Interrogé, Nejib Ayad, son producteur, parle de ce travail en commun, « un projet initié par nous deux avec l’actrice Saba Moubarak et qui, enfin, voit le jour ». « Ce film, poursuit-il, avait principalement deux objectifs : mettre le pied à l’étrier à Chaouki Mejri, qui jusque-là n’avait réalisé que des téléfilms et des courts-métrages tous couronnés et récompensés. Il était temps qu’il expérimente le long-métrage sur grand écran. En second lieu, il fallait aborder cette question palestinienne d’une autre manière. Pas seulement un compte-rendu de ce qui se passe à la télé, mais dans une vision différente. » Et de poursuivre : « Je ne suis pas un producteur au sens classique, un simple financier, mais quelqu’un qui désire faire aboutir un projet. »
Pour sa part, Mejri, qui est conscient du travail laborieux que ce film a nécessité, a tenu à remercier ses acteurs qui se sont impliqués jusqu’au bout dans ce projet qui lui tenait à cœur. Si l’acteur principal avoue qu’il était nécessaire d’intérioriser ce rôle, Saba Moubarak, elle, précisera qu’elle a été habitée par le rôle de Jalila depuis le début : « Je n’ai pas réussi à avoir du recul envers ce personnage que je me suis approprié. » Et le metteur en scène de conclure : « J’ai confiance dans mes acteurs, je leur donne entière liberté, mais une liberté disciplinée où j’arrive à les pousser dans la direction que je souhaite. » Le Royaume des fourmis est une œuvre où acteurs, équipe technique, producteur et metteur en scène ont conjugué leurs efforts afin de créer ce drame lyrique dont l’action traverse les frontières du temps et de la géographie.
C.K.