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Société - Liban

Le lionceau évadé à Tripoli recueilli par Animals Lebanon

Son « propriétaire » a été détenu, et la justice au Liban-Nord s’est saisie de l'affaire, alors que l’animal devrait être envoyé dans un sanctuaire en Afrique du Sud.

Le lionceau évadé à Tripoli recueilli par Animals Lebanon

Le lionceau juste après avoir été livré à l'ONG le soir du vendredi 8 mars 2024. Photo fournie par Animals Lebanon

Le lionceau évadé – ou volé selon son propriétaire – dans une zone rurale proche du quartier d’Abi Samra à Tripoli aura beaucoup fait parler de lui. Vendredi soir, le suspense était terminé puisqu’il a été remis par le vétérinaire du ministère de l’Agriculture à l’ONG spécialisée dans la protection des animaux Animals Lebanon, qui l’a recueilli pour le soigner et le garder jusqu’à ce qu’il soit envoyé dans un sanctuaire pour félins en Afrique du Sud.

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L’affaire a éclaté le 5 mars quand des informations sur l’évasion d’un lionceau d’une ferme dans la région de « Zeitoun Abi Samra » se sont répandues sur les réseaux sociaux, causant la panique, les habitants ayant cru tout d’abord qu’il s’agissait d’un lion adulte. Le propriétaire de l’animal H.H., qui a posté des vidéos sur Tik Tok où l’on voit le lionceau paniqué et maltraité, a soutenu que celui-ci a été « volé ». D’autres sources estiment qu’il s’est évadé.

Le président du conseil municipal de Tripoli, Riyad Yamak, a affirmé pour sa part à L’Orient-Le Jour le 6 mars que l’animal a été retrouvé par les forces de l’ordre. Les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement se sont saisis de cette question, qui a été confiée à l’avocat général spécialisé dans les affaires environnementales au Liban-Nord, Ghassan Bassil.

Cependant, le flou a entouré depuis ce jour-là le sort du petit lion, qui semble avoir disparu à nouveau de la circulation, son propriétaire continuant d’affirmer qu’il lui a été volé. Ce n’est que vendredi soir que deux hommes ont annoncé à Tripoli avoir retrouvé l’animal dans une sorte de dépôt : après l’avoir capturé et muselé à l’aide d’adhésifs, probablement par ignorance de la manière de traiter avec un lion, ils ont posté une vidéo sur les réseaux sociaux.

Quatre heures pour recueillir l’animal

« Une fois que nous avons eu connaissance de cette vidéo, nous avons réagi très vite », affirme Maggie Chaarawi, co-fondatrice d’Animals Lebanon. Quatre heures à peine plus tard, le lionceau était confié à l’ONG. « Nous nous sommes rendus à Tripoli, après avoir contacté le ministère de l’Agriculture et l’avocat général du Liban-Nord, qui ont tous été très coopératifs », poursuit-elle.

Sur place, le Dr Akram Khalil, vétérinaire accrédité au ministère de l’Agriculture, a ausculté l’animal avant de le confier à l’ONG. « Nous avons su qu’il a trois mois. Il était traumatisé, et était affamé et assoiffé quand nous l’avons recueilli. Il était urgent de le traiter », souligne Mme Chaarawi. Le lionceau est donc pris en charge depuis vendredi soir, nourri et rassuré par les militants. « Nous prenons soin de lui et le laissons s’ouvrir à nous », ajoute-t-elle.

Les lions sont considérés mondialement comme des espèces menacées, et tombent sous le coup de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), ratifiée par le Liban en 2013. La loi libanaise de protection des animaux adoptée en 2017, ainsi qu’un décret du ministère de l’Agriculture sur les grands félins, interdisent également la détention illégale de lions comme d’autres grands félins, ce qui explique la mise sous écrou de l’homme qui a acquis cet animal, un fait rare qui mérite d’être signalé.

Des zones d’ombre entourent toujours les circonstances dans lesquelles l’animal a été perdu puis retrouvé, mais aussi les conditions dans lesquelles il a atterri dans cette ferme de Tripoli. « Il existe trois sources d’acquisition (illégale) de félins au Liban : les zoos locaux (au nombre de six) où des animaux naissent et peuvent se retrouver chez des particuliers, des arrivées plutôt rares par l’aéroport, et la contrebande à travers la Syrie », explique Jason Mier, directeur exécutif d’Animals Lebanon. Selon le militant, seuls des aveux du propriétaire de l’animal permettraient de déterminer l’origine de son acquisition.

Quoi qu’il en soit, Animals Lebanon prépare d’ores et déjà les papiers pour envoyer le lionceau dans un sanctuaire en Afrique du Sud, le même où l’ONG a déjà pu placer deux autres lionceaux issus de la contrebande et saisis par les autorités libanaises, en novembre dernier. « Nous devons attendre la décision de justice et la décharge fournie par le ministère de l’Agriculture afin de finaliser les papiers du lionceau. Nous avons déjà l’accord du sanctuaire pour recevoir le félin », affirme Jason Mier. 

Le lionceau évadé – ou volé selon son propriétaire – dans une zone rurale proche du quartier d’Abi Samra à Tripoli aura beaucoup fait parler de lui. Vendredi soir, le suspense était terminé puisqu’il a été remis par le vétérinaire du ministère de l’Agriculture à l’ONG spécialisée dans la protection des animaux Animals Lebanon, qui l’a recueilli pour le soigner et le...

commentaires (3)

Pauvre lionceau, qu'a-t-il fait pour mériter d'atterrir dans ce trou paumé à Tripoli aux côtés de tels incultes. Qu'il prenne vite son vol vers johannesburg pour récupérer un peu. Son calvaire se termine. Bravo au travail de l'association Animals Lebanon et à ses relais administratifs. Ahhh, si papy Mika et Uncle Riad pouvaient subir le même sort, la vie serait belle !

Ca va mieux en le disant

23 h 13, le 09 mars 2024

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Commentaires (3)

  • Pauvre lionceau, qu'a-t-il fait pour mériter d'atterrir dans ce trou paumé à Tripoli aux côtés de tels incultes. Qu'il prenne vite son vol vers johannesburg pour récupérer un peu. Son calvaire se termine. Bravo au travail de l'association Animals Lebanon et à ses relais administratifs. Ahhh, si papy Mika et Uncle Riad pouvaient subir le même sort, la vie serait belle !

    Ca va mieux en le disant

    23 h 13, le 09 mars 2024

  • Les bras m'en tombent, devant tant d'ignorance et d'irresponsabilité.J'espère que le ''propriétaire'' passera un long moment derrière les barreaux pour méditer sur sa connerie.

    AWADA Azzam

    21 h 50, le 09 mars 2024

  • Libanais, syriens et autres pays arabes sont forts forts à maltraiter les animaux

    Eleni Caridopoulou

    19 h 29, le 09 mars 2024

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