La « bataille de libération » de Damas a commencé

Les rebelles syriens ont affirmé hier avoir lancé une opération pour libérer Damas, baptisée « le volcan de Damas et les séismes de Syrie ». « La bataille pour la libération de Damas a commencé et les combats ne cesseront qu’avec (la chute) de la capitale », a ainsi proclamé un porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL) en Syrie, Kassem Saadeddine, contacté via Skype. Ces combats coïncident avec le 12e anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad. Un responsable militaire a néanmoins affirmé que l’armée « contrôlait la situation et pourchassait les terroristes réfugiés dans des appartements et des mosquées » de Damas.

Depuis dimanche, les combats dans la capitale, qualifiés par l’opposition de « tournant » dans la révolte, se déroulent dans plusieurs quartiers. Des hélicoptères sont entrés hier pour la première fois en action, mitraillant des quartiers hostiles au régime. Les combats touchent le quartier de Midane, proche du centre-ville, où, selon une source militaire, l’armée encercle la mosquée Zine al-Abidine. Elle a donné un ultimatum aux habitants de quitter les lieux avant un assaut imminent. Les soldats sont aussi entrés à Tadamoun, où restent encore « quelques poches de résistance ». « Le régime (d’Assad) qui s’effondre devient fou », a assuré un militant posté à Midane, se présentant sous le nom d’Abou Moussab. « Ils tirent sur tout et viennent de détruire la mosquée Ghazwat Badr », ajoute-t-il. Dans le quartier de Qaboun, « où se trouvent le gros des rebelles », les « combats font rage », a ajouté la source militaire, en assurant que « 33 terroristes ont été tués, 15 blessés et 145 arrêtés », en référence aux rebelles, le régime se refusant toujours à reconnaître le mouvement de contestation. Le porte-parole de l’ASL a affirmé qu’un hélicoptère avait été abattu au-dessus de ce quartier.

Les Frères musulmans, influente composante de l’opposition, ont appelé les Syriens à soutenir les rebelles. Sous le titre « Pour que Damas soit la porte ouvrant sur la victoire », la confrérie appelle ainsi dans un communiqué les « Syriens libres » à saisir ce « moment historique » en soutenant « la bataille centrale » des insurgés à Damas. « La bataille de notre peuple se déroule actuellement à Damas et bientôt dans le bastion de l’oppresseur (...) ce qui requiert qu’on mobilise toutes nos forces et nos efforts en vue de la victoire », affirment les Frères musulmans. Selon eux, « la bataille de Damas est une riposte directe à l’apathie de la communauté internationale et au complot de la Russie et de l’Iran ».
Au total, au moins 35 personnes ont péri hier dans les violences à travers la Syrie, selon l’OSDH. Ces informations n’ont pas pu être confirmées, les journalistes n’étant pas en mesure de se rendre sur place. En outre, l’ASL a indiqué avoir lancé une opération d’envergure en attaquant « tous les postes de sécurité dans les villes et campagnes pour provoquer des combats violents (avec les forces régulières) et les appeler à se rendre ».

Des troupes du Golan envoyées à Damas
Selon le chef du renseignement militaire israélien, le général Aviv Kochavi, le président Assad a redéployé une partie de ses forces basées dans la région du Golan vers Damas et d’autres zones de la Syrie touchées par des combats. S’exprimant devant des députés israéliens, le général Kochavi a ajouté que M. Assad « n’a pas peur d’Israël en ce moment, il veut surtout augmenter ses forces autour de Damas », estimant « très faible » la probabilité que Damas attaque Israël pour faire diversion. Le général israélien a aussi estimé que la situation en Syrie évoluait vers une « irakisation » alors que le pays se divise de plus en plus, selon lui, en secteurs contrôlés par différents groupes militaires ou tribaux et que « des militants d’el-Qaëda et du jihad mondial affluent vers la Syrie ». Le régime ne « survivra pas » à ce soulèvement, a-t-il ajouté, soulignant que les alliés de Damas, « le Hezbollah et l’Iran, se préparaient à la chute d’Assad ».

Enfin, le président français François Hollande a affirmé que les massacres quotidiens en Syrie étaient « insupportables, intolérables ». « Les Russes doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas être regardés comme les seuls ou presque à empêcher la recherche d’une solution » dans ce pays, a-t-il ajouté.
(Source : agences et rédaction)

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