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Nos Lecteurs ont la Parole

Instinct de survie contre instinct de destruction !

Nous avons parlé, dans deux textes publiés dans L’Orient-Le Jour du jeudi 5 octobre 2023 et celui du mardi 17 octobre 2023, de l’étrange faculté d’adaptation des Libanaises et des Libanais, en nous demandant s’il s’agissait, en fait, d’une grande qualité ou bien d’un vilain défaut. Pour conclure, par une déduction qui relève du paradoxe, et qui porte à croire que les Libanais ont, heureusement ou malheureusement, les qualités de leurs défauts et les défauts de leurs qualités. Avec une précision de taille, lorsque cette adaptation touche à un manque de justice, à une atteinte aux droits ou à une absence de dignité humaine, que là, il ne s’agit plus donc d’un défaut, mais plutôt d’une tare (une tare qu’il ne faut jamais taire).

En creusant un peu plus, il est légitime de nous demander pourquoi le commun des mortels des Libanais passe la majeure partie de son existence en s’adaptant à toute sorte d’embûches, en s’accoutumant à n’importe quel embarras, en s’acclimatant à toute espèce d’obstacles. Il se casse la tête, faute de mieux, afin de trouver toute sorte de palliatifs et de pis-aller. Une solution de rechange doit nécessairement être en poche. Une idée de génie quelconque, à portée de main et, immanquablement, un plan B, toujours disponible et accessible.

Pourquoi donc ce prototype libanais, unique en son genre, doit-il rester sur ses gardes ? Pour quelles raisons ce modèle, bien de chez nous, doit, sans relâche, rester aux aguets ? Une question de sociologie politique par excellence qui concerne, en particulier, la société dans ses rapports avec la politique.

Eh bien, tout simplement, parce que le pur Libanais normal, rien de plus classique, rien de plus traditionnel et rien de plus ordinaire, vit, même inconsciemment, dans un constant dilemme. Machinalement, son instinct de survie doit toujours faire face à l’instinct de destruction de ceux qui sont aux commandes de sa destinée. Il doit en permanence survivre et persévérer, en ayant de la suite dans les idées, face à des situations qui présentent, pour lui, un danger imminent et un péril proche. Il lui faut tout le temps une imagination pérenne et inépuisable, afin de parer à tous les risques de contraintes et de contrariétés éventuelles. Un esprit d’invention créative, dans le but de contrecarrer les actions redoutables des haut placés locaux. C’est pourquoi une idée de génie quelconque doit toujours être à portée de main, au cas où, à Dieu ne plaise, la circonstance fatidique se présenterait.

Il vit ainsi, toujours tiraillé entre sa débrouillardise habituelle qui lui est propre et la médiocrité de ses dirigeants. Il est perpétuellement condamné à osciller entre son ingéniosité et l’insuffisance de la qualité des prestations étatiques, pour ne pas dire leur inexistence.

Par conséquent, il fait continuellement face à ceux qui préfèrent l’effondrement, surtout lorsque les vents vont à l’encontre de leurs petits intérêts égoïstes.

Il est de ce fait, tout le temps, en confrontation perpétuelle avec des entraves et des complications de tous genres. Ce qui le rend en permanence dans une attitude de méfiance et à tout instant sur le qui-vive. Constamment, dans une situation de stress défensif – et là réside, le plus, l’instinct de survie – face à un volontaire instinct de destruction notoire et une dynamique manifeste de dévastation et de désolation. Un instinct du ravage qui ne fait cas d’aucune considération d’humanité, de bienveillance ou d’empathie.

Et inversement, une attitude de protection et de conservation, qui consiste à se prémunir contre le mal et les nuisances de ceux, théoriquement, supposés être au service du pays et à la disposition de son peuple.

Les cas de figure au Liban sont innombrables. Une multitude de faits établis peuvent venir à l’esprit de chacun. De nombreuses circonstances aberrantes nous sautent aux yeux, quand on y réfléchit. À titre d’exemple indicatif et non limitatif, il suffit de penser maintenant aux desseins abjects de certains de nos hauts placés au pouvoir de radier, tout simplement et d’un sommaire trait de plume, nos maigres dépôts bancaires, gagnés le plus souvent à la force du poignet et à la sueur du front. Un sujet d’actualité qui concerne une disposition rien de plus malfaisante à l’adresse du pauvre peuple que nous sommes prise, forcément, de connivence avec certains propriétaires de banques.

Et dire que dans de nombreux pays à travers le monde, il existe des ministères du Bien-Être qui ont pour mission principale de veiller sur le bonheur, la prospérité et le confort de la population dont ils ont la charge et de leur faire éviter stress et angoisse.

Sauf si nos « crampons » au pouvoir considèrent, comble de l’aberrance, que nous vivons, sans que nous le sachions, « dans le meilleur des mondes possibles » (dixit Voltaire), en plein paradis, en plein éden ou en plein eldorado !

Avocat à la Cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Nous avons parlé, dans deux textes publiés dans L’Orient-Le Jour du jeudi 5 octobre 2023 et celui du mardi 17 octobre 2023, de l’étrange faculté d’adaptation des Libanaises et des Libanais, en nous demandant s’il s’agissait, en fait, d’une grande qualité ou bien d’un vilain défaut. Pour conclure, par une déduction qui relève du paradoxe, et qui porte à croire que les...

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