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Société - Presse

Le quotidien « Nida’ el-Watan » sur le point de disparaître

Le quotidien proche du 14 Mars et fondé en 2019 cesse sa version papier fin mars et se donne un mois pour trouver un repreneur.

Le quotidien « Nida’ el-Watan » sur le point de disparaître

Le logo du quotidien libanais « Nida’ el-Watan ». Image reprise du compte Facebook de Nida’ el-Watan

« Nous allons pouvoir couvrir nos dépenses », assurait à L’OLJ l’homme d’affaires Michel Mecattaf, fondateur de Nida’ el-Watan (« L’appel de la nation », NDLR), au lendemain du tirage du premier numéro le 1er juillet 2019, quelques mois à peine avant le déclenchement de la crise économique et financière au Liban.

Moins de cinq ans plus tard, le pays toujours en crise et en plein conflit régional au Liban-Sud, les quelque 30 journalistes du titre, envisagé par son fondateur lors de son lancement comme l’« alter ego de L’Orient-Le Jour en langue arabe », ont appris mardi que la dernière édition du journal tiré à 15 000 exemplaires aura lieu fin mars, soit ce vendredi (en raison des congés de Pâques).

« Les employés du journal ont été informés qu’ils recevraient leur dernier salaire en mars et que le journal allait cesser d’être imprimé. La direction leur a proposé de poursuivre de manière bénévole leur travail en avril pour la version numérique, dans l’espoir de trouver un repreneur », a indiqué une source informée à L’OLJ. Le rédacteur en chef Béchara Charbel s’est montré positivement surpris par « la solidarité » montrée par les journalistes : « Ils ont tous décidé de rester à leur poste jusqu’à fin avril. »

Selon la même source, après la mort de Michel Mecattaf, le 18 mars 2022, des suites d’une crise cardiaque, la famille Mecattaf a continué de financer le journal pendant deux ans, « mais ni ses frères ni son fils n’avaient de projet politique pour le journal, qui coûte environ 2 millions de dollars par an. Donc ils ont décidé d’arrêter ».

« Contacts engagés » pour une reprise

Ancien partisan des Kataëb et candidat malheureux aux élections législatives de 2018 dans le Metn pour les Forces libanaises (FL), Michel Mecattaf – qui avait eu des démêlés avec la justice en 2021 via sa société de transfert de fonds Mecattaf – avait annoncé à L’OLJ en juillet 2019 son intention de créer un journal qui soit « le porte-étendard de la défense des idées du 14 Mars, à savoir l’indépendance, la souveraineté et la liberté du Liban ».

Rana Jouni, correspondante au Liban-Sud pour ce journal, qu’elle considère comme « sa seconde maison » depuis 2019, assure que si « les correspondants n’ont pas été informés directement » de la fermeture du journal, elle en avait perçu plusieurs signes annonciateurs : « D’abord, le retard pris dans le versement de mon salaire de février, finalement payé. Puis j’ai lu l’article d’al-Akhbar évoquant les difficultés financières du journal. »

« Nida’ el-Watan lance un appel à l’aide financière », titrait ainsi al-Akhbar samedi dernier, évoquant le risque que l’équipe rédactionnelle soit réduite, voire pire. Deux jours plus tard, ce même quotidien, proche du Hezbollah, annonçait que le chef des FL « Samir Geagea s’engage à financer Nida’ el-Watan ». Contacté, le porte-parole des FL, Charles Jabbour, nuance : « Les Forces libanaises ont leurs propres médias, comme Radio Liban Libre, et n’ont pas les moyens de financer Nida’ el-Watan », précisant que le parti chrétien « n’en est pas moins concerné par la survie du journal et multiplie les contacts avec de possibles repreneurs ».

Enfin, d’après la source susmentionnée, « à l’heure actuelle, la seule option sérieuse envisagée est de réunir 10 ou 15 actionnaires prêts à mettre chacun 100 000 dollars sur la table ». Béchara Charbel se dit « optimiste » face au sérieux des contacts engagés, qu’il dit être dans « le camp des souverainistes », tout en ne voulant pas « donner de faux espoirs » à son équipe.  

« Nous allons pouvoir couvrir nos dépenses », assurait à L’OLJ l’homme d’affaires Michel Mecattaf, fondateur de Nida’ el-Watan (« L’appel de la nation », NDLR), au lendemain du tirage du premier numéro le 1er juillet 2019, quelques mois à peine avant le déclenchement de la crise économique et financière au Liban. Moins de cinq ans plus tard, le pays toujours en crise et en...

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