Le prix de l’essence repart à la hausse

Alors que les Libanais se sont habitués ces quelques mois à faire le plein à un prix fixe, ils ont été surpris aujourd'hui par une hausse du prix du bidon d'essence de 500 livres. En octobre dernier, alors que les prix des combustibles étaient en forte chute, le gouvernement avait en effet rétabli les taxes sur l'essence, fixant le prix du bidon à 23 500 LL pour l'essence 98 et 22 800 LL pour l'essence 95 octanes. Les prix réels étant inférieurs à ce seuil, l'État empochait la différence. Ce plafond devait être revu dès l'instant où la taxe collectée par l'État dépassait 10 000 livres par bidon. « Il y a quelques semaines, le montant de la taxe a atteint près de 11 000 livres, j'ai donc soulevé cette question en Conseil des ministres », a expliqué le ministre de l'Énergie, Alain Tabourian, à L'Orient-Le Jour, sachant que la politique fiscale ne relève pas de ses compétences, mais de celles du ministère des Finances. Quelques jours plus tard, les prix internationaux ont légèrement augmenté ramenant le montant prélevé par l'État à environ 9 500 livres par bidon. « Le Conseil des ministres a alors décidé de fixer le montant de la taxe à ce niveau, pour permettre au Trésor de mieux planifier ses recettes », a indiqué le ministre. La consommation d'essence étant relativement stable, le Trésor est ainsi en mesure d'assurer entre 700 et 900 milliards de livres de revenus par an. Selon une source informée, l'objectif sous-jacent est de rassurer les bailleurs de fonds sur le sérieux du gouvernement en termes de gestion des finances publiques. L'État ayant renoncé, du moins dans l'immédiat, à amortir les hausses éventuelles par un mécanisme de taxes flottantes, les prix à la pompe sont donc redevenus tributaires des prix internationaux. Or le contexte est haussier. « Le prix de la tonne d'essence sur le marché international a augmenté d'environ 43 dollars la semaine dernière, a indiqué le président des importateurs de pétrole, Bahij Abou Hamzé. À mon avis, les prix sur le marché local devraient à nouveau augmenter de 500 livres la semaine prochaine. »
Selon une source ayant requis l'anonymat, « le gouvernement considère pour le moment que les ménages sont capables d'absorber une certaine hausse des prix suite à la hausse des salaires et des indemnités de transport accordée en mai dernier ». « Mais si les cours flambent à nouveau, il cédera sans doute à la pression et reviendra au système précédent », a-t-elle conclu.