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À La Une - Syrie

Kerry et Lavrov essayent de rapprocher leurs positions

La mosquée des Omeyyades à Alep au cœur des combats ; préparatifs pour l’élection d’un Premier ministre de l’opposition ; près de 80 morts hier.

Un rebelle dans les rues d’Alep. Olivier Voisin/AFP

Cela ne s’arrête décidément pas à Alep...
De violents combats ont eu lieu hier autour de la grande mosquée des Omeyyades à Alep, joyau historique de la deuxième ville de Syrie, ont indiqué la télévision officielle syrienne et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Une partie de la mosquée avait déjà subi d’importants dommages à la suite de combats entre des rebelles et les troupes du régime. De plus, les combats se poursuivaient hier autour de l’académie de police de Khan el-Assal, l’un des derniers bastions loyalistes dans l’ouest de la province d’Alep et théâtre d’affrontements acharnés depuis plusieurs jours, selon l’OSDH. Des frappes aériennes ont également visé les provinces de Deraa, Idleb et Raqa, ainsi que la ville de Deir ez-Zor, où, tôt le matin, deux avions de combat MiG ont survolé, à basse altitude, durant trois heures le quartier de Cheikh Yassine, larguant au moins 50 bombes sur des positions rebelles. Les frappes ont été accompagnées de pilonnage à l’artillerie légère et lourde, et les troupes du régime ont tenté d’ouvrir une brèche dans la ligne de défense rebelle. Sur la seule journée d’hier, près de 80 personnes ont été tuées. Et, selon un haut responsable de l’ONU, la violence de ces combats a entraîné la fuite de plus de 150 000 personnes en février, un chiffre record, pour se réfugier dans les pays voisins.

Cinq candidats
Sur le plan politique, cinq candidats au moins sont en lice pour diriger le premier gouvernement d’opposition chargé d’administrer les zones sous contrôle rebelle et dont le chef doit être élu lors d’un scrutin à bulletin secret. La coalition de l’opposition a ainsi décidé de se réunir le 2 mars à Istanbul pour élire le chef du « gouvernement provisoire » et discuter ensuite de sa composition. Le Conseil national syrien (CNS), principale formation de l’opposition, « a décidé hier (lundi) de proposer trois noms pour le poste de Premier ministre », a indiqué l’un de ses membres, Samir Nachar. Il s’agit de Burhan Ghalioun, ex-chef du CNS et un des premiers opposants à s’être fait connaître par les médias, de Salem el-Moslet et de l’économiste Oussama Kadi, tous trois membres du CNS. Selon les experts, la prochaine création d’un tel gouvernement devrait permettre à l’opposition en exil de rattraper son retard sur les groupes islamistes bien implantés sur le terrain et surtout gagner en crédibilité auprès des Syriens de l’intérieur et de la communauté internationale.

Le cardinal Sandri
Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont tenté hier de rapprocher leurs positions sur la Syrie lors d’une rencontre à Berlin. « Nous comptons sur l’opposition qui va rencontrer à Rome des représentants de pays occidentaux (...) pour aussi se déclarer en faveur du dialogue (...) et (...) pour donner les noms de ses négociateurs », a dit M. Lavrov, à l’issue de discussions avec M. Kerry qu’il a qualifiées de « constructives ». Pour sa part, la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland, a souligné que les discussions avaient porté sur « la mise en œuvre de l’accord de Genève », un plan adopté le 30 juin 2012 par le Groupe d’action sur la Syrie. De son coté, le groupe de travail des Amis du peuple syrien sur les sanctions, composé de 56 pays, a appelé hier à renforcer la pression sur le régime de Bachar el-Assad, lors d’une réunion à Sofia préparant une rencontre ministérielle jeudi à Rome. Ce rendez-vous entre des opposants syriens et les onze pays qui les soutiennent doit être le point d’orgue de la tournée de M. Kerry en Europe et dans des pays arabes.


Par ailleurs, dans la matinée, M. Lavrov avait affirmé que des « extrémistes (avaient) pris le dessus dans les rangs de l’opposition » syrienne, les accusant de miser sur une solution militaire et d’empêcher toute tentative de dialogue politique.


De son côté, le ministre du pape pour les Églises orientales, le cardinal Leonardo Sandri, a fait parvenir hier aux évêques du monde entier un appel à une « invocation pressante » à Dieu pour la Syrie lacérée par la guerre civile. Dans cet « appel pour une collecte en soutien aux chrétiens de Terre sainte », publié en six langues, alors que Benoît XVI doit démissionner jeudi, le cardinal argentin a estimé que « le destin en Syrie se répercute sur tout le Moyen-Orient ».


Signalons également que le chef de l’Union démocratique kurde (PYD), le principal parti kurde syrien, a accusé la Turquie d’être responsable de l’escalade des violences en Syrie, où elle instrumentalise des groupes de combattants jihadistes, a-t-il affirmé hier à Paris. Il a accusé l’État turc de s’ingérer dans les affaires syriennes.

 

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