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Culture - Concert

Ziad Kreidy, entre morceaux romantiques et innovation musicologique

L’éclectique programmation de la Fondation danoise à Paris a inclus dans sa saison musicale un récital du pianiste, musicologue et compositeur libanais Ziad Kreidy. L’artiste a choisi d’offrir ce soir-là un voyage à travers la Vienne classique et romantique, se terminant dans les brumes nordiques de la Norvège.

Le programme commence par le classicisme viennois le plus pur avec la Sonate en mi mineur de Joseph Haydn, dont on a dit qu’elle préfigurait les sonates pour piano de Beethoven. D’emblée, l’auditeur est pris par le jeu qui caractérise Ziad Kreidy: un toucher alternant force et délicatesse. Puis Vienne encore, mais dans son romantisme le plus échevelé: trois Klavierstücke de Franz Schubert, œuvres ultimes composées la dernière année de la vie du compositeur qui, rappelons-le, est mort à l’âge de 31 ans. Romantisme toujours, mais beaucoup plus nordique et retenu avec les Six pièces lyriques du compositeur norvégien Edvard Grieg, dont l’écriture pianistique raffinée annonce déjà Claude Debussy. C’est dans cette musique, aux harmonies audacieuses de celui que l’on a appelé le «Chopin scandinave», que l’expressivité de Ziad Kreidy s’épanouit totalement, portée avec naturel par un jeu au geste sobre, à la fois chantant, lisible et bien timbré.
Les mélomanes qui le souhaitent pourront entendre ce récital à l’Université de Balamand, le vendredi 20 avril.
Mais Ziad Kreidy ne se contente pas d’être un pianiste talentueux. Il est aussi un compositeur sensible et un musicologue émérite. Après Takemitsu à l’écoute de l’inaudible, paru chez L’Harmattan et récompensé d’un « Coup de cœur musique contemporaine 2010 » par l’Académie Charles Cros, voici Les Avatars du piano qui sort cette semaine aux éditions Beauchesne à Paris. Cet ouvrage audacieux et polémique ne craint pas d’affirmer que les grands maîtres du piano du temps passé auraient composé leurs œuvres tout à fait différemment s’ils avaient disposé de pianos contemporains. Ziad Kreidy convie le lecteur à un passionnant voyage à travers les âges du piano, ses qualités gagnées et perdues, ainsi que ses métamorphoses à travers les siècles. Ziad Kreidy passe d’ailleurs régulièrement de la théorie à la pratique en interprétant, quand il en a l’occasion, les grandes œuvres du répertoire pianistique sur des instruments d’époque.
En alliant l’interprétation de haute qualité et la recherche innovante, Ziad Kreidy démontre la curiosité, l’originalité et la persévérance des Libanais qui, à travers le monde, cultivent des talents multiples.

 Zeina Saleh KAYALI
Le programme commence par le classicisme viennois le plus pur avec la Sonate en mi mineur de Joseph Haydn, dont on a dit qu’elle préfigurait les sonates pour piano de Beethoven. D’emblée, l’auditeur est pris par le jeu qui caractérise Ziad Kreidy: un toucher alternant force et délicatesse. Puis Vienne encore, mais dans son romantisme le plus échevelé: trois Klavierstücke de Franz...

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