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Europa Jaratouna: l'action de l'Europe dans 8 pays sud-méditerranéens - Coopération

L’UE contribue à la mise en œuvre de réformes dans le secteur pénitentiaire algérien

« Humaniser les prisons », rééduquer, réinsérer socialement les détenus et améliorer le fonctionnement et la sécurité des établissements pénitentiaires sont les objectifs de ce projet.

Actuellement, le nombre de détenus en Algérie est de près de 54 000 personnes alors que le pays compte 133 établissements pénitentiaires. Les conditions logistiques de détention ont connu une nette amélioration au cours des dernières années notamment en matière d'alimentation, d'hygiène et de couverture sanitaire. Cette amélioration est notamment passée par la rénovation totale du matériel de couchage des détenus, l'acquisition d'ambulances et de matériel médical et le recrutement de praticiens médicaux et paramédicaux. Un grand nombre d'établissements ont également été dotés d'équipements collectifs, comme du matériel de cuisine et des groupes électrogènes. La revalorisation des ressources humaines n'est pas en reste puisqu'il a été procédé dans ce cadre à l'organisation de cycles de formation spécialisée. Par ailleurs, le travail éducatif est considéré comme le meilleur moyen de réinsertion sociale des détenus. Sont ainsi dispensés dans les prisons algériennes des cours d'alphabétisation, d'enseignement généralisé, ainsi que des programmes universitaires de formation continue ainsi que de programmes de formation professionnelle.
Néanmoins, beaucoup de travail reste à faire.
C'est dans ce cadre qu'a été signée le 17 juin 2008 avec la Commission européenne (CE) une deuxième convention de financement d'un projet de coopération d'appui à la réforme du secteur pénitentiaire en Algérie. Ce projet est financé à hauteur de 17 millions d'euros par la CE et 1,5 million d'euros par le ministère de la Justice algérien. Le programme d'appui à la réforme pénitentiaire repose sur un travail collectif mobilisant plusieurs acteurs : la DUE, la Direction du projet, la Direction de l'AP, les responsables opérationnels, l'UAP, les personnels pénitentiaires ainsi que la société civile.
La convention vise trois objectifs essentiels. Il s'agit de la prise en charge de la population carcérale à travers le développement d'un projet d'application de la peine pour chaque justiciable et sa réinsertion sociale. Sont également prévues l'organisation institutionnelle des services pénitentiaires et la formation des diverses catégories de personnels employés par l'administration pénitentiaire. Ce volet formation s'adresse notamment aux directeurs, aux juges d'application des peines, aux juges des mineurs, aux médecins, aux psychologues et aux formateurs. Le troisième volet concerne la sécurité générale des établissements pénitentiaires ainsi que la modernisation des systèmes d'information.
Parmi les projets lancés dans le cadre de la réforme pénitentiaire, il y a lieu de citer celui de l'« humanisation des prisons ». Il est aussi question de la rééducation et de la réinsertion sociale des détenus ainsi que de l'amélioration du fonctionnement et de la sécurité des établissements pénitentiaires. La mise en œuvre de cette réforme a été menée à travers des mesures d'urgence, d'une part, et des actions envisagées à moyen et long terme, d'autre part. Dans un premier temps et en vue de pallier les insuffisances enregistrées au niveau des établissements péniten-tiaires, notamment en matière de conditions de détention, un effort spécial a été consenti par l'État. La réception, avant la fin de l'année en cours, de 13 nouveaux établissements d'une capacité de 19 000 places est ainsi annoncée.
Le premier devis programme de croisière est très ambitieux, car il engage la plupart des activités du programme à réaliser sur une durée de 43 mois (au lieu des 48 mois initialement prévus).
Si le projet a rencontré quelques lenteurs au démarrage, plusieurs réalisations, selon le ministère algérien de la Justice, sont déjà à l'actif du programme, parmi lesquelles : un voyage d'études à l'étranger pour plusieurs cadres de la DGAPR dans le domaine de la sécurité pénitentiaire ; plusieurs ateliers techniques ; l'élaboration d'un référentiel métier (qui manquait cruellement à la DRH de la DGAPR) ; les audits organisationnel et pédagogique de l'ENAP, nécessaires à la refonte de cette école ; l'automatisation de l'inventaire des moyens informatiques, l'automatisation de l'assistance aux établissements distants ; l'appui à la mise en valeur d'exploitations agricoles...
Par ailleurs, une réunion du comité de suivi du programme s'est déroulée le 21 avril dernier au siège de la DGAPR, réunion au cours de laquelle, explique le ministère algérien de la Justice, les échanges ont été très instructifs pour l'ensemble des participants. En vue de promouvoir le programme, plusieurs outils de communication bilingues ont notamment été élaborés : dépliants, bannières, chemises à rabats, blocs-notes, etc. Un expert court terme a également été mobilisé pour accompagner la mise en œuvre du volet « communication & visibilité ». Initiatives bienvenues car la communication autour du projet semblait, jusque-là, plutôt limitée. Et ce, souligne le ministère de la Justice, non en raison d'un manque de transparence, mais parce que la communication requiert l'information préalable de la cellule de communication du ministère. Il s'agit donc là de respecter des procédures et usages en vigueur au sein du département ministériel de la Justice.
Un séminaire d'information en direction des cadres du ministère de la Justice, de la société civile et de la presse aura, par ailleurs, lieu dans le courant du 1er semestre 2010.

* Europa jaratouna est un projet médiatique initié par le consortium, L'Orient-Le Jour, al-Hayat, LBC, et élaboré avec l'aide de l'Union européenne. Il traite des actions de l'UE dans 8 pays du Sud de la Méditerranée. Pour en savoir plus, visitez le site www.eurojar.org. Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de L'Orient-Le Jour et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l'Union européenne.
Actuellement, le nombre de détenus en Algérie est de près de 54 000 personnes alors que le pays compte 133 établissements pénitentiaires. Les conditions logistiques de détention ont connu une nette amélioration au cours des dernières années notamment en matière d'alimentation, d'hygiène et de couverture sanitaire....