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Politique - Dans la presse

Les transferts de fonds au Hamas via le Liban dans le viseur du Trésor américain

Un haut fonctionnaire du Trésor US s'est entretenu avec les autorités libanaises la semaine dernière et les a appelées à mettre un terme aux mouvements de fonds passant par Beyrouth et destinés au mouvement islamiste palestinien. 

Les transferts de fonds au Hamas via le Liban dans le viseur du Trésor américain

Le siège du Trésor américain à Washington. Photo d'archives AFP

Un haut fonctionnaire du Trésor américain qui se trouvait à Beyrouth la semaine dernière a exhorté les autorités libanaises à empêcher que des fonds destinés au Hamas puissent transiter par le Liban, rapporte l'agence Associated Press, laissant entendre que sans mesures prises à cet effet, il serait compliqué pour Beyrouth d'obtenir des financements des États-Unis pour se sortir de la crise économique et financière actuelle.

Repère

Ce qu’il faut savoir sur le Hamas au Liban

Jeudi et vendredi, des responsables politiques libanais et des représentants de l'industrie financière ont rencontré Jesse Baker, secrétaire adjoint du Trésor US pour l'Asie et le Moyen-Orient au sein du bureau du financement du terrorisme et des crimes financier, rapporte l'agence de presse américaine. La tenue de telles réunions avec des fonctionnaires de la Banque du Liban a notamment été confirmée par le porte-parole de la Banque du Liban, Halim Berti, qui a indiqué qu'elles avaient été « très positives ».

Selon un fonctionnaire du Trésor américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat, Jesse Baker a fait part aux autorités libanaises de « préoccupations spécifiques » concernant « les mouvements de fonds du Hamas via le Liban, ainsi que les fonds du Hezbollah provenant d'Iran et arrivant au Liban d'où ils sont redirigés vers la région ». M. Baker a demandé que des « mesures proactives » soient prises par les autorités libanaises pour lutter contre ces types transferts. Selon la source au Trésor, le Hezbollah et le Hamas ont besoin de ces flux de fonds pour payer leurs combattants et mener des opérations militaires et qu'ils ne peuvent pas atteindre leurs objectifs autrement.

Contacté par AP, Walid Kilani, un porte-parole du Hamas au Liban, a affirmé qu'il n'avait « aucune information » à ce sujet.

Pour mémoire

Riad Salamé et le Hezbollah, meilleurs ennemis ?

Les États-Unis sanctionnent régulièrement des réseaux liés au Hezbollah et au Hamas, au Liban et ailleurs, accusés de « financement du terrorisme ». En janvier 2023, Washington avait notamment mis sur sa liste de sanctions la compagnie CTEX fondée en 2021 par Hassan Moukalled. Ce dernier, agent de change et « expert » financier libanais, aurait été l’un des éléments-clés ayant permis au parti de contourner les sanctions américaines en gardant un pied dans le système financier traditionnel, selon le Trésor. A l'époque, l'Office de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du Trésor avait pointé du doigt la responsabilité de la BDL, accusée d’avoir « facilité les activités financières du Hezbollah » en octroyant une licence à CTEX.

Économie du cash

Selon la source précitée, Jesse Baker a insisté sur l'importance pour le Liban de respecter les normes mondiales de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ce qui lui permettrait de mettre les chances de son côté pour capter des investissements américains et internationaux. Beyrouth a besoin de tels investissements et financements pour se sortir de la crise socio-économique et financière profonde qu'il traverse depuis 2019. Ces financements sont conditionnés par la communauté internationale, et notamment par le Fonds monétaire international, à l'application d'une série de réformes financières, que le Liban tarde à adopter.

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M. Baker a encore appelé Beyrouth à prendre des mesures contre les nombreuses sociétés de services financiers illégales, qui ont profité de l'effondrement du système bancaire depuis 2019 pour prospérer. L'existence de ces entreprises, couplée à l’importance prise par l'économie du cash au Liban depuis la chute du secteur bancaire, ont permis aux personnes, groupes et sociétés sanctionnés par Washington comme c'est le cas du Hamas et du Hezbollah, de trouver des solutions pour se financer.

Réagissant à ces propos, le porte-parole de la Banque du Liban a assuré à l'Associated Press que la banque centrale s'efforçait de réglementer les entreprises de services financiers agréées, mais que celles qui opéraient sans licence « ne relèvent pas de sa juridiction » et qu'il revenait donc aux forces de l'ordre et à la justice de trouver des solutions.

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Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour en juin 2023, Hanine Ghaddar, chercheuse principale au Washington Institute For Near East Policy, un laboratoire d’idées proche des conservateurs américains, avait notamment relevé parmi les nouveaux canaux de financement du Hezbollah le fait que les sociétés de transfert, par lesquelles passent une proportion importante des transferts de la diaspora, « sont principalement contrôlées par des proches des alliés chrétiens du Hezbollah », un fort réseau de « changeurs » et le Qard el-Hassan, « une organisation caritative sous licence du ministère de l’Intérieur, opérant aujourd’hui de fait comme une banque », mais « échappant aux règles de conformité et de contrôle en matière de connaissance des clients, de normes anti-blanchiment, etc. ».

Un haut fonctionnaire du Trésor américain qui se trouvait à Beyrouth la semaine dernière a exhorté les autorités libanaises à empêcher que des fonds destinés au Hamas puissent transiter par le Liban, rapporte l'agence Associated Press, laissant entendre que sans mesures prises à cet effet, il serait compliqué pour Beyrouth d'obtenir des financements des États-Unis pour...

commentaires (5)

Que les pays amis nous rendent l’argent volé qui sommeillent dans leurs banques et on avisera. Tout est question de sous dans ce monde. Les morts les destructions, tout le monde s’en fout tant que ça rapporte.

Sissi zayyat

20 h 54, le 11 mars 2024

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Commentaires (5)

  • Que les pays amis nous rendent l’argent volé qui sommeillent dans leurs banques et on avisera. Tout est question de sous dans ce monde. Les morts les destructions, tout le monde s’en fout tant que ça rapporte.

    Sissi zayyat

    20 h 54, le 11 mars 2024

  • LES TROIS REGLES DE L,ONCLE SAM : 1 - UTILISER LES PRESSOIRS POUR PRESSER. 2 - UTILISER LES SANCTIONS POUR PUNIR. 3 - ENVOYER DES JOHN WAYNE SUR LA ROUTE DU CIEL... OU PLUTOT DE L,ENFER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 38, le 11 mars 2024

  • H'tarna ya araa wayn badna n'boussik: concernant le financement de hamas par l'iran à travers notre ferme, jesse forann a des « préoccupations spécifiques » alors que doux berti trouve la réunion "très positive"... wou rouh fhamlé ...

    Wlek Sanferlou

    12 h 26, le 11 mars 2024

  • Y3ane vraiment, dans le pétrin socio-économique que nous sommes , encore des LIBANAIS VÉREUX, profite de cette situation !Ces personnes sont anti-etat, anti-nation, et anti-Patriotisme !Ce ne sont que des traîtres !

    Marwan Takchi

    20 h 57, le 10 mars 2024

  • Bravo les chrétiens des traîtres

    Eleni Caridopoulou

    19 h 07, le 10 mars 2024

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