Raad qualifie les forces du 14 Mars de « nains » et « d’ordures »

Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a affirmé hier que son parti attend la formation d'un « cabinet qui puisse satisfaire aux aspirations des Libanais » et qui puisse notamment être en phase avec le changement qui se produit sur la scène arabe. Il a d'ailleurs rendu hommage à la dynamique qui se produit actuellement, dénonçant « les rumeurs et les analyses qui tentent de s'approprier ce phénomène et de le récupérer dans l'intérêt de telle ou telle force étrangère ».
Dans le cadre d'un discours à Nabatiyeh, M. Raad a indiqué que son parti mise sur davantage de soulèvements qui convergent tous, a-t-il dit, vers un seul point, la victoire de la cause palestinienne.
« Au Liban, nous ne pouvons aller en sens inverse. Ceux qui misent sur un règlement avec l'ennemi israélien, ou encore ceux qui souhaitent être en harmonie avec le projet israélien n'ont pas leur place dans cette dynamique », a-t-il dit.
« Malheureusement, il est apparu que la plupart des membres de la classe politique, qui flattaient la résistance au cours de la période écoulée, ont été démasqués par WikiLeaks. Il s'est avéré que la plupart de cette équipe a joué un rôle d'instigateur et de complice, et a tenté de faire du chantage à la résistance pour contenir ses réalisations et exhorter l'occupant à prolonger la durée de la guerre pour que la résistance n'en sorte pas forte », a ajouté le chef du bloc parlementaire du Hezb.
« Ceux qui ont comploté et médit contre leur peuple et tentent de paver la voie à la chute de la résistance sont des nains et des ordures », a-t-il ajouté. « Je n'en dirai pas plus maintenant, parce que les prochains documents révéleront probablement encore plus la saleté de ces gens », a noté Mohammad Raad.
Et de conclure que le prochain gouvernement doit être celui « de la résistance » et regrouper les parties qui « partagent cette vision ». « Ceux qui sont offensés par cette vision doivent s'abstenir de participer, puisque ceux-là ne veulent pas initialement d'un Liban du front du refus et de la stabilité », a-t-il ajouté.

Fneich
Même son de cloche chez le député Mohammad Fneich, pour qui « les révélations de WikiLeaks prouvent ce que nous disions au lendemain de la guerre de juillet, en l'occurrence qu'il y avait collusion contre la résistance de la part de certains au Liban, au moment où d'aucuns affirmaient qu'ils n'avaient pas besoin de passer un test de patriotisme et nous demandaient des preuves tout en nous accusant de leur adresser des accusations de traîtrise ». « Avec cela, nous avons tourné la page, sur la base du fait que cette phase était dépassée et que l'intérêt national exigeait de refaire l'unité au plan national, de dépasser la guerre en juillet et l'affaire de ceux qui avaient accusé la résistance d'aventurisme, qui avaient arrêté de la couvrir et demandé que la guerre se prolonge », a-t-il dit.
« Leur erreur d'appréciation leur a fait penser que leurs déclarations resteraient entre quatre murs, ne seraient pas divulguées et n'atteindraient pas les Libanais. Ils pratiquaient comme d'habitude une sorte d'hypocrisie et de double langage, tenant un discours devant le public et un autre avec des diplomates », a poursuivi M. Fneich.
« Les Américains n'ont pas réussi à garder leurs secrets, et ceux-ci ont créé un scandale au plan national au Liban », a ajouté le député du Hezbollah, avant de se lancer dans une longue attaque, d'une part contre ceux qui « continuent de miser sur Israël depuis 1982 » et d'autre part contre « ceux qui ont pu contracter une alliance politique avec cette école ». Il a enfin tiré à boulets rouges sur ceux qui clament aujourd'hui défendre l'indépendance du Liban et qui se réunissaient périodiquement avec les États-Unis durant la guerre de juillet.
Même tonalité de discours enfin chez le député baassiste Kassem Hachem, qui a accusé « ce qui reste des forces du 14 Mars de semer la discorde et d'exciter les instincts par leurs apparitions et leurs discours enragés ». « L'objectif principal de ce camp est de chercher, par le biais du discours mobilisateur et de l'agitation des instincts, à recouvrer le pouvoir pour poursuivre la mise en application de son projet politique », a-t-il indiqué dans un discours prononcé au Arqoub. Selon lui, le 14 Mars ment en prétendant vouloir édifier l'État. « Au contraire, le fait de prendre les armes de la résistance comme cible est en contradiction avec l'idée de l'édification de l'État », a noté M. Hachem.
« Si ce camp continue avec le même niveau d'arrogance, d'obstination, d'incitation et d'excitation des sentiments, il assumera la responsabilité des implications et des conséquences négatives. Ce qui se produit aujourd'hui dans la région comme développements dramatiques nécessite de la vigilance et de la prudence. Il faut s'abstenir de se lancer dans des politiques aventuristes et du jeu de poker auxquels s'est habitué le groupe du 14 Février », a-t-il conclu.