Vaste opération militaire de la troupe

L’armée libanaise a lancé hier une vaste opération sécuritaire à Ersal. Cette opération de la troupe intervient trois jours après la mort de deux militaires dans une embuscade dans cette localité à majorité sunnite près de la frontière syrienne. Hier matin, un photographe de l’AFP a vu d’importants renforts des commandos parachutistes se diriger vers la plaine de la Békaa.
La troupe, qui assiège Ersal depuis samedi, est à la recherche des individus impliqués dans les affrontements entre ses membres et des hommes armés. Plusieurs personnes auraient ainsi été arrêtées dans le cadre de l’affaire.
Selon le quotidien as-Safir qui cite des sources militaires, un cheikh sunnite M.H. aurait été arrêté dans le lot. Il est accusé d’avoir incité au meurtre. Les sources assurent par ailleurs que l’institution militaire considère cette affaire avec le plus grand sérieux et ne lésinera sur aucun effort pour arrêter ceux qui ont pris part aux crimes.
Selon le site nowlebanon, l’armée aurait également arrêté le coordinateur du courant du Futur dans la Békaa, Ayoub Kazoun, qui était en possession d’une arme autorisée, alors qu’il se rendait avec les membres d’une délégation à Ersal, pour exprimer sa solidarité avec les habitants.
Évoquant la question des arrestations, le procureur près la Cour de cassation, le juge Hatem Madi, a exhorté les médias à faire preuve de rigueur et à ne publier que les informations qu’il communique lui-même officiellement. À ce propos, il a assuré qu’aucun mandat d’arrêt n’a été émis jusqu’à présent dans le cadre de l’affaire Ersal. Cela vaut également pour le président du conseil municipal, Mohammad Ali Houjeiry, a précisé le juge.
En soirée, la LBC a indiqué que les habitants de la localité ont coupé les routes menant à la ville pour protester contre le cordon sécuritaire imposé par l’armée.
Parallèlement, des Libanais ont brièvement coupé à l’aide de pneus en feu l’autoroute de Tabarja ainsi que la route de Sarba, ou encore de Kahalé, dans les deux sens, en soutien à l’armée libanaise. À Batroun, ce genre de mouvements a été accompagné de tirs. Dans l’après-midi, un groupe de jeunes a également entrepris de couper la route de Ferzol à l’aide de voitures.
Dans un communiqué, l’institution militaire a remercié les Libanais de leur solidarité, leur demandant néanmoins de ne pas recourir aux manifestations et au blocage des routes.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a assuré que l’armée contrôle l’ensemble de la localité de Ersal et ses alentours, précisant que les véhicules qui étaient entrés dans le village étaient des véhicules « militaires », et les hommes envoyés en mission et massacrés sur les lieux « en treillis militaire ». Le ministre a souhaité que le décès des militaires puisse constituer une leçon pour les Libanais, notamment pour ceux qui « prononcent des discours virulents en exacerbant la tension ». Il a enfin assuré que l’État fera preuve de fermeté dans ce dossier et fera appliquer la loi.
Dans un communiqué, les ulémas de Ersal ont assuré l’engagement des habitants du village à se plier à la loi et à l’État, soulignant que les « martyrs de l’armée sont également les nôtres ». Et de réitérer leur demande à l’armée d’effectuer une enquête en toute transparence.
Par ailleurs, plusieurs personnalités politiques se sont présentées auprès des familles des deux militaires assassinés pour présenter leurs condoléances.

Reportage

Encerclés par l’armée, les habitants de Ersal accusent le Hezbollah 

Lire aussi

L’affaire racontée minute par minute par l’armée

Saad Hariri appelle à collaborer avec l’armée

Le soutien de Connelly contre « les extrémistes violents »