
Michelle Obama prend enfin ses distances de toutes les obligations d'une ex-First Lady. Brendan Smialowski/AFP
Avant, pendant et après son avènement à la Maison-Blanche, le couple Obama n’a cessé de faire couler beaucoup d’encre. En janvier dernier, l’ancien président assistait aux funérailles du président Jimmy Carter sans son épouse à ses côtés. Une première absence très remarquée, réitérée lors des cérémonies d’investiture du président Trump. Dans ces deux circonstances, les précédents chefs d’État étant accompagnés de leurs épouses respectives, les langues ont été bon train suspectant un divorce chez les Obama. Pour mettre fin à ces rumeurs, Michelle Obama s’est confiée dans un podcast réalisé avec l’actrice américaine Sophia Bush, célèbre pour ses dialogues francs et très personnels. Une liberté de ton et de vie qui vont bien à Michelle Obama (61 ans), après avoir été l’âme de la parfaite « Première famille ». Ce désir de dévoiler son nouveau moi est insolite dans le statut des ex-First Ladies qui, en principe, une fois leur rôle achevé à la Maison-Blanche, reprennent une vie discrète loin des projecteurs.
First Lady, mode d’emploi
Avant d’analyser les propos de Mme Obama, à contre-courant des précédentes Premières dames, nous avons demandé quelques explications sur le statut officiel des anciennes épouses des présidents en fonction à une cheffe de cabinet d’une ex- First Lady. Celle-ci, préférant garder l’anonymat par respect pour sa fonction passée, a révélé à L’Orient-Le Jour : « D’abord, il existe un lien qui laisse les anciennes Premières dames rattachées en permanence à leur ancien titre : celui d’être pour la vie sous la protection du Secret Service qui, néanmoins, respecte leur intimité. Tout en menant l’existence qu’elles veulent, elles restent également tributaires de certaines traditions postprésidentielles, essentiellement s'afficher avec leur époux à certaines cérémonies officielles, telles l’investiture d’un nouveau président, des funérailles à caractère national et d’autres cérémonies publiques. Souvent, ces épouses continuent à être actives dans certaines causes (éducatives, culturelles ou sociales) qu’elles avaient choisies de promouvoir lorsque leurs conjoints étaient en fonction. Il y a aussi la déontologie en cas de rédaction de leurs mémoires. Et, en général toutes font des apparitions publiques uniquement dans ces contextes. »
Ceci n’a pas été le cas de Michelle Obama, qui a déclaré haut, fort et clairement dans ce podcast vouloir suivre ses propres règles et non ce que « l’on attend d’elle ». Elle a été encore plus loin et s’est entièrement remise en question publiquement. Faisant allusion à son absence aux funérailles du président Carter et à l’investiture du président Trump, elle a lancé : « Les gens ne pouvaient même pas imaginer que je faisais un choix pour moi-même. Ils ont automatiquement supposé que mon mari et moi divorcions », ajoutant : « Alors qu’en fait maintenant, j’opère de cette manière. Après réflexion, j’essaie de gérer mon propre agenda. Je choisis de faire ce qui est le mieux pour moi, et non ce que je suis obligée de faire ou ce que les autres attendent de moi. Pour la première fois de ma vie, tous mes choix m'appartiennent . »

M’approprier pleinement ma vie !
Cette liberté est à présent revendiquée car Michèle Obama estime qu’elle n’a désormais plus d’obligations liées à son rôle de Première dame, et qu'à présent ses enfants sont des adultes, Malia a 26 ans et Sasha en a 23. « Je veux m’exercer dès maintenant à l'art de dire “non” ! » exprime-t-elle, se référant aux pressions sociales, « qui pèsent sur les femmes, les obligeant à faire ce que d’autres attendent d’elles, pour ne pas les décevoir ». Ce qu’elle refuse dorénavant.
Depuis son départ de la Maison-Blanche, le couple avait lancé la société de production Higher Ground, et Michelle pour sa part avait rédigé plusieurs ouvrages, parmi lesquels Becoming, et The Light We Carry. Ce que fait généralement la gent politique une fois sa mission politique achevée. Elle avait entre autres réalisé un podcast sur l’éducation de ses enfants à la Maison-Blanche et donné des conférences. Mais, Mme Obama recherchait autre chose, et le décès de sa mère, l’an dernier, l’avait conforté dans sa volonté de donner une nouvelle orientation à son existence. Toujours sur le podcast, elle exprime cette nécessité en ces termes : « J'ai eu le sentiment qu'il était temps pour moi de prendre des décisions importantes concernant ma vie et de me l’approprier pleinement, car si ce n'est pas maintenant, alors quand le ferais-je ? Qu'est-ce que j'attends ? »