne sait pas plus qu'eux sur quel pied danser. Ils n'ont pas réussi en 2 ans, basta mec, t'en prends acte et tu agis en conséquence avec les cartes que tu as en main et pour lesquelles tu as payé un lourd tribut, autrement tu confirme de n'être qu'un terroriste mercenaire ou prisonnier des tes idées, quelles qu'elles soient, religieuses ou idéologiques pour ne pas dire imaginaires ou farfelues.

    Ali Farhat

    06 h 23, le 26 février 2013

  • Après deux ans de massacres et de tueries dans cette guerre civile syrienne interminable , le gouvernement chancelant de la dynastie du dictateur criminel Bachar El Assad , n'a aucune chance de dialoguer ...même pas ! avec le sable du désert... car il faut être deux dunes ... ! Faut dire que même les scorpions se méfiaient de lui...! dommage qu'au Liban il y a 30 ans nous n'avions pas assez de désert... pour comprendre ... et nous méfier des statégies funestes de cette dynastie... . Alors pour survivre écoutez toujours les conseils des scorpions du désert...

    M.V.

    09 h 47, le 25 février 2013

  • Puisque le régime claironne à gauche et à droite que les rebelles sont des ramassages de la Qaëda et de Al Nosra et d'autres fanatiques mercenaires, tous armés, comment accepte-t-il de dialoguer avec ces étrangers armés ? Devrons-nous comprendre que les mercenaires extrémistes étrangers n'existent pas et que les insurgés/rebelles sont bel et bien uniquement des Syriens ? C'est ce que laisse comprende Mouallem...

    SAKR LEBNAN

    09 h 21, le 25 février 2013

  • Avec Kerry à Londres, on verra ce que va nous pondre ces réunions, mais il semblerai que les mercenaires en voie de lachage à venir commencent à s'énerver !

    Jaber Kamel

    08 h 24, le 25 février 2013

  • Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays.Et la msacarade continue . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 23, le 25 février 2013

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