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Nos Lecteurs ont la Parole

Apprendre à gérer la liberté

« L'humanité a toujours traversé des crises, qu'elles aient
été religieuses, morales, politiques et économiques. »
Jacques Attali (La crise et après ?)

En cette ère de la mondialisation, le phénomène spécifique de révoltes généralisées ne peut nous laisser indifférents. Ces courants émergents contestataires qui s'étendent au Moyen-Orient et en Afrique, où se côtoient les royaumes et les autocraties, où se multiplient les irrégularités et les injustices sociales, ne sont pas des révolutions guidées par des chefs ou des groupes déterminés, dans le sens insurrectionnel et frondeur du terme. La caractéristique de ces mouvements, si massifs soient-ils, est leur pacifisme. Ils sont un cri lancé par des millions de personnes, qui prônent un retournement de situation politique et sociale sous la forme d'une résistance inébranlable, à une époque révolue ; où l'ignorance, la faim, l'aliénation des libertés étaient véhiculées par des dictatures pratiquant le monopole économique dans leur pays (autant de facteurs justifiant une démographie rampante vers des pays européens comme l'Italie et la Grèce...).
C'est, en dépit des déclarations ressassées à longueur de semaines par les dictateurs essayant de couvrir leurs actes par des paroles, le rejet absolu d'une réalité dépassée par le monde actuel et qui ressort presque de la fiction. C'est le cri lancé par des êtres vivant sous l'hégémonie de régimes, qui sont un réel anachronisme en ce troisième millénaire. La technologie moderne du XXIe siècle, grâce à ses instruments (Internet, téléphonie mobile), a créé des liens entre les peuples, réalisant une réaction semi-globale contre des gouvernements prépondérants et rétrogrades. Les événements actuels ont été motivés par une évolution dans les mentalités des sociétés et un universalisme dans les mouvements de culture, alors que les dirigeants, eux, opposaient un refus à tout changement politique, social, ou économique.
Cette réaction en chaîne serait par conséquent une mutation naturelle, comme la chrysalide qui sort du cocon pour devenir papillon, traduisant l'envol vers la connaissance et la liberté. Le besoin de ces citoyens provient d'un processus humainement naturel. Ce qui ne l'est pas, par contre, c'est l'existence actuelle de gouvernants pratiquant la pensée unique dans leur pays.
Il y a des royaumes qui n'ont pas encore été atteints par le virus du changement. Il leur est cependant conseillé de modifier leur législation et d'éliminer toute forme de discrimination à l'égard des femmes. Pour perdurer, comme les couronnes d'Angleterre ou d'Espagne et d'autres royautés européennes, les monarchies absolues qui nous entourent devraient aller dans le sens du progrès au lieu de le contrecarrer. Cela est une forme d'intelligence et de sagesse de la part d'un État.
De toute façon, il y a une part de responsabilité, chez les grandes puissances démocratiques, dans ces soulèvements. N'ayant vu que leur intérêt en besoins de pétrole et de sources d'énergie, elles ont favorisé l'enrichissement des régimes en place au détriment des peuples. Est-il permis pour un pays, à l'heure actuelle, d'avoir parmi ses citoyens des gens qui ont faim ? Qui sont sans travail ? Des analphabètes ? Est-il permis que chaque missile Tomahawk lancé par les pays de l'OTAN sur les forces de Kadhafi coûte 575 000 dollars ? (le samedi 2 avril ont été lancés 110 missiles...). Combien de sans-abri cet argent aurait-il aidé ? N'est-il pas trop tard pour appliquer maintenant la démocratie à coup de canon alors que durant des années cela aurait pu se faire autrement ? S'il y a des aides pour l'avenir des sociétés en évolution, elles devraient être humanitaires, sociales, institutionnelles. Les grandes puissances leur doivent bien cela, ce ne serait que justice.
En attendant, tous ces peuples assoiffés de liberté devraient apprendre à gérer la leur pour ne pas retomber dans l'anarchie et à administrer leur patrimoine, surtout s'il s'agit de pays riches en pétrole. Ici je me permets de citer une phrase qui donne à réfléchir, et venant d'un éminent journaliste et écrivain, Jean-Loup Izambert « Les grands propriétaires contrôlent l'économie, ils font main basse sur les richesses des peuples au profit des multinationales, des sociétés transnationales qu'ils dirigent. Ils ont besoin du pouvoir politique pour protéger leurs avoirs... ».
Entre l'excès de démocratie des pays ayant une politique libérale et l'absence de démocratie des pays totalitaires - dont certains sont en voie d'évolution grâce aux révolutions auxquelles ils font face -, le monde a-t-il atteint un équilibre idéal ? Y aurait-il un pays qui pourrait être pris en exemple et serait le phare guidant les nations pour les prochaines décennies ?

Molly SELWAN

En cette ère de la mondialisation, le phénomène spécifique de révoltes généralisées ne peut nous laisser indifférents. Ces courants émergents contestataires qui s'étendent au Moyen-Orient et en Afrique, où se côtoient les royaumes et les autocraties, où se multiplient les irrégularités et les injustices sociales, ne sont pas des révolutions guidées par des chefs ou des groupes...
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