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Politique - Focus

Tours de surveillance : le Liban rend sa réponse à la Syrie

Les autorités libanaises assurent qu’elles respectent la souveraineté syrienne.

Tours de surveillance : le Liban rend sa réponse à la Syrie

Des soldats libanais postés près du village de Chadra, au Akkar. Photo d’archives Michel Hallak

Le Liban a envoyé, il y a deux jours, la réponse officielle aux protestations syriennes concernant la présence de tours de surveillance à la frontière entre les deux pays et leur fonction exacte, formulées en février dernier. Dans sa missive, le Liban a indiqué que les autorités respectent totalement la souveraineté de la Syrie et que les militaires libanais ne font qu’accomplir leur mission consistant à empêcher les opérations d’infiltration à travers la frontière et la contrebande.

Le 18 février, le ministère syrien des Affaires étrangères a protesté, dans une lettre envoyée à son homologue libanais, contre l’édification, en 2014, de ces tours à la frontière entre les deux pays. Financées à l’époque par le gouvernement britannique qui a également procuré la formation nécessaire aux militaires libanais, ces édifices adjacents à des postes de l’armée libanaise sont principalement destinés à mieux contrôler une frontière poreuse de 370 kilomètres de long. « Ces miradors sont équipés de caméras sophistiquées et sont dirigés par des officiers libanais et britanniques. Sauf que ces caméras de surveillance sont à leur tour surveillées par des caméras tierces qui y sont incorporées et directement reliées à l’ambassade du Royaume-Uni », dénonçait la Syrie dans sa note, dont L’Orient-Le Jour avait pu consulter des extraits.

Pour mémoire

Tours de surveillance : comment le Liban réagira-t-il à la lettre syrienne ?

Dans sa réponse, formulée en concertation avec l’armée, la diplomatie libanaise a rassuré le régime syrien sur ce point, soulignant que la fonction des miradors consiste à contrôler la frontière, ajoutant qu’ils ont été érigés avec l’aide de plusieurs États amis et qu’ils « sont gérés par l’armée libanaise exclusivement », comme l’indique à notre journal une source proche de l’institution militaire. L’armée libanaise a assuré qu’elle surveille la frontière afin d’empêcher l’infiltration de terroristes, le trafic humain, la contrebande de drogue et l’introduction d’armes des deux côtés de la frontière.

« Il n’y a absolument aucun étranger sur les lieux. Les données recueillies sur place sont collectées par l’armée libanaise uniquement », avait indiqué à L’OLJ une source proche de l’armée au moment de la réception de la lettre. « Quant au prétexte avancé selon lequel ces miradors seraient destinés à surveiller tout mouvement en Syrie, il ne tient pas la route, surtout en présence de satellites de surveillance et des nouvelles technologies d’espionnage aux mains de certains États », avait ajouté la source.

Dans sa réponse à caractère éminemment technique, l’institution militaire a précisé que les équipements en présence « sont uniquement reliés au commandement de l’armée, tout comme les caméras installées sur les tours qui ne donnent une visibilité que sur le territoire libanais et non syrien ». Les tours de surveillance qui se trouvent dans une région géographique isolée servent par ailleurs à assurer la sécurité des militaires présents dans des conditions climatiques souvent difficiles, précise la lettre, dans laquelle il est rappelé que l’armée a déjà organisé des visites sur place pour les journalistes pour leur montrer le fonctionnement de ces tours.

Dimanche dernier, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait estimé que l’opposition exprimée par Damas aux tours de surveillance était motivée par l’inquiétude du régime de Bachar el-Assad sur la pérennité du trafic de drogue qu’il parrainerait. « L’objection syrienne aux tours érigées par le Liban sur son territoire est liée à la capacité de surveiller la contrebande de drogue du régime de Damas, qui est devenu le plus important trafiquant de la région », avait souligné M. Geagea dans un communiqué. « Si la demande du gouvernement syrien est révélatrice de quelque chose, c’est bien des intentions de ses responsables. Malgré tout ce qui s’est passé en Syrie, son régime affiche toujours une attitude hostile et négative à l’égard du Liban », avait-il critiqué.

Le Liban a envoyé, il y a deux jours, la réponse officielle aux protestations syriennes concernant la présence de tours de surveillance à la frontière entre les deux pays et leur fonction exacte, formulées en février dernier. Dans sa missive, le Liban a indiqué que les autorités respectent totalement la souveraineté de la Syrie et que les militaires libanais ne font qu’accomplir leur...

commentaires (5)

Toutefois,Les frontières demeurent hyper poreuses . Faudrait les tripler !

Wow

12 h 59, le 20 mars 2024

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Commentaires (5)

  • Toutefois,Les frontières demeurent hyper poreuses . Faudrait les tripler !

    Wow

    12 h 59, le 20 mars 2024

  • La Syrie ne doit pas avoir voie au chapitre lorsqu’il s’agit d’une décision libanaise sur son sol. Ce temps et révolu et ça n’est pas demain la veille que les libanais permettraient à Bachar de reprendre du service sur notre territoire. L’armée libanaise n’a pas de compte à rendre à qui que ce soit. Il faut qu’elle profite de cet événement pour montrer son autorité si elle veut être le garant de notre sécurité Assez trembler devant ces dictateurs en herbe qui n’ont qu’un souhait, nous voir apeurés et hésitants pour nous dominer. C’est valable pour le HB… Foncez et que la force soit avec vous

    Sissi zayyat

    12 h 02, le 20 mars 2024

  • Est-il possible d'obtenir des preuves, un rapport sur l'étendu et l'impact au sein de la société libanaise du trafic de drogue ?

    peacepeiche@gmail.com

    05 h 44, le 20 mars 2024

  • Nous n avons aucune obligation de fournir. Quelqu’ explication quelconque a la syrie. Les miradors sont sur le sol libanais, nous sommes un pays souverain; Ils peuvent se plaindre d ici La fin du monde….

    Robert Moumdjian

    01 h 11, le 20 mars 2024

  • Heureusement que nous avons ces tours de surveillance qui permettent d’empêcher le trafic humain ( à peine un peu plus de deux millions de syriens ) la contrebande de drogue et l’introduction d’armes ( en moyenne trois armes à feu par famille….

    C…

    20 h 59, le 19 mars 2024

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