
Une vue de la décharge de Jdeidé à partir de la route maritime : le site ressemble de plus en plus à une « montagne ». Photo S.B.
Un communiqué de Michel Murr, député du Metn, jeudi en journée, a semé le doute quant à une possible fermeture brutale et inattendue de la décharge de Jdeidé. Dans ce texte, le député exprime son inquiétude concernant une possible fermeture du site aux camions-bennes venus des quatre coins du Mont-Liban, sans alternative, ce qui laisserait présager une « catastrophe écologique et sanitaire imminente ».
La décharge de Jdeidé, opérée par une entreprise privée pour le compte de l’Etat depuis 2016, accueille les ordures de tout le Mont-Liban nord, soit une moyenne de plus de 1000 tonnes par jour. Il s’agit d’un site côtier sur le littoral du Metn-nord.
A la suite de ce communiqué du député, L’Orient-Le Jour a interrogé Walid Bou Saad, PDG de la société Ramco qui ramasse les ordures du Mont-Liban nord et les déverse quotidiennement dans la décharge de Jdeidé. « Il n’y a pas de fermeture du site, mais une interruption de quelques heures due à une panne de la balance située à la porte de la décharge, et qui pèse les tonnes de déchets reçues », affirme-t-il.
Fermeture « pour quelques heures »
Une source autorisée au sein de l’administration confirme également à L’OLJ que la fermeture a duré quelques heures, mais que le site est à nouveau opérationnel.
« La balance est tombée en panne vers 19h mercredi, et n’a été réparée que vers 11h30 le lendemain, à la suite de quoi les camions-bennes ont pu à nouveau déverser les ordures dans le site », explique M. Bou Saad. Le pesage des déchets est crucial du fait que les différents prestataires en vertu d’un contrat avec l’Etat sont payés à la tonne.
Pas de fermeture du site donc, mais un énième épisode montrant la fragilité du système boiteux de gestion des déchets au Liban. Chaque problème dans le dossier de la gestion des déchets réveille les craintes d'une crise majeure et rappelle la fermeture d’une autre décharge, celle de Naamé, il y a dix ans exactement, qui avait provoqué la pire crise de déchets qu’ait connu le pays, en 2015-2016. Dix ans plus tard, le Liban continue de dépendre de décharges sursaturées, sans alternatives viables. Michel Murr a d’ailleurs déploré « le manque de vision stratégique claire sur la gestion des déchets ».
Ce dossier a d’autant plus souffert de la crise économique et financière qui frappe le pays depuis 2019. Autant Ramco que l’autre société de ramassage qui prend en charge Beyrouth et le Mont-Liban sud, City Blu, confiaient récemment à L’OLJ ne pas avoir été payés depuis novembre dernier. S'ils ne comptent pas interrompre le travail pour le moment, ils ont ralenti leurs tournées dans les régions, faute de budget.
Mercredi également, la municipalité de Choueifate, qui accueille l’autre décharge publique, celle de Costa Brava, menaçait de fermer la route aux camions. Elle rappelait que l’Etat ne paye pas depuis des années leurs dus aux municipalités dans le périmètre duquel tombent les décharges, soit 8 millions par an (pour Choueifate, Bourj Hammoud et Jdeidé).
Qu'à cela ne tienne! Les restaurants sont "mfawwalé" les "nites" aussi...Qui se soucie des ordures, de la pollution, de la pénurie d'eau, etc...wlek ma fi a7la men lebnen!
19 h 17, le 05 juin 2025