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Société - Liban

Affaire des pédophiles sur TikTok : de nouveaux suspects, dont un avocat, dans le collimateur de la justice

Un autre membre du gang, résidant à l’étranger, est sous le coup d’un mandat d’amener émis mardi.

Affaire des pédophiles sur TikTok : de nouveaux suspects, dont un avocat, dans le collimateur de la justice

Une des façades du Palais de justice de Beyrouth. Photo P.H.B.

C’est la sordide histoire qui fait réagir les médias et les réseaux sociaux depuis quelques jours. Un réseau de près de 30 personnes, dont un avocat et un « influenceur » de TikTok, sont dans le collimateur de la justice libanaise qui les soupçonne d’avoir abusé sexuellement d’une trentaine d’enfants, utilisant parfois la plateforme de partage de vidéos pour attirer leurs victimes. Ce gang serait géré par un de ses membres depuis l’étranger. Certains de ses membres ont été arrêtés et d’autres sont ciblés par des procédures lancées dans le cadre de l’enquête.

Le parquet d’appel du Mont-Liban a notamment demandé lundi à l’ordre des avocats de Tripoli au Liban-Nord (qui est indépendant de celui de Beyrouth) l’autorisation de poursuivre l’un des siens, ce qui implique que l’immunité dont il bénéficie en tant que praticien doit être levée. Nous avons choisi de taire le nom, en attendant une annonce officielle émanant soit de la justice, soit de l’ordre.

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Une source au bureau du procureur général du Mont-Liban a déclaré à L’Orient-Le Jour que l’ordre avait reçu la demande du parquet mercredi et qu’il l’approuverait probablement assez vite en raison de la sensibilité de la question. Selon une autre source judiciaire anonyme que nous avons contactée, l’homme était auditionné mercredi après-midi par ses pairs. Il a commencé à être auditionné à partir de 14h par le secrétaire général du conseil de l’ordre et le commissaire du Palais de justice auprès du gouvernement, le bâtonnier se trouvant à l’étranger. L’intéressé, que nous avons tenté de contacter à plusieurs reprises, était injoignable. De même source, on ajoute que les faits dont il est accusé n’ont aucun lien avec l’exercice de sa mission d’avocat, ce qui est de nature à accélérer l’approbation par l’ordre de la demande déposée par les autorités. Un avocat ne peut être poursuivi sans une levée de son immunité par le conseil de l’ordre, sauf quand il s’agit d’un flagrant délit, ce qui n’est pas le cas selon la source au parquet.

Dans un communiqué publié mardi, l’ordre a toutefois assuré que les informations circulant sur l’implication de l’un des avocats inscrits n’avaient pas été démontrées jusqu’à présent, ajoutant que l’intéressé n’avait pas été arrêté. L’ordre s’était cependant engagé à « prendre les mesures nécessaires pour faire respecter le droit » si son implication était avérée.

Un responsable judiciaire a précédemment déclaré que 28 personnes liées à l’affaire TikTok avaient été identifiées. Une dizaine de personnes sur les 28 ont été arrêtées jusqu’à présent, dont deux mardi. Leurs identités n’ont pas été divulguées. Dans le cadre des recherches, un appel à témoins a été lancé lundi pour retrouver l’un des autres membres présumés du gang. En plus de l’avocat, la justice a également placé son viseur sur un autre membre du gang, résidant à l’étranger, qui est sous le coup d’un mandat d’amener (une obligation à comparaître) émis mardi. Selon l’Agence nationale d’information, l’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban, Tanios Saghbini, a adressé une lettre à la Sûreté générale afin que celle-ci précise si le suspect en question a quitté le territoire libanais et à quelle date. 

L’affaire avait éclaté au grand jour mercredi dernier, lorsque les médias locaux en avaient relaté certains détails, suite à la décision des parents de huit jeunes, il y a plus d’un mois, de porter plainte devant le parquet général contre l’un des suspects pour les sévices subis par leurs enfants. Le chef de la brigade de cybercriminalité, Patrick Obeid, avait alors entamé l’enquête auprès des mineurs et de leurs familles.

C’est la sordide histoire qui fait réagir les médias et les réseaux sociaux depuis quelques jours. Un réseau de près de 30 personnes, dont un avocat et un « influenceur » de TikTok, sont dans le collimateur de la justice libanaise qui les soupçonne d’avoir abusé sexuellement d’une trentaine d’enfants, utilisant parfois la plateforme de partage de vidéos pour attirer leurs...
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