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Société - Justice

Pédophilie sur TikTok : le dossier transféré au premier juge d’instruction du Mont-Liban

Le barreau de Tripoli devrait se prononcer lundi sur une demande de levée d'immunité d'un avocat suspecté d'être impliqué dans cette affaire.

Pédophilie sur TikTok : le dossier transféré au premier juge d’instruction du Mont-Liban

Le logo du réseau social TikTok affiché sur un smartphone. Photo d'illustration Antonin UTZ/AFP

L’avocat général près du parquet d’appel du Mont-Liban, Tanios Sahgbini, a clôturé mercredi la première étape de l’enquête sur le réseau de pédophilie sur TikTok. L’affaire, dans laquelle une trentaine de personnes seraient impliquées, avait éclaté au grand jour mercredi dernier, lorsque les médias locaux en avaient relaté certains détails, suite à la décision des parents de huit jeunes, il y a plus d’un mois, de porter plainte devant le parquet général contre l’un des suspects pour les sévices subis par leurs enfants. Le chef de la brigade de cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure, Patrick Obeid, avait alors entamé l’enquête auprès des mineurs et de leurs familles.

Le juge Saghbini a, dans ce cadre, demandé à la brigade de cybercriminalité de lui remettre le dossier de cinq des dix suspects arrêtés au cours des investigations, et ce en préalable de leur traduction jeudi devant le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour. Parmi les individus arrêtés : un coiffeur et un commerçant de prêt-à-porter célèbres sur Tiktok, un dentiste, un photographe, un homme qui transférait des fonds entre des membres du gang, un chauffeur de taxi, ainsi que trois mineurs. Aussitôt que le juge Mansour mettra la main sur le dossier des cinq personnes poursuivies, il devra procéder à l’instruction et livrer, le cas échéant, des mandats d’arrêt à leur encontre.

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Une source judiciaire affirme que les dossiers des cinq autres personnes appréhendées, dont celui du dentiste précité, ont fait aussi l’objet d’une étude du juge Saghbini qui a décidé, jeudi, d’engager des poursuites à leur encontre et de les déférer au premier juge d’instruction du Mont-Liban.

Les poursuites contre les dix détenus se basent sur les articles 503, 504, 506 du Code pénal, qui punissent d’emprisonnement « le viol à l’aide de menaces et de violences », notamment sur des personnes « hors d’état de résister par suite d’une insuffisance physique ou psychique », ainsi que sur des mineurs de 15 à 18 ans. Le parquet s’est également fondé sur le grief d’attentat à la pudeur. « Quiconque, à l’aide de violences ou de menaces, contraint une personne à subir ou à faire un acte contraire à la pudeur sera emprisonné pour une durée non inférieure à quatre ans », édicte ainsi l’article 507. La loi dispose également que les peines seront aggravées si « les crimes ont été commis par deux ou plusieurs personnes, qui ont concouru pour vaincre la résistance de la victime ou qui ont abusé d’elle successivement ». En cause également, la traite d’êtres humains (exploitation sexuelle) et le blanchiment d’argent (commercialisation de films de viols d’enfants).

Certains suspects étant à l’étranger, le juge Saghbini a adressé des commissions rogatoires aux pays dans lesquels ils se trouveraient, et ce en vue d'une entraide judiciaire. Il a également livré deux mandats d’arrêt, via Interpol, contre deux d’entre eux, qui se trouveraient l’un à Dubaï, l’autre en Suède. Le magistrat a, par ailleurs, demandé la coopération de la Sûreté générale pour savoir des détails sur les entrées et sorties d’un membre présumé du gang, contre lequel il a livré un mandat d’amener mardi, alors que celui-ci avait affirmé dans des médias avoir lui-même dénoncé le gang. Selon des documents présentés par ces médias, son casier judiciaire n’est pas vierge : il aurait été emprisonné par le passé pour des actes contraires à la pudeur publique.

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Par ailleurs, un avocat du barreau de Tripoli est également dans le viseur du parquet qui a demandé mercredi au Conseil de l’ordre des avocats de Tripoli l’autorisation de le poursuivre, en levant son immunité d'avocat. Menant son enquête, le Conseil n'a pas encore pris de décision, Selon nos informations, son secrétaire général, Marwan Daher, et le commissaire du Palais de justice de Tripoli auprès du gouvernement, Jamal Ichrakié, ont interrogé mercredi l'avocat suspect durant plus de six heures. Ils comptaient poursuivre jeudi après-midi leurs investigations auprès d'autres personnes citées dans le dossier qui leur a été déféré par le parquet. Leur rapport sera présenté lundi devant l'ensemble du Conseil, lors d'une séance à laquelle a été convoqué l'avocat concerné. L'Orient-Le Jour a décidé de taire le nom de l'avocat suspect, en attendant une annonce officielle émanant soit de la justice, soit de l’ordre.

Toujours dans la même affaire, des procès-verbaux sont désormais ouverts auprès de la brigade de cybercriminalité, chargée par le juge Saghbini d’enquêter sur l’implication présumée de nouveaux suspects toujours en liberté.

L’avocat général près du parquet d’appel du Mont-Liban, Tanios Sahgbini, a clôturé mercredi la première étape de l’enquête sur le réseau de pédophilie sur TikTok. L’affaire, dans laquelle une trentaine de personnes seraient impliquées, avait éclaté au grand jour mercredi dernier, lorsque les médias locaux en avaient relaté certains détails, suite à la décision des...
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