Le Hezbollah menace de faire face à toute expansion des frappes israéliennes avec des ripostes "plus intenses"

Le Hezbollah a une nouvelle fois mis en garde jeudi Israël, par la voix de plusieurs de ses responsables, contre des ripostes proportionnelles aux frappes israéliennes en territoire libanais en cas d'escalade ou d'expansion du conflit. 

Ces menaces interviennent après que les bombardements israéliens ont fait au moins 16 tués mercredi au Liban en moins de 24 heures. L'armée israélienne a mené une frappe israélienne qui a tué sept secouristes affiliés à la Jamaa islamiya dans le village de Hebbariyé dans la nuit de mardi à mercredi, avant d'effectuer deux autres opérations majeures dans la soirée, faisant neuf morts dans les villages de Tayr Harfa et Naqoura. Face à cette flambée des violences, le porte-parole de l'armée israélienne a prévenu que « le territoire libanais en profondeur se transformait en une zone de guerre », tandis que le parti chiite a mené une série de frappes en représailles. 

« Expansion de la riposte »
Dans la matinée, le cheikh Ali Daamouche, vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah, a ainsi affirmé lors d'une cérémonie en hommage à un combattant du Hezbollah tué dans une frappe israélienne que le mouvement chiite « poursuivra la confrontation » avec Israël « pour défendre le Liban et soutenir Gaza » et qu'elle répondra « rapidement et de manière décisive à chaque attaque israélienne ». Il a dans ce cadre souligné que les frappes lancées la veille contre la base militaire israélienne de Meron, ainsi que sur la ville de Kiryat Shmona et le Golan occupé, se voulaient des réponses « directes au massacre de Hebbariyé », dans lequel sept jeunes secouristes ont perdu la vie, ainsi qu'aux frappes dans la Békaa. « Toute expansion de l'agression contre le Liban entraînera une expansion de la riposte », a-t-il lancé. 

De son côté, le député Ali Fayad a affirmé, lors d'une cérémonie religieuse dans le village de Jebchit, au Liban-Sud, commémorant la mort d'un combattant du Hezbollah, que « si l'ennemi persiste dans l'option de l'escalade, il doit bien faire ses calculs car ses pertes augmenteront et le problème du Nord (d'Israël) s'aggravera ». Des milliers d'Israéliens ont été évacués de la région frontalière et les autorités israéliennes ont à de nombreuses reprises averti que l'objectif des affrontements actuels étaient d'éloigner le Hezbollah de la Ligne bleue, afin d'assurer la sécurité des localités israéliennes frontalières et le retour des habitants de la région. « L'équation est simple et claire : la Résistance fera face à l'escalade en réagissant de la même manière. Ses ripostes se feront plus intenses, aussi bien en quantité (des frappes) qu'en qualité, en profondeur et dans le choix de ses cibles », a lancé M. Fayad.

Il a ajouté qu' « Israël s'oriente vers l'option de l'escalade militaire comme alternative à la guerre ouverte, comme le montrent des indicateurs de ces derniers jours ». Il a également précisé que « selon la pratique israélienne, l'escalade consiste à cibler en profondeur, tout comme cela a eu lieu dans la Békaa-Ouest et à Baalbeck, ou à frapper des centres de santé ou de services civils, comme cela s'est produit à Adayssé et Hebbariyé ».