@lebanonbydan, de la nostalgie, de la joie et de l'élégance. Photo DR/ montage OLJ
Il a la nostalgie d’un passé qu’il n’a pas connu, celle d’un pays dont il continue fièrement à voir la beauté. Ses bords de mer, ses montagnes, son peuple et ce charme qui survit à toutes les déceptions. Et c’est un peu pour en partager les saveurs encore douces que Danny Sayegh, 29 ans, a créé un compte Instagram, @lebanonbydann, dédié, dit-il, « à présenter le Liban, à travers mes yeux et ma caméra; ce Liban que j'observe et que je vis au quotidien. Celui dont mes parents et mes grands-parents m'ont raconté de merveilleuses histoires. Celui qui existe toujours, mais qui est souvent mal représenté dans les médias ».
Lancé le 9 février 2023, il a vite séduit, en un an à peine, quelque 64 600 followers. Le contenu est à la fois clair et touchant, avec des vidéos d’archives, d’autres plus actuelles, tout en proposant quelques fois des lieux, plages, maisons d’hôte, à découvrir. « Je partage divers aspects de la vie locale, confie Dann dans un grand sourire, mes posts peuvent aller de la vie agricole au quotidien, en passant par les lieux, les expériences gastronomiques et les activités estivales ou hivernales. De plus, je rends hommage à des moments nostalgiques et chers du passé, qui occupent une place privilégiée dans nos plus tendres souvenirs d'enfance et notre présent. »
Des histoires
Avec une licence en réalisation de films décrochée en 2017, et une expérience de 7 ans dans de nombreux projets promotionnels, événementiels, publicitaires privés et publics, Danny Sayegh a constitué un important folio et des vidéos qui toutes, assure-t-il, « racontent une histoire ». « J’essaie de vendre un contenu qui ressemble à la marque et lui insuffler une touche artistique. » « Aujourd’hui, poursuit-il, les blogs et autres réseaux sociaux ont remplacé la publicité et les médias traditionnels. Et je suis complètement dedans. En tant que créateur de contenu, je travaille avec diverses marques au Liban et à l'étranger, notamment dans les secteurs de la mode, de la restauration et de l'hôtellerie. Occasionnellement, je me rends à l'étranger pour filmer pour des marques internationales, notre projet le plus récent a eu lieu en Suisse. »
Mais dans tout ça, son petit « bébé » s’appelle « The 1 Minute in the Life of Lebanese Icons ». Une « minute » avec une figure du passé, le plus souvent filmée chez elle dans son cadre et ses souvenirs. La rubrique a une identité visuelle et un contenu qui plaisent aux abonnés. « J’ai lancé cette rubrique il y a un an. L'objectif en est de rendre hommage à diverses icônes libanaises qui selon moi représentent véritablement l'essence du Liban, chacune dans son domaine et son univers. Tous les mois ou tous les deux mois, j'ai le privilège d'interviewer un nouvel invité qui a apporté sa contribution à la société libanaise. Nos discussions tournent autour de leur parcours, de leurs réalisations et de leur rôle dans le façonnement du paysage culturel, social ou artistique du Liban. »
Danny Sayegh, le jeune homme derrière les comptes Instagram @lebanonbydan et @isthatdann. Photo DR
Des rencontres
C’est au cours d’un déjeuner à l’occasion de l'« International Women’s day » que le blogueur se retrouve à la table de Regina Fenianos, icône mondaine et créatrice du Bal des débutantes au Liban. Il pense immédiatement lui proposer une interview. « En route chez elle, l’idée et le format de la rubrique se sont imposés à moi. Elle a été très flexible, très facile d’accès. Elle m’a beaucoup aidé. » Suivront d’autres noms et figures, Alexa Borgi, Bassem Feghali, Mary Mahfoud, Rosy Boulos, Marie Munier, Jacqueline et Alexa Kiamé. La mise en scène de cette minute, qui demande plusieurs heures de préparation, de tournage et de montage, est soignée, agréable et très respectueuse de l’hôte qui reçoit ses milliers d’abonnés chez eux. Sur ses milliers d’abonnés, 18 % viennent du Liban, 13,1 % des États-Unis, 6,5 % des Émirats arabes unis, 5,7 % de France et 4,2 % du Canada », souligne-t-il avec la précision d’un homme d’affaires. « Avec une majorité de femmes ». Fièrement, il ajoute : « Lorsque j’ai publié des extraits de notre diva nationale Feyrouz puisées des archives et que j’ai intitulé The Queen of Shade, Bella Hadid a réagi et liké le post… »
Outre son compte lebanonbydann, Danny Sayegh anime un compte plus ancien sur Instagram baptisé isthatdann, lancé, lui, depuis 10 ans, et qui compte 339 000 abonnés. Plus commercial et publicitaire, un aspect qu’il assume complètement, il y propose dans cette invitation au voyage cinq étoiles des villes, des hôtels, des Spas, à St-Moritz, aux Seychelles ou la côte amalfitaine, là où tout est luxe, calme et volupté. Un parfait équilibre avec le Liban dont il dévoile la simplicité de ses plages et de ses maisons d’hôte, et la beauté de son peuple. « La misère des choses et des sentiments, pas pour moi, confirme-t-il dans un grand sourire. J’aime les choses joyeuses. » Le passé en est une, clairement.
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