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Nos Lecteurs ont la Parole

Les véritables problèmes de la circulation

Par Nicolas CHEDID
Le nouveau code de la circulation comporte une grave lacune au niveau de l'élaboration et de la réflexion. Le « trop » étant l'ennemi du « très », et tout excès étant mauvais dans un sens ou dans un autre, on aurait grand besoin d'avoir finalement une décision étudiée et approfondie.
Nous voilà réveillés avec de nouvelles dispositions annoncées à la télévision et dans tous les médias : 100 km/h sur les axes routiers et 50 km/h dans les villes. Effectivement, il n'en est rien. Je prends l'autoroute Casino-Kaslik-Beyrouth et vice versa, et je suis étonné de voir plein d'enseignes indiquant 80 km/h tout le long de cette voie aller-retour. Or, pour peu que les responsables veuillent bien conduire, ils comprendront qu'à peine on met le pied sur l'accélérateur qu'on est à 80 km/h.
Au XXIe siècle, les 80 à l'heure c'est à peine démarrer et on se voit obligé de « marcher à peine », de quoi affoler un être humain.
En prenant l'autoroute Zouk-Faraya au niveau de Jeita-Ballouneh, plein de panneaux : max 60 km, 70 km et même 50 km. S'agit-il d'une blague ou d'une erreur d'imprimerie ?...Vous voulez que le conducteur somnole, dorme ou décide de ne plus circuler entre une ville et une autre, une région à une autre ?
Il y a de nos jours de nouvelles voitures, belles, puissantes et agréables. Vous ne pouvez pas obliger les Libanais à refuser le développement, la science, la technologie et la beauté, encore moins réduire l'importation des belles voitures.
La solution ? Respecter au moins les 100-120 km/h avec une tolérance de 10 % sur les routes Beyrouth-Tripoli, Zouk-Faraya, Beyrouth-Damas, Beyrouth-Tyr.
Promulguons une loi recommandant l'importation des plus vieilles voitures du monde qui font 40 et 50 km à l'heure et faisons retourner le Liban au Moyen Âge !
Ce n'est pas le bon citoyen qui fait 90 km/h calmement sur une voie dégagée qui est le danger, mais les zigzagueurs de la mort, les voitures sans plaques, les motocyclistes dangereux, les camions et surtout l'absence totale des policiers sur les routes (ou un convoi de 7 voitures de police ou rien).
Que de gens commencent à refuser les déjeuners et les dîners dans les belles régions du Liban dans la hantise de faire des centaines de km avec des vitesses de 50, 60km/h, de quoi enlever toute l'envie de conduire ou d'accepter une invitation
Si on doit conduire à 50, 60 ou 70 km/h, il nous faut trois heures pour arriver à destination - de quoi piquer une crise de nerfs...
Mais il y a plus grave : certains panneaux limitent la vitesse à 40 km/h ou même à 30 km/h. Or, avec les boîtes de vitesse modernes, on ne peut pas passer de 2e en 3e ou de 3e en 4e alors qu'on roule à un rythme trop lent, ce qui fait courir le risque d'une surchauffe de moteur.
Pire, votre loi va décourager la construction de maisons et de villas trop distantes des villes et ralentir le développement des régions éloignées.
Personne ne veut tuer les citoyens sur les routes ; mais personne ne veut épuiser les nerfs du conducteur, ne pas arrêter le développement, la décentralisation et la construction dans les belles régions éloignées du pays, ni arrêter l'évolution des technologies et la production de belles voitures.
Ce que l'on réclame, c'est l'équilibre : autour de 100-120 km/h avec tolérance de 10 % sur tous les axes routiers. Ce n'est pas cela qui va provoquer la mort, mais tout au plus décourager les zigzagueurs de la mort, même à très petite vitesse, éduquer le citoyen de rester à droite sauf pour dépasser, interdire les vitres noires et arrêter les motocyclistes qui n'ont de loi que celle de ne respecter aucune loi, aucun sens permis, aucune ligne droite. Une loi qui prévoirait la circulation de nuit des camions, l'augmentation du nombre d'agents sur les routes et surtout n'obligerait pas le conducteur à passer son temps à déchiffrer les panneaux et à vérifier sur le tableau de sa voiture qu'il passe de 60 à 80, puis à 60, puis à 50, puis à 30 km/h, puis à 80 et finir ainsi... dans un ravin.
Il y a d'autres moyens de réduire la dette publique que de distribuer des procès-verbaux aux quatre coins du pays.
L'autre jour, à la TV, on nous annonçait que les responsables sont en train d'étudier le moyen de récupérer dans quelques années les plaques minéralogiques à trois ou quatre chiffres, et cela pour des raisons que la raison ne connaît pas.
S'abstenir de boire durant les soirées, perdre son numéro, rouler comme une tortue : est-ce ainsi que l'on résout les problèmes des Libanais ?
On oublie les vols de voitures, le port des armes, le show d'horreur des motocyclistes, les camions en plein jour, les chantiers ouverts et jamais terminés, les vitres noires, les zigzageurs de la mort, l'état des prisons qui cause des mutineries, les incendies, l'état des routes quand il vient de pleuvoir. On oublie également d'interdire les moteurs à mazout, les vans et les camions, ce qui peut éviter un cancer assuré.
N'est-il donc plus permis aux Libanais, qui ont déjà assez de problèmes, d'avoir le luxe ou le plaisir de conduire une belle voiture, de se taper un ou deux verres de whisky et de garder un beau numéro qui leur appartient ?
Le nouveau code de la circulation comporte une grave lacune au niveau de l'élaboration et de la réflexion. Le « trop » étant l'ennemi du « très », et tout excès étant mauvais dans un sens ou dans un autre, on aurait grand besoin d'avoir finalement une décision étudiée et approfondie.Nous voilà réveillés avec de nouvelles dispositions annoncées à la télévision et dans tous...
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