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Le Liban dans WikiLeaks : fuites et révélations

WikiLeaks : polémiques et démentis en cascade

Les télégrammes de WikiLeaks, repris surtout par le quotidien al-Akhbar, continuent d'ouvrir la voie à des cascades de démentis et de polémiques.
Ainsi le bureau de presse du président du Renouveau démocratique, l'ancien ministre et député Nassib Lahoud, a-t-il fait paraître un communiqué répondant à la manchette de l'édition d'al-Akhbar en date du 24 mars : « Nassib Lahoud : Je souhaite qu'Israël humilie le Hezbollah ». Ce titre était relayé, précise le communiqué de M. Lahoud, par un article dans les pages internes du quotidien, prétendument fondé sur des télégrammes de WikiLeaks.
« Nous démentons intégralement ces propos que M. Lahoud ne peut avoir tenus, puisqu'ils n'ont absolument rien à voir avec son discours politique, et ce quel que soit son degré de divergence d'opinions avec une partie politique libanaise quelconque. Il convient de préciser que nous n'avons trouvé aucune trace de ces propos déformés dans le texte anglais du télégramme en question publié sur le site électronique de ce quotidien - et ce indépendamment de notre opinion concernant la justesse de ce qui est mentionné dans ce télégramme. Cette information est l'exemple de la déformation volontaire et a un but provocateur afin de porter atteinte à la réputation et de pratiquer le terrorisme intellectuel (...). Cela montre une volonté latente de diffamation et de contrefaçon, et ôte à tout média qui a recours à ce genre de procédé toute cachet professionnel ou objectif », a indiqué M. Lahoud.
Le vice-président du Renouveau démocratique, l'ancien député Misbah Ahdab, a lui aussi condamné le fait que la version originale du télégramme ne comporte rien des propos attribués à M. Lahoud dans le quotidien en question. M. Ahdab a rendu hommage à Nassib Lahoud, qu'il a qualifié d'« homme d'État », estimant que « les tentatives de le faire passer pour un traître, de porter atteinte au Renouveau démocratique et de se livrer à du terrorisme intellectuel contre ce dernier ne passeront pas ».

Polémique Murr-Hamdane
Polémique également entre le ministre sortant de la Défense, Élias Murr, et le général à la retraite Moustapha Hamdane, toujours sur base d'une information parue dans la presse du 8 Mars et qui serait fondée sur WikiLeaks.
Dans un communiqué publié hier, Moustapha Hamdane s'en prend à M. Murr qui aurait affirmé que « le problème des sunnites, c'est qu'ils veulent faire l'amour avec le membre d'autrui ». « Les eunuques dont il parle, ce sont les alliés du projet américain, comme Fouad Siniora, Saad Hariri, Ahmad Fatfat et Mohammad Chatah », a indiqué M. Hamdane, estimant qu'Élias Murr « souffre d'un complexe d'infériorité par rapport à ses maîtres américains ». Il a enfin appelé à « déférer devant les tribunaux tous ceux qui ont contribué à faire verser le sang libanais durant la guerre de juillet ».
M. Murr a aussitôt répondu à M. Hamdane, l'accusant de « se baser sur des rapports fabriqués » par les services de renseignements dans les « chambres noires ». Le ministre sortant de la Défense a rendu un vibrant hommage à la communauté sunnite, dénonçant une falsification de ses propos. Il a tiré à boulets rouges sur M. Hamdane, qui a « asservi les sunnites à l'étranger » et « qui tente aujourd'hui de montrer qu'il les défend ». « Le jour où s'est produit l'attentat contre le ministre Murr, le 12 juillet 2005, vous étiez chef de la garde présidentielle et responsable de la sécurité du président de la République Émile Lahoud et de sa famille que vous deviez protéger. Où étiez-vous pour ce qui est de la surveillance, de l'observation et de l'attentat contre le ministre ? Si vous n'êtes pas directement accusé d'une implication quelconque, vous avez certainement failli à votre mission. Vous devriez en avoir honte », a ajouté M. Murr.
De son côté, le député Ahmad Fatfat a répondu à M. Hamdane, saluant ironiquement « son niveau culturel et éthique ». « Nous refusons de nous abaisser à ce niveau de discours politique que lui considère comme étant une défense des sunnites, mais qui n'est pas du niveau éthique de la communauté sunnite, laquelle n'a rien à voir avec ce genre de propos. L'histoire de Moustapha Hamdane, tant sur le plan politique que personnel, notamment avec le président Émile Lahoud, suffit pour témoigner de son niveau sur tous les plans », a souligné M. Fatfat.
Auparavant, M. Murr avait déjà publié un démenti à une information, également fondée sur WikiLeaks et parue dans la presse locale, selon laquelle le président de la République Michel Sleiman, alors commandant en chef de l'armée, aurait indiqué à l'ambassadeur de France en 2006 que « l'armée libanaise ne tirerait pas sur l'ennemi israélien ». Dans un premier communiqué en réponse à cette information, M. Murr a démenti ces propos « qui s'opposent totalement avec les ordres que le général Sleiman avait donnés avant, durant et après la guerre de juillet, à savoir de faire face à l'agression israélienne par tous les moyens militaires ». « C'est ce qui s'est réellement produit sur le terrain, et l'armée a perdu plus de 50 hommes dans sa défense du Liban », a ajouté M. Murr.
Une autre « victime » de WikiLeaks, le ministre sortant de la Santé, Mohammad Jawad Khalifé, est lui aussi monté au créneau hier pour démentir de nouveau les informations qui lui avaient été attribuées dans le quotidien al-Akhbar, estimant qu'il « garde des procès-verbaux très précis de toutes ses réunions ».
Quant au Hezbollah, il a poursuivi ses attaques hier contre le 14 Mars sur base des télégrammes de WikiLeaks. Le ministre sortant de l'Agriculture, Hussein Hajj Hassan, a estimé que « la justice libanaise doit agir rapidement contre ceux qui ont appelé à tuer, qui se sont livrés à des provocations contre le peuple et qui niaient leurs machinations ». Le vice-secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a lui aussi utilisé le terme de « comploteurs », qui « provoquaient, semaient le chaos et encourageaient Israël à bombarder notre pays, notre résistance et nos gens ». « Il s'agit d'un véritable complot », a-t-il poursuivi, estimant que ces personnes sont « au service d'Israël et des États-Unis », avant de se livrer à une attaque en règle contre le 14 Mars « qui se réduit sur le plan politique et populaire comme peau de chagrin ».
Le mot de la fin revient au Bloc national, qui, en se référant aux derniers propos du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde contre une nouvelle instrumentalisation de la justice à des fins politiques - sous la contrainte des armes du Hezbollah - contre les pôles du 14 Mars, sur base des télégrammes de WikiLeaks.

Les télégrammes de WikiLeaks, repris surtout par le quotidien al-Akhbar, continuent d'ouvrir la voie à des cascades de démentis et de polémiques. Ainsi le bureau de presse du président du Renouveau démocratique, l'ancien ministre et député Nassib Lahoud, a-t-il fait paraître un communiqué répondant à la manchette de l'édition d'al-Akhbar en date du 24 mars : « Nassib...