Que se passe-t-il au Conseil international de l’olive ?

Le Conseil international de l'olive (CIO) s'occupe des pays producteurs de l'olive et de l'huile. Et le Liban, bien sûr, est représenté à ce Conseil, qui dépend des Conseils de l'ONU.
Le candidat pour le Liban pour diriger ce conseil est l'ambassadeur Chucri Abboud, qui a été amené, en plus de quarante ans, à représenter le Liban à Madrid, en Tunisie, en Australie, au Chili, à l'ONU, en Afrique du Sud, en Colombie, au Brésil,à Moscou, au Vatican, en Argentine, etc.
Chucri Abboud est actuellement notre ambassadeur à Madrid et il brigue au nom du Liban le poste très convoité de directeur exécutif adjoint que se disputent neuf candidats représentant le Liban, l'Argentine, la Croatie, la Turquie, la Syrie, l'Iran, la Jordanie, la Tunisie et l'Algérie car le poste échoit cette fois a un candidat venant du bloc des pays n'appartenant pas à l'Union européenne, détentrice cette fois du poste de directeur exécutif.
Les candidats ont dû passer l'un après l'autre par une longue entrevue avec une société de recrutement américaine. Deux candidats demeurent en lice après les éliminatoires : le Libanais Chucri Abboud et le candidat algérien, Ammar el-Sabbah, sous-directeur au ministère de l'Agriculture à Alger.
Après quatre longues journées d'âpres discussions, le Conseil n'avait pas encore trouvé de consensus pour choisir l'un des deux finalistes.
L'ambassadeur Abboud avait, dès l'abord, la certitude d'être sélectionné puisqu'il pouvait se prévaloir de l'appui diplomatique, exprimé officiellement et par écrit, des pays européens les plus influents au sein de cette institution. Y figurent les plus gros producteurs d'huile d'olive comme l'Espagne, l'Italie, la France, etc.
Or, en dernière minute, on a annoncé que la commission voulait choisir à l'origine un candidat technicien de l'agronomie (sic !). Ce qui est déjà une première faute très grave de la part du délégué. Mais le délégué européen choisit ensuite d'enfoncer le clou en déclarant que notre ambassadeur Chucri Abboud avait reconnu qu'il n'était pas fort en agronomie.
Or à aucun moment il n'avait été question de recruter une personne experte en agronomie. S'il en était ainsi au moment du dépôt des candidatures, le Liban aurait pu présenter l'un de nos ingénieurs agronomes les plus réputés, car le poste compte parmi les plus prisés sur la scène économique internationale.
Et cela prouve que l'on cherche a priori à éliminer le candidat libanais au profit du candidat algérien. Pour quelle raison ? Mystère !
Après des heures de débats stériles, les délégués, exténués, se sont vus contraints de reporter leur réunion au 11 mars prochain. C'est là un délai que notre gouvernement devrait mettre à profit pour organiser un lobbying en règle auprès du Conseil international de l'olive pour assurer la désignation d'un diplomate libanais chevronné, ayant plus de quarante ans d'expérience dans la diplomatie et qui pourra ainsi donner une importance utile à la production oléicole libanaise, pays méditerranéen par excellence et dont la qualité de l'olive et de l'huile est reconnue depuis nos ancêtres phéniciens.
Notre pays, qui se débat, pour son malheur, dans la politique intérieure, devrait profiter de cette élection pour donner à nos diplomates la possibilité de briller dans les instances internationales. Ce qui ferait oublier un peu l'image à l'étranger d'un pays déchiré.
J'espère qu'il se trouvera un ministre à même de porter cette question - ce qui nous changera quelque peu des appuis diplomatiques en paroles mais qui ne se traduisent pas dans les actes - devant les départements adéquats afin d'aboutir enfin à la nomination bien méritée de Chucri Abboud.