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Europa Jaratouna: l'action de l'Europe dans 8 pays sud-méditerranéens - Formation

Préparer les jeunes Syriens au marché du travail

Au travers de nombreux programme, dont « Skills », une école de commerce financée par la Commission européenne, l'Union européenne offre aux jeunes Syriens les outils pour entrer, dans les meilleures conditions possibles, sur le marché du travail.
Avec un taux de chômage officiel de 8,5 % (20 % selon les analystes économiques), entrer sur le marché du travail n'est pas une sinécure pour les jeunes Syriens. Et ce d'autant plus en ces temps de crise financière mondiale. Dans ce contexte, l'Union européenne soutient toute une série de programmes visant à ce que les jeunes Syriens arrivent, le mieux préparés possible, sur le marché du travail.
En amont, l'UE soutient, avec un budget de 10 millions d'euros, un programme intitulé « Améliorer le secteur de l'enseignement supérieur en Syrie » (Upgrading the Higher Education Sector in Syria, UHES). Plus précisément, ce programme a pour objectif de soutenir les efforts du gouvernement syrien pour une meilleure adaptation du secteur de l'éducation supérieure aux besoins de l'économie nationale. Pratiquement, il s'agit d'améliorer la gouvernance du secteur de l'éducation supérieure, d'établir des régulations en termes de qualité à tous les niveaux de ce secteur et d'améliorer l'efficacité et le rendement des universités.
Parallèlement, l'UE finance un programme pour la modernisation de la formation pédagogique et professionnelle. Baptisé MVET, ce programme est doté d'un budget de 21 millions d'euros. Ce programme a déjà permis de moderniser 187 instituts de formation pédagogique et professionnelle dans les gouvernorats de Damas, d'Alep et de Homs, en formant des professeurs, en finançant des équipements et en travaillent les curriculums de ces instituts pour qu'ils répondent aux demandes du marché.
À un troisième niveau, l'Union européenne finance « Skills », une école de commerce développée à l'initiative de la Fondation européenne pour la formation (European Training Foundation, ETF) et du Programme syrien de soutien aux petites et moyennes entreprises (Syrian Small and medium Enterprise Support program, SSP). « Skills », acronyme pour « Superior Knowledge by intensive Labour Lerning Schemes », vise également à combler le fossé entre l'éducation et les exigences professionnelles du marché du travail. En un mot, il s'agit d'accroître l'employabilité des jeunes Syriens dans une économie de plus en plus mondialisée. En retour, ces jeunes - qui doivent avoir entre 18 et 24 ans, le bac et un niveau acceptable en anglais pour poser leur candidature à Skills - contribuent à accroître le développement économique de leur pays.
« Après avoir obtenu mon diplôme de l'école Skills, j'ai été embauché par une entreprise internationale de Dubaï pour travailler dans sa branche bahreïnie », explique au quotidien al-Hayat Firas Bwabiji. Ce jeune Syrien de 24 ans estime que grâce à Skills, une foule d'opportunités se sont présentées à lui. Opportunités auxquelles il n'aurait osé rêver avant de pousser les portes de l'école. « Grâce à ce que nous apprenons en six mois, nous sommes armés avec toutes les compétences requises par le marché, de A à Z », assure Firas.
Il y a quelques jours, une cérémonie a été organisée à Alep et à Damas pour les 65 diplômés de Skills. À cette occasion, le chef des opérations pour l'ETF, Peter Greenwood, a expliqué : « Après cette première année, il y a des succès, il y a des résultats. La plupart des diplômés ont déjà trouvé un travail et les industries les demandent. »

Sessions intensives en anglais et formation en informatique
Parmi les demandeurs d'étudiants de Skills figure Samer el-Debs, un businessman qui a déjà embauché des étudiants, mais en attend d'autres. « La main-d'œuvre qualifiée est un problème majeur en Syrie », explique Samer el-Debs au Hayat. Selon M. Debs, le système éducatif syrien est miné par toute une série de problèmes, comme le manque de méthodes pratiques d'enseignement, ou le manque de compétences au niveau de la maîtrise de la langue anglaise ou de l'utilisation des outils informatiques.
Or, à Skills, les étudiants suivent des sessions intensives d'anglais, de formation en informatique, et environ 24 sessions portant sur le commerce. Au sein de l'école, on instille également aux élèves l'esprit d'entreprise ainsi que des notions de gestion des relations humaines.
En outre, note M. Debs, l'accès aux universités privées est très difficile pour la plupart des jeunes puisque les frais de scolarité atteignent 2 000 dollars. À Skills, qui bénéficie d'un financement de 15 millions d'euros de la part de la Commission européenne, la scolarité est gratuite. Cette situation ne pourrait toutefois pas durer, souligne Nawaf Zeidan, consultant en développement et formation, en raison du nombre croissant de candidatures présentées.
En sus d'une formation en langue ou en informatique, les étudiants de Skills bénéficient également, grâce à la Fondation européenne pour la formation, d'une introduction à l'Union européenne et à sa coopération avec la Syrie. Un point important alors que Damas et Bruxelles ont déjà établi un large cadre de coopération.
Skills, enfin, n'offre pas seulement aux étudiants des compétences purement professionnelles. Pour Manal Ayash, interrogée par al-Hayat, l'école l'a non seulement aidée à avoir une belle carrière professionnelle, mais également à développer sa personnalité. « Étudier m'a permis d'accroître ma confiance en moi », affirme la jeune femme.

* Europa jaratouna est un projet médiatique initié par le consortium L'Orient-Le Jour, al-Hayat, LBCI, et élaboré avec l'aide de l'Union européenne. Il traite des actions de l'UE dans 8 pays du sud de la Méditerranée. Pour en savoir plus, visitez le site www.eurojar.org. Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de L'Orient-Le Jour et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l'Union européenne.
Avec un taux de chômage officiel de 8,5 % (20 % selon les analystes économiques), entrer sur le marché du travail n'est pas une sinécure pour les jeunes Syriens. Et ce d'autant plus en ces temps de crise financière mondiale. Dans ce contexte, l'Union européenne soutient toute une série de programmes visant à ce que les jeunes...