L’Avventura d’Antonioni ou Oncle Boonmee (Palme d’or 2010 ) sont le parfait exemple de ce cinéma qui prend son temps. Et qu’est-ce le temps sinon l’essence du 7e art ? Son véritable moteur ? Martin Scorsese ne l’a-t-il pas assez décrit dans son récent film Hugo Cabret ? Avec ses horloges géantes, ses aiguilles qui tournent lascivement, le cinéaste était devenu maître horloger, manipulateur de temps, et rappelle Salvadore Dali, cet autre créateur des montres molles.
Aimez-vous le ralenti, la seconde qui s’étire telle une minute et cette dernière qui devient identique à une heure ? Aimez-vous les longs plans sur un paysage où il ne se passe presque rien ? Aimez-vous ressentir le temps qui devient soudain sensoriel ? Aimez-vous le sentir passer sur votre peau ? Vos sens ? Et qui vous rappelle que vous êtes bien vivant et que vous vous délectez de la vie ? C’est finalement cela le but du septième art ? Une autre vie en filigrane du temps mortel.