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Économie - Énergies renouvelables

Le Liban 68e au dernier classement du World Energy Council

L’indice évalue la réglementation libanaise, et plus particulièrement sa capacité à permettre le développement d’énergie « sûre, abordable et respectueuse de l’environnement ».

Le Liban 68e au dernier classement du World Energy Council

Des panneaux solaires installés sur des toits surplombant l'aéroport international de Beyrouth, au sud de Beyrouth, le 14 janvier 2024. João Sousa/L'Orient-Le Jour

Les infrastructures électriques au Liban, pays où le fournisseur public de courant ne fait tourner que la moitié de ses centrales, le vide étant comblé par des générateurs collectifs au diesel doublé d'un parc photovoltaïque majoritairement installé à la hâte en pleine crise, ne placent pas encore le Liban dans la catégorie des très mauvais élèves, à en croire le World Energy Council (WEC).

L’association créé en 1923 et qui revendique près de 3.000 organisations et membres à travers 100 pays, a en effet classé le pays au 68e rang sur 126 au niveau mondial, dans son dernier classement mondial du Energy Trilemma Index de 2024.

Cet indice a été publié en marge du 26e Congrès du WEC organisé à Rotterdam et auquel une délégation libanaise menée par Walid Fayad, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, était conviée. « Une quinzaine d’acteurs investi dans le secteur de l’énergie au Liban l’accompagnait » a précisé à L’Orient-Le Jour Elias Khoury, qui faisait partie de cette délégation. L’homme dirige une société dans l’événementiel qui organise depuis l’année dernière un salon annuel dédié aux professionnels de l’énergie photovoltaïque, la Lebanon Solar Week, qui ouvrira ses portes le 16 mai prochain au Seaside Arena de Beyrouth (l’ancien Biel).

Selon les explications données par le WEC, l’indice n’évalue pas l’état du secteur énergétique du pays mais plutôt la qualité de sa réglementation, et plus particulièrement sa capacité à permettre le développement d’énergie « sûre, abordable et respectueuse de l’environnement ».

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Sécurité, capital, environnement et contexte

Concrètement, le calcul de l’indice se fait à partir d’une palette comptant 32 sous-indices répartis en trois piliers (sécurité, capital et environnement). L’indice se décompose en une note globale sur un barème allant de 0 à 100 assorti d’une notation secondaire allant de A à D pour chacun des trois piliers, en plus d’un pilier supplémentaire (de a à d) évaluant la conjoncture du pays au niveau macroéconomique et institutionnel.

Le Liban a ainsi obtenu un score de 57,7 points assorti d’un DACd (D pour la dimension « sécurité », A pour la dimension « capital », C pour la dimension « respect de l’environnement » et d pour la conjoncture). Le score libanais est inférieur à la moyenne mondiale (62,8 points), mais légèrement supérieur à son score précédent (57 points). Au niveau régional, le pays a été classé 12e sur 14. La Jordanie le devance de peu (58,3 points) et le meilleur classé parmi les pays arabes, les Émirats arabes unis, affiche un score de 70,3 points.

Dans son rapport, le WEC a plus particulièrement salué l’avancée réalisée par le Liban à la suite de l’adoption en décembre 2023 par le Parlement libanais du projet de loi sur la production décentralisée d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Il met en place un cadre légal autorisant le secteur privé et les municipalités à produire de l’électricité et à la distribuer via le réseau d'Electricité du Liban (EDL).

Selon Elias Khoury, le marché libanais a en outre fait beaucoup de progrès pour filtrer la qualité du matériel importé pour déployer des systèmes photovoltaïques, après la période d’anarchie qui a suivi le début de la crise. « Le secteur a appris de ses erreurs et les acteurs ont compris le danger qu’il y avait à vouloir à tout prix optimiser les marges au détriment de la qualité. Les clients sont également plus exigeants », expose-t-il. Entre 2019 et 2022, le pays a connu une période de rationnement intense en électricité publique et privée qui a poussé de nombreux Libanais qui en avaient les moyens de s’équiper de panneaux photovoltaïques ou de batteries. En juin 2023, le Liban a dépassé la barre des 1 000 mégawatt-crète (MWc, soit le maximum en sachant que le rendement réel varie en fonction de l’ensoleillement) de capacités photovoltaïques installées hors chauffe-eaux solaires, selon le Lebanese Center for Energy Conservation. L’année 2022 a été particulièrement prolifique, avec 663 MW installés. 

Les infrastructures électriques au Liban, pays où le fournisseur public de courant ne fait tourner que la moitié de ses centrales, le vide étant comblé par des générateurs collectifs au diesel doublé d'un parc photovoltaïque majoritairement installé à la hâte en pleine crise, ne placent pas encore le Liban dans la catégorie des très mauvais élèves, à en croire le World...
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