Notre devoir

Concitoyennes et concitoyens du Liban,
Saisissons l'occasion de l'intérêt croissant que nous semblons porter aux affaires politiques du Liban pour nous rappeler au devoir qui faciliterait sans doute la résolution des problèmes actuels, mais fort récurrents à travers l'histoire de notre pays.
Parmi nous certains considèrent avoir actuellement un ou plusieurs représentants dignes de cette responsabilité au sein du Parlement libanais. Notre confiance est exigée plus que jamais vis-à-vis d'eux afin qu'ils puissent accomplir leur travail sans hésiter. Si ces femmes et ces hommes sont nos délégués, c'est bien pour nous représenter et pour prendre des initiatives claires à notre place.
Aujourd'hui, et au lieu de gaspiller notre temps et notre énergie en des disputes fertiles en haine, en éloignement, en discorde et en détresse, nous rendrons tous un grand service au Liban en laissant l'arène à ceux qui ont voulu y combattre à notre place.
Que chacune et chacun d'entre nous se préoccupe donc de son propre travail : les ouvriers de leurs œuvres, les médecins de leurs patients, les industriels de leurs industries, les journalistes de leurs quêtes, les bâtisseurs de leurs édifices, les femmes de leur foyer, les étudiants de leurs études, les paysans de leur terre, les commerçants de leur commerce... et les délégués du peuple, de leur peuple !
Politiciens, consacrez-vous donc à la tâche que vous avez à accomplir.
Quant à nous, « les Libanais », que chacun de nous prenne bonne note de ce qui suit :
À ceux parmi nous qui considèrent qu'ils sont désormais mal ou sous-représentés, et qui ne cessent de se plaindre, portez-vous dignement responsables de vos choix précédents et patientez civiquement jusqu'aux élections prochaines pour les rectifier en votant, tout simplement.
À ceux qui hésitent à l'avouer, ayez le courage et l'honnêteté de valoriser l'opinion de ceux qui sont moins et moins bien représentés que vous, votez quand même ! Quant à ceux qui considèrent que personne ne les représente au sein du Parlement actuel, assumez votre négligence et votre passivité à la dernière élection et compensez-la à la prochaine, votez, vous aussi !
Arrêtons donc, pour l'amour du Liban, de nous insulter et d'insulter les représentants de « l'autre » camp politique, et entamons tous ensemble la marche vers la vraie indépendance, l'indépendance des devoirs. C'est sans doute la plus appropriée et la moins menaçante pour un embryon de pays qui a déjà beaucoup sacrifié, avant qu'il ne soit sacrifié avant même sa naissance !