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Environnement - Liban

Le projet controversé de Tyr interrompu après une intervention du chef de l’armée

L'association Green Southerners a constaté une suspension des activités sur le chantier, qui fait l'objet d'une décision de justice depuis mai.

Le projet controversé de Tyr interrompu après une intervention du chef de l’armée

Sur le chantier dans la région de Chouakir, à Tyr, un stock impressionnant de décombres résultant du dernier conflit au Liban-Sud, et que les Green Southerners appellent à sortir de ce terrain à l'écologie sensible. Photo envoyée par Green Southerners

L’association Green Southerners a écrit jeudi sur son compte Facebook avoir appris que le ministère de la Défense avait exécuté la décision d’arrêt des travaux sur le site de Chouakir, à Tyr, sur ordre du commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal. Cette intervention fait suite à une décision prise par la juge des référés de Tyr Yolla Ghotaimi, le 15 mai dernier, après des plaintes présentées par des associations opposées au projet. Jusque-là, malgré la décision de la juge, les travaux se poursuivaient sur le site. Une source militaire confirme à L’Orient-Le Jour que le général Haykal a bien ordonné le respect de la décision de la juge, mais sans donner de plus amples détails sur l’arrêt des travaux en cours.

Le projet en construction dans cette zone de Tyr pose plus d’un problème et fédère beaucoup de détracteurs. Sur un large terrain mis à la disposition du ministère de la Défense par l’État depuis des décennies, un projet avait été entamé en septembre 2024, avant d'être interrompu durant les deux mois d’élargissement du conflit entre Israël et le Hezbollah, pour reprendre après le cessez-le-feu de novembre 2024. Selon les informations obtenues par le Comité libanais de sauvegarde de Tyr – la communication autour du chantier étant très opaque –, le projet s’étendrait sur 400 000 mètres carrés et comprendrait effectivement un club pour les officiers, mais ce serait loin d’être son seul objectif. Le chantier, en vertu d’un contrat en BOT entre le ministère de la Défense et un partenaire privé (conclu durant le mandat du précédent gouvernement), prévoirait de vastes aires commerciales.

Les deux problèmes majeurs que pose ce projet, c’est qu’il empiète d’une part sur la zone tampon de la réserve marine de Tyr, et d’autre part qu’il se situe dans une zone riche en vestiges non encore fouillés, notamment, comme le répète le Comité libanais de sauvegarde de Tyr, l’un des trois ports antiques phéniciens de la ville, celui de Paléa-Tyr. Le ministère de la Culture a également recommandé la suspension des travaux. Toujours selon les informations des associations, et parmi les causes de cette décision de justice, il n’y a aucune étude effectuée en prévision de la protection de tous ces sites.

Cette intervention du commandant en chef de l’armée, qui semble avoir été décisive puisque les militants ne constatent pas d’activité particulière sur le site depuis deux jours, réjouit le président des Green Southerners, Hicham Younès. Toutefois, « un indicateur définitif de l’arrêt des travaux serait le transport des véhicules de chantier hors du site, tout comme le démantèlement de la station de mixage du béton », dit-il à L’Orient-Le Jour. Il mentionne aussi « le stock énorme de décombres abandonnés sur le site, et qui doivent être transportés ailleurs ». 

Ces débris résultant du dernier conflit entre le Hezbollah et Israël au Liban-Sud principalement, a laissé des dizaines de tonnes de remblais potentiellement contaminés. D'où l'appel des Green Southerners à les sortir d'une zone à l'écologie sensible, à proximité d'une réserve marine connue pour sa biodiversité.

L’association Green Southerners a écrit jeudi sur son compte Facebook avoir appris que le ministère de la Défense avait exécuté la décision d’arrêt des travaux sur le site de Chouakir, à Tyr, sur ordre du commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal. Cette intervention fait suite à une décision prise par la juge des référés de Tyr Yolla Ghotaimi, le 15 mai dernier, après des plaintes présentées par des associations opposées au projet. Jusque-là, malgré la décision de la juge, les travaux se poursuivaient sur le site. Une source militaire confirme à L’Orient-Le Jour que le général Haykal a bien ordonné le respect de la décision de la juge, mais sans donner de plus amples détails sur l’arrêt des travaux en cours.Le projet en construction dans cette zone de Tyr pose plus d’un problème...
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