Le Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU a annoncé jeudi qu’il réduisait de moitié la couverture de santé qu’il assurait jusque-là aux réfugiés au Liban, notamment les réfugiés syriens enregistrés sur ses listes. Une délégation du HCR, présidée par le représentant de cette organisation au Liban Ivo Freijsen, a informé à cet effet le ministre sortant de la Santé Firas Abiad, qui la recevait jeudi dans son bureau. Selon le communiqué du ministère de la Santé, la délégation a invoqué « une réduction drastique dans son budget en raison des crises successives dans le monde ».
La différence pour la couverture des frais des soins de santé devra donc être assurée par les bénéficiaires eux-mêmes.
Cette déclaration intervient alors que les tensions autour du dossier des réfugiés syriens sont à leur comble, après une série d’incidents et de nombreuses déclarations de personnalités politiques sur la nécessité de rapatrier ces réfugiés dans les zones « sûres » en Syrie. Elle coïncide notamment avec la visite, jeudi à Beyrouth, de la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du président chypriote, Nikos Christodoulidès, qui tournait autour du dossier des réfugiés syriens. Mme von der Leyen a, pour sa part, annoncé « l'octroi au Liban d'un programme d'aides d'une valeur d'un milliard d'euros ». Sur le dossier des réfugiés, elle a promis que l'UE allait étudier des façons « d'aider de manière plus efficace », notamment en se penchant sur « les moyens d'adopter une approche plus organisée du retour volontaire en Syrie ».
Environ 1,5 million de Syriens vivent au Liban, dont quelque 800 000 sont enregistrés auprès de l'ONU. Leur rapatriement est souvent un sujet de débat entre le Liban, qui craint les conséquences démographiques sur le pays d’un nombre aussi élevé de réfugiés, et l’Europe, qu’il considère ne pas le soutenir assez dans cette crise.
En réponse aux déclarations de la délégation du HCR jeudi, le ministre sortant de la Santé a déploré cette réduction dans les dépenses de santé réservées aux réfugiés, à un moment où le Liban se débat avec une crise économique sans précédent depuis 2019, ce qui, selon lui, impactera très négativement les communautés de réfugiés au Liban. Firas Abiad s’est également dit étonné que « la communauté internationale abandonne ses responsabilités humanitaires, laissant le Liban seul face aux responsabilités qu’il porte depuis 2011 ».
Pour le ministre, la priorité, aujourd’hui, est « de trouver une solution radicale à la crise des réfugiés en assurant leur retour digne dans leur pays ».
Le HCR n'était pas immédiatement joignable pour plus de détails sur cette question.
Un rapport avec le milliard de Ursula ?
20 h 02, le 02 mai 2024