Rechercher
Rechercher

Liban - La situation

Malaise en raison du pourrissement politique et de la dégradation sécuritaire

Un sentiment de malaise grandissant commence à envahir le pays, avec l'enlisement du discours politique, la multiplication des atteintes à la sécurité interne, et même, samedi, une atteinte à la sécurité nationale.
Au lendemain d'un nouveau tir de roquettes « anonyme » à partir du Liban-Sud, le chef de l'État, le président Michel Sleiman, a réaffirmé hier que la partie méridionale du pays « n'est pas une rampe de lancement de roquettes » et redit que cet incident est avant tout « un défi à la volonté nationale » libanaise et un empiètement sur la souveraineté du pays. Le président Sleiman, qui s'exprimait devant ses visiteurs, s'est également indigné de voir Israël riposter, en violation des accords internationaux et des dispositions de la résolution 1701. Il s'est également étonné de ce que l'État hébreu fasse assumer au gouvernement libanais la responsabilité de ce tir.
Faisant le lien entre cet incident et d'autres atteintes à la sécurité interne qu'il considère comme « suspectes », le président Sleiman a affirmé que « la stabilité du Liban est prise pour cible ». Il faut retrouver à tout prix les responsables de ces incidents, a recommandé le chef de l'État, s'adressant au commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, et au ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud.
Cet appel rejoint celui que le cardinal Nasrallah Sfeir a lancé hier, quand il a demandé que soient identifiés les ravisseurs de Joseph Sader, un employé de la MEA enlevé depuis deux semaines, alors qu'il se rendait à son travail. Le mutisme observé à ce sujet par le ministre de l'Intérieur alimente les spéculations au sujet de cet incident qui reste entouré de mystère.
Le tir de roquettes de samedi a ravivé les craintes d'un dérapage qui entraînerait le Liban vers une confrontation avec Israël. Ces craintes s'ajoutent à celles que nourrissent certains pôles politiques, comme M. Samir Geagea, sur un « effondrement » de l'accord de Doha, qui avait « pacifié la scène interne ». Un effondrement dont la virulente polémique entre le président du Conseil, Fouad Siniora, et le président de la Chambre, Nabih Berry, est le signe le plus frappant.
« Menteur ! » « Maître-chanteur », les invectives les plus outrancières ont été échangées, au cours des trois derniers jours, par les deux hommes. La polémique au sujet du budget du Conseil du Sud s'est encore amplifiée, en fin de semaine, sans que les médiations des uns et des autres ne parviennent à faire fléchir les protagonistes de la crise. À partir de Saïda, hier, M. Siniora a dénoncé « la corruption politique », tandis que le chœur des députés et seconds couteaux du mouvement Amal lui rendaient la pareille et qualifiaient de tous les noms le Haut Comité de secours. Ce pourrait être là l'un des actes de la bataille électorale qui doit se livrer dans la capitale du Liban-Sud, où, semble-t-il, M. Siniora compte se présenter aux prochaines législatives. Mais l'inquiétante virulence des mots échangés laisse un étrange goût de divorce total entre deux hommes qui continuaient, jusque-là, d'être polis.
Ce qui fait dire à M. Geagea que l'accord de Doha semble s'être effondré, c'est que la question du Conseil du Sud est le verrou de beaucoup d'autres dossiers en souffrance, et que le blocage sur ce point risque d'entraîner le grippage d'autres mécanismes, notamment celui des permutations judiciaires et de la nomination des cinq membres restants du Conseil constitutionnel.
Ce blocage, attribué par la majorité à un gouvernement d'union nationale qui ressemble à un Parlement miniature, va se perpétuer, semble-t-il, malgré les élections qui approchent. Devant ses visiteurs, M. Berry a affirmé hier que le scrutin de 2009 ne changera rien à cette donnée et que les prochaines élections « ne seront pas la fin du monde ».
Le président de la Chambre est rejoint sur ce point par le président Sleiman, qui a affirmé hier au quotidien libanais Sada el-Balad qu'il veillera à une juste représentation de chaque communauté dans tout gouvernement, quelle que soit l'issue des élections. Et le chef de l'État de regretter que la loi électorale élaborée par la commission Boutros, qui prônait la grande circonscription et la proportionnelle, n'ait pas été retenue pour les prochaines élections.
Heureusement, toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises, et le chef de l'État s'est félicité hier de la stabilité financière du pays et a parlé d'un rôle plus grand que l'État pourrait jouer dans sa prospérité, dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, se promettant d'évoquer la question avec le président français, Nicolas Sarkozy, lors de la prochaine visite qu'il doit effectuer en France, en mars.
Un sentiment de malaise grandissant commence à envahir le pays, avec l'enlisement du discours politique, la multiplication des atteintes à la sécurité interne, et même, samedi, une atteinte à la sécurité nationale.Au lendemain d'un nouveau tir de roquettes « anonyme » à partir du Liban-Sud, le chef de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut