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Liban

Kabalan Issa el-Khoury, le « sage » des tribus, n’est plus

Kabalan Issa el-Khoury considérait que le tribalisme était l’antithèse du confessionnalisme.

Il a été pendant de nombreuses années doyen d'âge de la Chambre. Plusieurs fois député de Bécharré, il s'est distingué durant sa longue carrière politique par sa sagesse et son dévouement dans ses efforts visant à apaiser les tensions et régler les conflits entre les tribus et les clans familiaux du Nord et de la Békaa. Kabalan Issa el-Khoury, l'un des ténors de la vie politique dans les années 50 et 60, s'est éteint samedi à l'âge de 95 ans. Ses obsèques auront lieu demain, mardi, dans son village natal de Bécharré.
Fils de l'ancien député Chebel Issa el-Khoury et de Marie Arida, nièce du patriarche maronite Antoine Arida, il était marié à Thérèse Keyrouz, sœur de l'ancien député de Bécharré Habib Keyrouz, et était père de deux enfants, Marie-Noël, épouse Nabil Faddoul, et Chebel. Celui-ci a été tué en juillet 1976 lors de la bataille du Koura qui avait opposé les forces palestiniennes à la « brigade de Kadicha », qu'il commandait. Cette brigade regroupait des combattants de Bécharré et avait été formée à l'époque pour défendre les régions chrétiennes du Nord contre les forces palestiniennes.
Diplômé en droit de l'Université Saint-Joseph, il s'est rapidement lancé dans l'arène politique après le décès de son père en 1936, deux ans après son élection comme député du Nord. Élu pour la première fois député de la circonscription de Zawiya-Koura-Batroun en 1951, Kabalan Issa el-Khoury a été ensuite élu député de Bécharré en 1957, 1964, 1968 et 1992. Connu pour ses positions nationalistes, il était en 1949 l'un des pôles du bloc de libération nationale qui était opposé au président Béchara el-Khoury et qui regroupait Abdel Hamid Karamé, Kamal Joumblatt, Camille Chamoun, Sami Solh, Alfred Naccache, Omar Beyhum, Sleiman Ali et Jawad Boulos.
Lors des événements de 1958, il a soutenu le président Camille Chamoun. En 1959, il a été l'un des fondateurs du Parti national libéral de Camille Chamoun. Il a toutefois quitté les rangs du PNL du fait qu'il estimait que les traditions tribales et claniques étaient préférables aux partis. Kabalan Issa el-Khoury affirmait en effet que le tribalisme était l'antithèse du confessionnalisme. C'est sur base d'une telle conviction qu'il s'est employé à plusieurs reprises à jouer le rôle de médiateur et de conciliateur entre les tribus et les clans familiaux du Nord et de la Békaa, de sorte qu'il était considéré pendant longtemps comme le « sage » auquel les tribus faisaient souvent appel pour régler les conflits et les litiges entre elles.
En 1969, il a pris position contre l'accord du Caire signé avec les Palestiniens, et en 1985 il s'est opposé à l'accord tripartite qui avait été conclu sous l'égide syrienne entre Élie Hobeika, Nabih Berry et Walid Joumblatt. Il avait alors souligné à un responsable syrien : « L'accord tripartite ne passera pas, sauf lorsque le dernier maronite mourra à Kannoubine. » En 1995, il a été nommé pour la première fois ministre dans le gouvernement de Rafic Hariri.
Il a été pendant de nombreuses années doyen d'âge de la Chambre. Plusieurs fois député de Bécharré, il s'est distingué durant sa longue carrière politique par sa sagesse et son dévouement dans ses efforts visant à apaiser les tensions et régler les conflits entre les tribus et les clans familiaux du Nord et...

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