Avec le projet du Rassemblement orthodoxe, les forces du 8 Mars ont réussi, d’une part, à ébranler les rangs du 14 Mars et à y susciter une crise de confiance et, d’autre part, à mettre cette alliance face à un choix pénible : ou bien avaliser le projet « orthodoxe » et voir la majorité des sièges emportée par le 8 Mars, ou bien le rejeter et récolter en échange un ajournement des élections.
En effet, la question qui se pose à l’heure actuelle est de savoir quel est le plan que le Hezbollah et ses alliés tenteraient de mettre en œuvre en l’absence d’accord par consensus sur une loi électorale acceptable pour toutes les parties.
À cet égard, les observateurs accordent de l’intérêt à des propos tenus dernièrement par l’ancien ministre Wi’am Wahhab. Ce dernier a souligné que les tractations en cours sur la loi électorale sont destinées à faire passer le temps et que si le président de la Chambre, Nabih Berry, ne parvient pas en dernier ressort à sortir de son chapeau la formule miracle, le report des législatives, prévues le 9 juin prochain, jusqu’à la fin de l’été et même plus tard sera quasi certain sous un prétexte ou un autre.
M. Wahhab est allé plus loin en suggérant la possibilité d’un vide au niveau présidentiel, dans la mesure où il n’y aura pas de prorogation du mandat du président Michel Sleiman, qui parviendra à son terme en 2014. Ainsi, on nous promet une répétition du scénario de 2007-2008 lorsque le pays a connu durant plusieurs mois un vide au sommet de l’État jusqu’à ce que la Chambre élise le président Michel Sleiman, conformément à l’accord conclu à Doha entre les divers protagonistes.
Cela signifie que le 8 Mars renoue avec ses anciennes amours, à savoir avec la politique consistant à faire le vide et à paralyser les institutions, une politique qui est la sienne depuis 2005 et qui consiste en ce qui suit : une loi électorale avantageuse pour le 8 Mars ou pas d’élections, un président de la République acceptable pour ce camp ou pas de président, un gouvernement à son goût ou pas de gouvernement, et ainsi de suite, le tout étant possible à cause de l’arsenal détenu par le Hezbollah et qui pèse dans le rapport de forces politiques sur le terrain.
Pour l’instant, on attend le déroulement du dernier acte dans le feuilleton du projet dit « orthodoxe ». Si celui-ci tombe, cela voudra dire que le 8 Mars ne sera pas en mesure de remporter les élections, mais cela signifiera aussi que le scrutin est menacé.
L’ajournement des élections pourrait ouvrir la voie à une prorogation de la législature qui serait agrémentée par un accord sur un nouveau gouvernement, du même type que l’actuel, ou encore sur le maintien du cabinet en place.
Sauf que cette prorogation du mandat d’une Chambre qui n’est toujours pas dominée par le 8 Mars conduirait ce camp à vouloir organiser un bazar autour de l’élection présidentielle de 2014, tout à fait comme cela s’est passé en 2008.
On en est encore là...
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Prière lire : acceptation... Merci.
11 h 22, le 27 février 2013